Tunisie : Le cauchemar de l’information, un document pour l’Histoire.
JT Tv7 fr. du 19 novembre 2006 à 23h56
3:14 consacrées à l’actualité nationale… 3:14 consacrées à Leïla Trabelsi…
Cherchez l’erreur !
Il y a encore quelques jours, Ben Ali affirmait dans son discours du 7 novembre 2006, que la démocratie en Tunisie est désormais comparable à celle des pays développés, tant au niveau des textes que de la pratique. Ainsi, le premier responsable de la Tunisie, s’exprimant plutôt en tant que premier menteur de l’Etat tunisien, sans craindre le ridicule, peignait un tableau de la Tunisie sorti tout droit, comme à l’accoutumée, de l’imagination de Carlo Collodi. Il n’y avait que l’accessoire nasal qui manquait au costume de scène.
“A questa terza bugia, il naso gli si allungò in un modo così straordinario…”
Carlo Collodi “Le avventure di Pinocchio” Ch. XVII
Des mensonges d’une telle facture, que le ministre de la propagande Abdelaziz Ben Dhia, éprouva le besoin d’en rajouter une couche, indiquant que le “discours du Chef de l’Etat a été exhaustif et global et a évoqué toutes les questions et tous les secteurs qui sont au cœur des attentes et aspirations des Tunisiens dans les domaines politique, économique, social et culturel et dans le secteur de l’information.” (Cf. La Presse du 11 novembre 2006)
Pourtant, nul besoin d’aller loin pour chercher la contradiction. Dans cette scandaleuse édition du journal télévisé de la chaîne nationale, on redécouvre comme chaque soir la décadence à l’état pur d’un pays au bord du gouffre. Il n’y a littéralement plus de vie politique en Tunisie, plus de vie culturelle, sportive, économique, syndicale, universitaire, etc. Il n’y a plus rien en Tunisie qui compte hormis la censure, la répression de l’information et la répression tout court.
Sur une édition du Journal qui dure près de 00:07:52, moins de la moitié est consacrée à l’actualité nationale, soit 3:14.
Et sur ces 3:14″, on observe une Tunisie tombée si bas, qu’il n’y plus rien en mesure d’intéresser le citoyen, hormis les activités d’une certaine Leïla. Et aussi invraisemblable que cela le paraîtra dans un avenir proche, le 19 novembre 2006, 19 ans après le 7 novembre 1987, l’intégralité du temps passé sur l’actualité nationale est consacrée à Leïla Trabelsi, épouse Ben Ali.
Tout autre commentaire de ma part ne serait que futilité devant une telle tragédie !
Astrubal, le 26 novembre 2006.
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