RCD 120

Abir Moussi : progressiste, dites-vous !

Faisant de l’opposition à l’islam politique son cheval de bataille, l’ancienne RCDiste et présidente du PDL, Abir Moussi est devenue la figure de proue de l’opposition à Ennahdha. Ce positionnement sur l’échiquier politique lui a valu une ascension fulgurante. Cependant, est-elle vraiment opposée à la vision sociétale des islamistes ? Est-elle vraiment progressiste ?

Ahmed Friaa, larmes et indécence

C’est sans conteste le fait politico-médiatique de la semaine : Ahmed Friaa, le dernier ministre de l’Intérieur de Ben Ali, renvoyé devant la Chambre spécialisée en justice transitionnelle du tribunal de première instance de Tunis, dans l’affaire de la rue de Cologne, s’est vu signifier une interdiction de voyager. La procédure, banale pour une justice habituée à recourir un peu trop vite aux mesures de restriction des libertés, a fait l’effet d’une bombe auprès de la Tunisie d’en haut.

Est-il vrai que 80% des candidats aux élections municipales sont RCDistes ?

Le chiffre de 80 % a été avancé par Mohamed Ghariani, ancien secrétaire général du RCD, au cours d’une émission de radio. Selon des chiffres officiels, le RCD comptait 2,3 millions d’adhérents. Leur liste n’a jamais été rendue publique. Il est donc impossible de déterminer combien d’entre eux se présentent aux élections municipales, où se présentent 53 668 candidats dans 350 circonscriptions.

7ème congrès de la LTDH : de l’infiltration Rcdiste à la mainmise de Nidaa ?

Hier vendredi a démarré le septième congrès de la Ligue tunisienne des droits de l’Homme à Tunis et se poursuivra aujourd’hui et demain (1 et 2 octobre) à Hammamet. Le prix Nobel de la paix de 2014 semble bien loin. Après deux ans de retard, ce congrès se tient sous le thème « Tous les droits sans exclusion ni sélection ». Mais derrière ce slogan rassembleur, se cachent les craintes de mainmise des partis politiques, renforcées par la présence à l’ouverture d’un intrus : Le président de la République.

L’odeur fétide de la « réconciliation »

La réconciliation, si elle venait à être institutionnalisée ou entérinée sous une forme ou une autre par l’entourloupe d’un accord avec l’IVD, ne serait, en vérité, qu’une réconciliation de la Révolution avec le contraire d’elle-même. C’est bien pourquoi elle serait nécessairement amenée à sonner le glas de la justice transitionnelle ou à la vider de son sens. Celle-ci était déjà une concession consentie par la Révolution, une formule bien douce, à mon avis, pour les chenapans de l’ancien régime. Même cette concession ne saurait être tolérée par les réconciliateurs. Ce n’est pas l’impunité seulement qui les motive mais la restauration.

Sadok Chaâbane: le come-back d’un Novembriste notoire

En marge des célébrations du 60ème anniversaire de l’indépendance, Mohsen Marzouk et Cie ont choisi la date du 20 mars pour lancer officiellement leur nouvelle formation politique « Harakat Machroû Tounes » (Mouvement du Projet de la Tunisie). Parmi les personnages politiques qui ont rallié la nouvelle formation figure Sadok Chaâbane. Drôle de retour pour un Novembriste notoire et ex-poids lourd de l’époque mauve qui veut se refaire une virginité politique sur le dos de Bourguiba.

L’ancien régime cinématographique en quête de sens

A l’image du projet socio-économique de l’ancien régime auquel ils ont appartenu et appartiennent toujours, le projet de l’ancien régime cinématographique est un projet totalitaire. De retour aux commandes à travers une relative majorité au parlement à travers Nidaa Tounes et éventuellement à travers aussi l’élection d’un sénile tortionnaire de 88 ans au deuxième tour des présidentielles, les bourguibo-benalien s’enhardissent. Du haut de leur autorité policière, cette « police de la pensée » ne manquera certainement pas, à l’image de cet opuscule, de nous asséner ses vraies valeurs : autoritarisme, corruption, manipulation, servilité et régression.

Elections tunisiennes entre l’absence des jeunes et la « jeunesse retrouvée » des plus âgés

Les grands absents de cette partie électorale tunisienne ont été les jeunes. Les jeunes de moins de trente ans qui ont déserté les bureaux de votes et ont exprimé leur choix à travers l’abstentionnisme. Une jeunesse qu’on accuse d’être désabusée ou encore indifférente au politique, alors que personne ne peut oublier comment cette jeunesse avait rempli les rues de la Tunisie il y’a à peine 4 ans pour appeler à la liberté et à la dignité. Il faudra dédier tout le temps nécessaire afin de comprendre les raisons de ce boycott, car il est volontaire, choisi et voulu.

Législatives 2014 : Décryptage des listes de Tunis 1 et 2

Les élections législatives sont prévues pour la fin de cette semaine. Grâce à la base de données, désormais accessible sur nawaat.org , diverses lectures peuvent en être faites, sur la forme et sur le fond, mais aussi sur les forces en présence et les grands absents. L’inconnue de ce scrutin est, pour sûr, les électeurs. Sont-ils plus soucieux de l’idéologie, de la ligne politique d’un parti, ou de la personnalité des candidats ? Une forte abstention favorisera-t-elle les grands partis ou doit-on s’attendre à une participation massive ?

Le Maître des lieux

Que oui que le RCD a été judiciairement dissout ! Mais l’histoire nous aura montré que c’était sans intérêt, tant ses artisans et stratèges n’auront pas été muselés et matériellement « gélifiés ».tant ils auront su ressusciter jusque leurs dinosaures, les plus érodés.

Le facteur compétence …La nième imposture des nostalgiques de la couleur mauve.

J’ai essayé de m’en tenir aux éléments factuels et historiques pour garder un minimum d’objectivité, je ne veux même pas évoquer les lobbys qui se cachent derrière le retour de ces caciques, mais ceci est une autre histoire. Il fait beau dehors, et je n’ai pas envie de me faire encore traiter de paranoiaque populiste qui croit à la théorie du complot et qui roule pour Nahdha.

Présidentielles : Candidatures d’outre-tombe

Dimanche 14 septembre 2014, une foule compacte attend le retour de Mondher Zenaïdi, l’un des symboles de l’ex régime, aéroport Tunis-Carthage. Certains attendent drapeau national à la main. L’homme a été blanchi par une justice non-réformée, dans deux grandes affaires de corruption. Beaucoup prêtent à ce recordman du nombre de ministère sous Ben Ali de nouvelles ambitions politiques.

Lettre de Rabat : De la “benalisation” du Maroc.

Ceux qui rêvent de redonner vie à une benalisation du Maroc, font courir au pays les plus gros risques. Le modèle porte, en effet, en lui, les germes de sa propre destruction. C’est parce que Ben Ali avait, à ce point vidé de leur substance tant d’acteurs de la vie civile, de médiateurs indépendants, de partis politiques, de syndicats, de médias et d’organisations non gouvernementales, que le système s’est autodétruit, dans l’implosion du 14 janvier 2011. Le régime marocain n’agit pas autrement, lorsqu’il neutralise ces soupapes de sécurité […]

البايدة بنت النّظام البايد : du symptôme au traitement

Sans nul doute, l’événement qui a le plus marqué les esprits le 20 mars 2014 est le poème pompeux récité par une certaine Leila Mekki lors de l’assemblée générale du parti L’Initiative (المبادرة). Voyant l’affaire s’amplifier et les colères s’intensifier quant à ce (pour le moins dire) fâcheux incident, je crus bon d’essayer de le décortiquer. La démarche médicale que j’entreprends est bien évidemment délibérée.

Droit de réponse de madame Sihem Bensedrine : L’Instance Vérité et Dignité ne sera pas le cimetière de notre mémoire

Nombreux ont été les lecteurs qui ont partagé l’article publié par Khawla Euchi dans la rubrique politique de Nawaat, rien qu’en lisant le titre accrocheur et trompeur « est ce que les RCDistes et les corrompus de l’ancien régime vont devenir membres de l’Instance Vérité Dignité ?», surfant sur la vague d’écœurement qui a saisi tous ceux qui voyaient défiler les anciens responsables de la dictature, vantant avec arrogance leurs « mérites » dans la gestion prédatrice de l’Etat !

La Polit-Revue : A qui profite la grève ?

Face à l’escalade des demandes sociales qui a touché cette semaine des secteurs vitaux de l’économie, l’UGTT était davantage dans la réaction et le commentaire que dans la revendication. La question de l’extradition de Ben Ali ne sera quant à elle pas évoquée lors de la visite de Mehdi Jomâa ce weekend aux pays du Golfe, ce qui rappelle si besoin était qu’il existe de nombreuses similitudes entre gouvernement conservateur et gouvernement technocrate.

La Polit-Revue : Dialogue national, l’enfer est pavé de bonnes intentions

La semaine politique du 1er au 6 octobre fut dominée par deux évènements majeurs théoriquement indépendants l’un de l’autre, mais qui en réalité sont intimement liés, voire corrélés. Entre la conférence de presse de l’IRVA qui ouvre la semaine et la tenue de la session inaugurale du dialogue national qui la clôt, s’il n’y a pas de relation de cause à effet entre les deux happenings, la pression exercée par le premier sur le second est indéniable.