Avec 89% de ses stocks en situation de surpêche, la Méditerranée est l’une des zones les plus menacées de la planète en termes de pertes de ressources halieutiques. La Tunisie, dont le patrimoine marin présente un enjeu économique, social et culturel particulièrement important est donc de fait également concernée au premier plan par la nécessité de préserver ses poissons et ses pêcheurs.
La mer étant un vecteur très important pour le développement économique et social en Tunisie, elle a toujours été une des principales préoccupations de la politique environnementale du pays. Plusieurs lois ont été promulguées pour minimiser la pollution et la dégradation de la qualité de l’eau de mer et des habitats marins. Cette politique a cependant souffert du manque d’application de la réglementation et de la faible implication de la société civile et des utilisateurs de la mer. Ceci a conduit à des altérations du milieu marin dans certaines zones dans le Golfe de Gabes, qui sont connues aujourd’hui comme des points chauds de pollution et de dégradation environnementale.
Cependant, la Tunisie dispose encore de larges portions marines où les écosystèmes affichent une très bonne santé et continuent à fournir des services appréciables sur le plan environnemental, social et économique au nord à l’Est et au golfe de boughrara au sud.
Sur le plan institutionnel, le pays s’est doté de nombreuses structures chargées de la planification et de la gestion de l’environnement et des ressources naturelles. La plupart de ces structures n’ont pas une vocation spécifiquement marine, mais elles ont des prérogatives et des moyens pour intervenir au niveau des milieux terrestres et marins tel que l’Agence de protection et d’aménagement du littoral et l’Agence National de protection de l’environnement.
Il n’en reste pas moins que la pêche en Tunisie continue de souffrir de nombreux problèmes liés à la raréfaction des ressources, au manque d’application de la réglementation ainsi qu’a l’insuffisance d’une vision stratégique et d’institutions en mesure d’y répondre.
En 2010 la contribution de la pêche à la production agricole tunisienne était de 11,3% et le secteur de la pêche représentait 17 % de la valeur des exportations agroalimentaires, ce qui fait de lui le deuxième secteur agricole en termes d’exportation après l’huile d’olive. Ainsi le secteur de la pêche constitue un enjeu stratégique pour la Tunisie en matière de sécurité alimentaire.
La pêche artisanale qui se présente comme une pêche côtière de subsistance utilisant des techniques traditionnelles respectant le milieu naturel et ayant souvent comme matière première des produits de la nature, bien qu’elle ne participe en moyenne que pour 27% dans la production nationale de la pêche. Elle revêt une importance particulière sur le plan social, puisqu’elle emploie les deux tiers des marins en Tunisie et représente 90% de la flotte. Elle cible généralement des espèces de haute valeur marchande : sa contribution dans la valeur totale de la production nationale de la pêche est en moyenne de 40%.
Selon le WWF – Fonds Mondial pour la Nature, l’avenir de la pêche en Méditerranée et plus spécifiquement en Tunisie, passe par la pêche artisanale, du fait de la taille réduite des embarcations et des techniques de pêche très ciblées qu’elle emploie, ce qui réduit les impacts sur le milieu marin et la biodiversité.
Actuellement la Tunisie élabore une nouvelle stratégie afin de définir les grandes orientations de la gouvernance du secteur, et surtout poser les bases d’une gestion concertée permettant l’adhésion de tous les acteurs et parties prenantes, des pêcheurs, des consommateurs et des autorités.
Le WWF contribue à cette stratégie en facilitant une concertation qui tienne compte des principes de pêche responsable, avec l’introduction de notions comme la cogestion et la durabilité. Le WWF a récemment organisé des ateliers au niveau national et régional où ont étés présentés un état des lieux de la situation actuelle, des notions de durabilité et de cogestion et surtout des recommandations pour la stratégie de la pêche en cours d’élaboration.
A la demande des acteurs du secteur de la pêche en Tunisie, un catalogue des engins et méthodes de pêche utilisé en Tunisie » est en cours de préparation. Il permettra une description des principaux engins de pêche et méthodes pêche et leurs impacts tant sur les écosystèmes marins afin de donner des recommandations spécifiques pour la préservation et la gestion durable des ressources halieutiques.
« Préservons nos ressources, par une planification intégrée, une cogestion, une transparence des décisions et une maitrise des efforts de pêche pour utilisation équitable des ressource pour nous et nos enfants … »
Sami Douhib, responsable des programmes marins pour le WWF Méditerranée à Tunis.
Sources des données :
– Union Tunisienne pour l’Agriculture et la Pêche (UTAP), principal syndicat agricole en Tunisie. A l’échelle nationale, la pêche côtière et artisanale.
– Chedly Rais : Note d’analyse sur la pêche en Tunisie
– Scander Ben Salem, Dr Ramon Franquesa, Indicateurs socio-économiques de la pêche dans les régions Nord et Est de la Tunisie, INSTM / FAO-Copemed, 2004.
J’aimerai attirer votre attention sur un secteur proche de la pêche et qui souffre aujourd’hui aussi de beaucoup d’insuffisances et surtout de l’ignorance du ministère de tutelle (ministère de l’intérieur): c’est la chasse. C’est une passion et en même temps un sport qui a été indirectement interdit avant le 14 janvier par Ben Ali en interdisant l’octroi de nouveaux permis de port d’armes sous le prétexte de la sécurité nationale mais de l’autre coté il donne des permis à son choix et aux choix du ministre de l’intérieur et de ses directeurs généraux ce qui a poussé les passionnés de la chasse à donner des peau-devin afin d’avoir un permis de chasse et d’exercer leur passion. Pour ceux qui n’ont pas les moyens suffisants qui leur permet d’avoir ce permis ils ont eu recours à la chasse illégale (braconnage) . Ils achètent des fusils auprès des trafiquants d’armes sans avoir un permis et ils pratiques la chasse pendant et hors la saison déterminée. le résultat est le suivant: d’une part le développement du traffic d’armes de chasse et d’autre part la destruction de la faune sauvage (le gibier) . Aujourd’hui les autorités sont endormis et continue à être passive devant ce danger. C’est la honte pour nous parce qu’on arrive pas à protéger la faune pour les générations futures et tout ça à cause de l’interdiction du ministère de l’intérieur des passionnés de la chasse d’exercer leur droit à la chasse dans les règles de l’art. Ce droit qui est sensé être réglementer par la loi N°69-33 du 12 juin 1969 n’est pas considérer comme un droit pour tout les Tunisiens c’est juste un droit pour les proches des autorités ou les payeurs des peau-devin. c’est dommage.
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[…] du secteur agro-alimentaire nous fasse oublier les enjeux environnementaux, comme c’est le cas du secteur de la pêche […]