Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.

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En raison des remous et des réactions suscités par la condamnation par défaut de Nizar Bahloul , je tiens à informer les journalistes et l’opinion publique des derniers développements de cette affaire en prévision de la tenue prochaine des audiences relatives aux deux procès intentés par moi à l’encontre de ce journaliste, le premier en appel le 16/04/2013 et le second en première instance le 23/04/2013 .

En effet et compte tenu du fait qu’aucun moyen d’information n’a jugé utile de couvrir les dessous et les suites de ces poursuites juridiques, je suis contraint de le faire moi-même au vu de la campagne de désinformation associée à cette affaire basée essentiellement sur la version totalement erronée présentée par le journaliste concerné selon laquelle il aurait été surpris par ce verdict alors qu’il avait été a plusieurs reprises jugé et innocenté pour les mêmes faits.

En réalité il était parfaitement informé de mes deux plaintes pour lesquelles il a été auditionné à plusieurs reprises lors de l’instruction préliminaire qui a conclu à sa culpabilité confirmée par la justice car il n’a pu présenter des preuves justifiant ses allégations à mon encontre et consistant à m’imputer des irrégularités commises selon lui lors de ma mission d’ambassadeur alors que la justice m’en avait définitivement innocenté.

Pourtant j’ai constaté que la plupart des médias ont largement relayé sa thèse allant jusqu’à privilégier l’hypothèse de l’instrumentalisation politique de cette affaire qui recélerait de ce fait une menace potentielle pour la liberté d’opinion alors que les poursuites avaient été engagées depuis 2011 pour deux délits qui auraient relevé du code de la presse s’ils avaient été commis avant l’établissement de mon innocence laquelle les a transformés en délits de droit commun commis par un journaliste à l’encontre d’un fonctionnaire et réprimé pour cette raison par l’article 128 du code pénal et non point par le code de la presse .

Mon propos n’est nullement de relancer la polémique mais de préciser documents à l’appui des faits indéniables ; seules deux actions judiciaires ont été initiées par moi et aucune n’a été tranchée sur le fond car la procédure vient à peine de commencer étant signalé que sur le plan juridique les mêmes faits ne peuvent faire l’objet de plusieurs procès successifs ; Ce journaliste aura donc l’occasion de se défendre et de recourir en appel et en cassation au cas ou sa culpabilité serait confirmée .

Mais il importe dissocier dans les deux procès entre sa qualité de journaliste et celle de citoyen poursuivi pour outrages à fonctionnaire public commis par voie de presse relevant à ce titre du code pénal car ils sont susceptibles selon l’article 128 d’être commis par tous les citoyens y compris les journalistes soit par discours publics presse ou tout autre moyen de publicité.

Enfin je tiens à préciser que je ne conteste nullement aux journalistes le droit fort légitime et compréhensible de manifester leur solidarité avec leur confrère mais je pense également que seuls les journalistes poursuivis injustement pour des articles d’opinion devraient en bénéficier et non point ceux qui commettent des délits de droit commun tout en essayant comme dans le cas d’espèce de se soustraire à leurs responsabilités en invoquant leur qualité professionnelle. Autrement la voie serait ouverte aux abus de certains journalistes qui sous couvert d’un article d’opinion ou d’une prétendue investigation peuvent occasionner impunément de graves préjudices aux autres citoyens tout en essayant de se hisser au dessus des lois.

Par ailleurs , et au sujet des autres volets de ce dossier et notamment les poursuites engagées par moi-même à l’encontre de Abdelwaheb Abdallah et de hauts responsables politiques et administratifs de l’ancien régime , ce dossier avait été transmis depuis juin 2012 par le ministère public au juge d’instruction pour ouverture d’une information judiciaire car les investigations préliminaires entreprises durant plus d’une année par la police judiciaire ont conclu à l’existence de suffisamment d’éléments de preuve à charge des personnes mises en cause dans cette affaire .

Je souhaite rappeler à ce propos qu’une confrontation m’avait opposé avec Jalila Trabelsi début janvier 2012 devant le doyen des juges d’instruction durant laquelle celle-ci avait concédé que l’ancien régime était bien responsable de la politisation de cette affaire et des poursuites judiciaires engagées depuis 2006 à mon encontre qui se sont conclues en ma faveur par un jugement de non lieu daté du 21/02/2011 .

Enfin, et après la lettre ouverte adressée par moi-même au ministre de la justice, j’ai été reçu depuis plus d’un mois par un inspecteur adjoint au sujet de la plainte administrative déposée à l’encontre des juges qui avaient été instrumentalisés contre moi par l’ancien régime. Je viens d’être informé que trois de ces juges seront auditionnés à propos des irrégularités commises lors de l’instruction .

Ahmed Ben Mustapha