Ramadan 24

Nouba, ce Foundou du petit écran

Le réalisateur nous propose un retour aux années 90, avec les codes qui vont avec. Une apologie de la musique populaire et de ses chansonniers. Avec en filigrane, un message en deux mots postés en recommandé à notre pseudo-élite autoproclamée : « Barri fout »!

Interview avec l’historien Adel Ltifi : « Galb Edhib est pétri d’erreurs »

Diffusé sur la Wataniya, le feuilleton Galb Edhib présente l’histoire de l’indépendance tunisienne à travers des figures de Fellagas retranchés dans les montagnes et les personnalités politiques actives installées à Tunis. Certains ont relevé des erreurs historiques dans cette production ramadanesque. Pour en savoir plus, nous avons interviewé l’historien tunisien Adel Ltifi, spécialiste de l’histoire moderne et enseignant d’histoire contemporaine du monde arabe à l’Université Sorbonne Nouvelle Paris 3.

Wled Moufida et Denya okhra récidivent : Racisme, violence et misogynie

Le mois de Ramadan rime avec une floraison de productions télévisuelles. Cette multiplication des productions va de paire ces dernières années avec des transgressions multiples : propos violents diffusés à des heures de grande écoute, stigmatisons des minorités, abaissement de la femme. La HAICA intervient chaque Ramadan pour rappeler à l’ordre les chaines de télévisons mais ceci n’empêche pas les récidives comme pour cette saison.

Réforme des subventions du pain en Tunisie : pas de baguette magique

Selon l’Institut National de la Consommation (INC), 900.000 unités de pain sont jetées au quotidien, soit une perte de 100 millions de dinars annuellement. Durant Ramadan, la consommation de pain augmente de 135%. Au-delà d’un gaspillage de plus en plus coûteux pour les contribuables, les défaillances de la Caisse Générale de Compensation et la dépendance alimentaire du pays, devenues insoutenables, impactent directement producteurs et consommateurs.

Reportage à Tunis : Avant le coucher du soleil, le café amer de ramadan !

Harcèlement policier et judiciaire des non-jeûneurs, stigmatisation sociale et restriction des cafés et restaurants ouverts. Tout au long du mois de ramadan, la société tunisienne est scindée en deux : une majorité visible attachée à un conservatisme prépondérant et une frange marginale confinée dans les cafés sombres du centre-ville de Tunis et des quartiers d’affaire de la capitale. Nawaat s’est immiscé dans le quotidien des non-jeûneurs habitués d’un café du quartier de Lafayette. Reportage.

Jeûne de Ramadan et libertés individuelles : Interview avec Wahid Ferchichi

Le Collectif Civil pour les Libertés Individuelles, regroupant 37 associations, a adressé le 15 mai une lettre ouverte aux autorités tunisiennes, en réaction aux poursuites engagées contre les non-jeûneurs durant Ramadan et aux déclarations autoritaires du ministre de l’Intérieur, Lotfi Brahem. Cette coalition associative y demande aux autorités « de s’abstenir des violations commises contre les libertés individuelles ». Afin d’en savoir plus, Nawaat a rencontré Wahid Ferchichi, professeur de droit public et président de l’Association Tunisienne de Défense des Libertés Individuelles (ADLI) signataire de ce texte. Interview.

Non-jeûneurs condamnés : Un problème d’arbitraire de l’Etat ou de liberté individuelle ?

Qu’on proteste contre l’arbitraire policier et judiciaire est une chose, qu’on le fasse au nom de la liberté de manger en public pendant le ramadan, embrouille la question politique posée au lieu de la clarifier. Cela masque et obscurcit les enjeux réels que soulèvent ce type de condamnations tout autant que le recours qui peut être fait pour les justifier à l’article de la constitution qui octroie à l’Etat, cette machine bureaucratique et policière, le rôle de protecteur de la religion qu’il ne mérite assurément pas.

Edito #2 : La Tunisie en slow motion, l’art de confondre l’authentique et le statique

L’effet est simple. Trop banal. Mais on doit lui reconnaitre qu’il est indémodable. En Tunisie, on en fait une conviction nationale jusqu’à confondre banalité et authenticité. Pire, au fil des jours, des mois et des années, la confusion devient la norme. Et on finit par draper notre statisme, notre conservatisme dans ce vieux tissu usé : l’authenticité, un terme bien utilisé pour un mal.

Non-jeûneurs durant Ramadan, entre pressions sociales et contradictions légales

Lancée en réaction à certaines arrestations et poursuites engagées contre des non-jeûneurs, la campagne citoyenne Mouch Bessif [Pas contre notre gré] œuvre à plaider le respect de la nouvelle constitution, relativement progressiste dans son Article 6, et à contrer le recours aux anciennes lois liberticides dont la Circulaire Mzali de 1981 et l’Article 226 bis du Code pénal. Cependant, la pression sociale tend à favoriser le statu quo. Nawaat est parti à la rencontre de la coordinatrice de la campagne ainsi qu’un juriste, un sociologue et un restaurateur. Reportage.

Edito #1 : De Bizerte à Mdhilla, peuple infantilisé et hogra banalisée

Par son austérité communicationnelle, ses actions improvisées, ses politiques arbitraires, son manque de transparence et ses transes répressives, la démarche du pouvoir verse de plus en plus dans le paternalisme. De sujets sous la dictature à citoyens depuis la révolution, voilà que le peuple se retrouve infantilisé par ses dirigeants et ses propres élus. Dignité, dites-vous ? Leur monologue vous contredit.

Allo Jeddah : Echec du divertissement, triomphe du politique

L’émission Allo Jeddah, produite et programmée par Attessia Tv durant ramadan, a suscité une vive polémique. Entre la chaîne privée qui défend la vocation humoristique d’un programme de divertissement et ses détracteurs indignés contre une tentative de blanchiment du dictateur déchu, le torchon a brûlé tout au long du mois saint. Attessia Tv, a-t-elle remporté son enjeu annoncé ou a-t-elle sombré dans une banalisation des méfaits d’un dictateur évadé et condamné par la justice de son pays ? Décryptage.

La corruption des mœurs conduit-elle au terrorisme ?

Chaque jour que Dieu fait, le ministère de l’Intérieur nous signale une flopée d’interpellations de présumés terroristes, la découverte de caches d’armes, des projets d’attentats déjoués, des bombes désamorcées, des régions pacifiées. Par contre, on ne nous donne aucune information concernant la campagne annoncée contre les tristes individus qui ne respectent pas les bonnes mœurs. Il suffirait pourtant de suivre à la trace un type qui a acheté des sachets de glaçons. On se doute que ce n’est pas pour calmer une migraine tenace !

Télévision : Les errances ramadanesques du Mufti de la République

Au moment où le besoin de réforme de l’enseignement religieux se fait impérieux, au moment où l’Etat est face à l’obligation de repenser son discours officiel quand il s’agit de questions religieuses, le Mufti de la République s’avère, lors de ses apparitions télévisuelles quotidiennes, hors du temps, inapte à porter un propos modéré et convaincant. Pire : il instrumentalise la religion et un média du service public pour promouvoir une vision politique de la société tunisienne.

« Hedhoukom » : Du web à la télé, la conversion réussie d’ « El Ta7ana »

« Hedhoukom » est une comédie imprégnée d’humour décalée, puisant dans le burlesque d’une manière décomplexée. Elle rappelle une vérité marginalisée par la production ramadanesque du paysage audiovisuel tunisien : humour et reflexes citoyens ne sont pas antinomiques. Il suffit de servir la bonne dose tout en ayant du piquant en background pour réussir la recette.

I Watch, le ramadan et les portes fermées.

« Reviens demain ! », « X n’est pas là » ou encore « je sors dans 10 minute, je ne peux pas traiter ton dossier ». Autant de phrases que tous les Tunisiens-ennes ont pu entendre lors d’un passage dans une administration. Durant ramadan, le mythe dit que les fonctionnaires ne restent que quelques minutes dans leurs bureaux. Qu’en est-il ?

Paradoxes ramadanesques et autres contradictions du quotidien

A part l’inflation, le gaspillage, la surconsommation, le laisser-aller légendaire, d’autres faits pour le moins surprenants et saisissants s’emparent du quotidien tunisien tout au long du mois de Ramadan. Ce dernier s’est toujours caractérisé et hautement distingué par ses excès, et dans cet intervalle temporel, entre subir ou choisir, le citoyen virevolte. Une foultitude de traditions s’installe, certes avec une dominance indiscutable. Mais comment expliquer cette accumulation de mimiques comportementales tunisiennes qui d’années en années aiguisent la pointe de leur illogisme ?