Victime 14

Regards croisés sur le mal-être de la jeunesse tunisienne

A l’occasion de la présentation, le 2 mai, du rapport « Les dynamiques d’inclusion/exclusion de la Jeunesse en Méditerranée », commandé par l’Agence de Développement Française (AFD), Rim Ben Ismail, psychologue, et Imed Melliti, sociologue, ont apporté sur le mal-être de la jeunesse tunisienne des éclairages que les politiques ne sont pas toujours prêts à entendre.

L’assistance psychologique des victimes du terrorisme

Chokri Soltani, 14 ans, accompagnait Mabrouk Soltani, son cousin de 16 ans, à Jebel Mghila, (délégation de Jelma, Sidi Bouzid) pour une journée de pâturage ordinaire. En chemin, ils croisent trois individus armés qui les ligotent, avant de décapiter Mabrouk. Sous la menace, Chokri est contraint de rentrer avec la tête de son cousin dans un sac en plastique. Plus d’une semaine après, l’onde de choc de cet horrible assassinat est entretenue par des médias dominants prêts à toutes les dérives.

Eya, 13 ans, brûlée vive par son père : cela s’est pourtant passé en Tunisie… en 2014 !

Mercredi, 4 juin, à la Cité Ibn Khaldoun, un père a brûlé sa fille, Eya, 13 ans, après l’avoir vue dans la rue avec un de ses camarades. Le père qui s’est senti déshonoré a aspergé sa fille d’essence et a mis le feu à son corps. Il est actuellement en état d’arrestation. Admise au Centre de traumatologie et des grands brûlés de Ben Arous, Eya a succombé à ses brûlures, après une agonie qui a duré des jours. Pour certains, ce crime terrifiant est un fait divers qui pourrait se passer dans n’importe quelle société et pas seulement en Tunisie. D’autres s’indignent en situant les faits dans un cadre plus général qui fait la lumière sur la posture de la femme dans la société tunisienne.

Tunisie : Ouardanine en quête de vérité et de justice

Six morts et treize blessés : depuis la nuit du 15 au 16 janvier, date à laquelle la police a ouvert le feu sur la population de Ouardanine, les familles des victimes manifestent pour que des poursuites soient engagées contre les assassins de leurs proches. La procédure qui a été initiée le 19 janvier en est actuellement au stade de l’instruction.

Tunisie : Redeyef

Décidément, Redeyef est devenue une ville martyre en Tunisie. A elle seule, cette ville de quelques milliers d’habitants concentre tous les maux d’un peuple : pauvreté, chômage, pollution, sous-développement économique, manque d’équipements et d’infrastructures, répression policière. Après la terreur d’état qui s’est abattue sur la ville il y a un an, c’est la nature qui s’est déchainé sur ses habitants. Les inondations ont causé plus de 20 morts […]

Tunisie et torture: les deux faces de Janus

En cette fin de juillet, Béchir Takkari, le ministre de la Justice et des Droits de l’homme, a soumis aux députés tunisiens des amendements à des dispositions particulièrement critiquables de la loi n° 75 de décembre 2003 connue sous le vocable «loi anti-terroriste». Parmi les changements proposés, figure notamment l’abolition des dispositions destinées à occulter l’identité des juges et des officiers de police judiciaire.

Les exilés politiques tunisiens s’organisent

Genève, les 20 et 21 juin derniers, les exilés politiques tunisiens ont fondé l’OIDET, une organisation internationale revendiquant collectivement leur « droit au retour » dans leur pays. Invités à ce congrès constitutif, les associations de défense des libertés et les partis d’opposition en Tunisie sont, de leur côté, repartis comme ils étaient venus, autrement dit en rangs désunis face à la reconduction plébiscitaire programmée du président Ben Ali à l’automne prochain.

Gaza et les médias : de l’«embedded journalisme» à l’«embedded document»

Depuis les années 90, l’on s’est presque accommodé de ce «journalisme embarqué (embedded)» pour lisser les horreurs de la guerre. Avec l’Irak et le Koweït, on en est arrivé à un summum. La «commercialisation» de la guerre comme une sorte de jeu vidéo grandeur nature. Le joystick du militaire derrière son écran se substituant aux horreurs de cette vision de la déflagration qui déchiquette les corps.

Pour en finir avec la torture

L’allure frêle, cheveux grisonnants, Amadou, 52 ans, écarte sa veste (1). Sous son tee-shirt, de longues cicatrices sombres lui parcourent l’abdomen: les traces de la torture qu’il a subie dans les geôles mauritaniennes avant de fuir son pays, en 1993. Il était ingénieur. La torture, c’était le sort réservé aux opposants politiques. En prison, il a été brulé, passé à tabac, puis soumis au supplice de […]