Un militant des droits de l’Homme persona non grata au Palais de Carthage

Le secrétaire général et le directeur de la section tunisienne d’Amnesty International, Zouheir Makhlouf et Lotfi Azzouz, se sont vus interdire l’accès au palais de Carthage samedi 8 décembre, à l’occasion de la célébration de la journée internationale des droits de l’Homme. Journaliste et militant reconnu pour les libertés, emprisonné sous la dictature, M. Makhlouf a aussitôt dénoncé « des comportements qui sont contraires aux principes des droits humains » dans une déclaration à la TAP.

Le secrétaire général de l’antenne tunisienne de l’ONG estime que le boycott d’Amnesty International lors de cette journée est une réaction à ses articles et « aux lettres ouvertes critiques » qu’il a adressées au président Marzouki. Il pointe notamment la nomination de « 25 personnes à la haute instance des droits de l’homme qui ne répondent pas aux critères requis ».

«La sécurité garde la possibilité de décider l’entrée ou pas de toute personne»

M. Adnène Mansar, porte-parole officiel de la présidence, s’est expliqué en indiquant que l’entrée de M. Makhlouf a été bloquée au palais de Carthage non pas en sa qualité de responsable à la section tunisienne d’Amnesty International, mais en raison « de précédents troubles qu’il avait provoqués », en référence à « des comportements indécents » lors de la première journée nationale pour la liberté d’Internet organisée à Carthage le 13 mars dernier.

M. Mansar ajoute que, s’étant vu refuser l’accès à la conférence, M. Makhlouf a insulté les services de sécurité, le directeur du cabinet présidentiel et le Président de la République, précisant que des enregistrements sont disponibles concernant ces incidents. Quant à l’invitation officielle qui lui a été adressée, le porte-parole a expliqué que les invitations adressées par la Présidence de la République émanent de la base de données de la direction du protocole, « mais que la sécurité garde la possibilité de décider de l’entrée ou pas de toute personne ».

R.C