Médias 54

Algérie : Tour de vis sur la presse

Alors que le Hirak algérien a été un moment d’émancipation citoyenne, il a paradoxalement abouti à la détérioration de la liberté d’expression. Bien que l’article 54 de la Constitution algérienne interdise toute peine privative de liberté pour les délits de presse, les autorités font preuve d’ingéniosité pour contourner la Loi fondamentale et emprisonner des journalistes.

Notre nouveau né : Nawaat Magazine, du web au papier !

Nous avons l’immense plaisir de vous annoncer la parution du premier numéro de notre trimestriel, Nawaat Magazine. Disponible en ligne sur Ceresbookshop.com, il est actuellement disponible dans les librairies tunisiennes suivantes :
Librairie El Moez – Menzah 1
Librairie Fahrenheit 451 – Carthage
Librairie Mille Feuilles – La Marsa
Kiosque Louhichi – La Marsa
Espace des Beaux Arts Caliga – Menzah 6
Librairie Clairefontaine – Tunis (rue d’Alger)
Librairie Le Gai Savoir – Tunis (Place Barcelone)
Librairie Tunisie Plumes – Nabeul
Librairie Al Kirtas – Bizerte
Librairie Kacem Espace du Livre – Sousse
Kiosque Presse Avenue – Carrefour Tunisie
Librairie M Lire – Sfax
Librairie Sabeur – Djerba

Médias & justice transitionnelle: du rebranding des Ben Ali au bashing de l’IVD

Motivés par convergence d’intérêts politiques et économiques, course à l’audimat ou connivences sociales et culturelles, les principaux médias dominants en Tunisie ont adopté une attitude hostile à la justice transitionnelle. Valorisant l’événementiel au détriment du mémoriel, favorisant le bashing de la justice transitionnelle la réduisant en projet individuel et prônant l’adoption d’un projet de loi présidentiel contre l’imputabilité, leur traitement médiatique a tourné le dos aux enjeux de la vérité, l’impératif de la réparation et la nécessité de la réforme.

L’arabe dialectal tunisien s’achemine vers la créolisation

Une vidéo de Nawaat dans laquelle une pharmacienne de Tataouine s’exprime à propos du mouvement de protestation d’El Kamour constitue un excellent échantillon sur le processus de décomposition de l’arabe dialectal tunisien. Il s’agit d’une évolution dramatique, à mon sens, du parler tunisien qui se dirige immanquablement vers la créolisation, c’est à dire un langage où se mélange sans harmonie aucune, deux langues, en l’occurrence, le parler tunisien tel qu’il était pratiqué par nos aïeuls jusqu’à la fin des années 1970, illustré à merveille par le compteur populaire feu Abdelaziz El-Eroui, et le français.

Sondages d’opinion, mesures d’audience : le feuilleton n’a que trop duré !

Pour ce premier papier, j’avais l’intention de dresser le bilan du premier mois de l’opération « mains propres » jusqu’à ce qu’un extrait vidéo me fît changer d’avis. Makki Helal, le présentateur vedette du 20h d’Attessia TV, y annonce la fin contrainte du journal télévisé de la chaîne. Le journaliste, peu habitué aux coups d’éclat, imputait l’arrêt du programme phare de la chaîne aux pertes financières dues, selon lui, aux taux d’audiences manipulés par les sociétés de sondages.

De retour du Far West médiatique, quelques précisions sur une escapade lucide

Il est important aujourd’hui de donner aux citoyens les clés pour comprendre les techniques de manipulation médiatique et je salue l’effort de Nawaat dans ce sens. D’autre part, il est primordial pour les militants de disposer de retours sérieux sur leurs actions afin qu’ils puissent s’améliorer pour mieux combattre « l’ordre établi ». Les présents commentaires s’inscrivent dans le cadre de l’interaction positive avec l’analyse présentée par Walid Besbes ainsi que la clarification de certains points qui me semblent importants.

Le bon, la brute et le truand : De l’improbable survie dans le Far West médiatique

Dans l’imaginaire collectif, la télévision est pour les débats sur les questions politiques ce que le ring est pour le combat entre les boxeurs : Un terrain neutre délimité par un cadre et une intendance clairs avec un arbitre agissant en toute impartialité pour que la vérité éclate à la face du monde. Malgré de nombreuses critiques des médias, cette représentation des débats télévisés reste de rigueur même dans les milieux les plus progressistes et les plus éclairés.

Massinissa Selmani : le dessin contre le consensus visuel

S’il faisait de la psychanalyse, on dirait qu’il couchait l’inconscient sur du papier-calque. Mais comme il ne fait que de l’art, on dira que les dessins de Massinissa Selmani dérangent plus que les audaces de toute interprétation. Dans « Le vent ne veut jamais rester dehors », sa première exposition en Tunisie, l’artiste franco-algérien offre d’intelligentes parenthèses à l’interrogation. Le recadrage des clichés tirés des coupures de presse et leur transposition en montages de dessins, fixes ou animés, lui permettent de fictionner le réel, la politique et ses images médiatiques, avec humour et lucidité. L’exposition se poursuit à la Galerie Selma Feriani jusqu’au 26 mars 2017.

Youssef Chahed, une idée de Sami Fehri

« Une idée de Sami Fehri », cette mention aux génériques de plusieurs émissions d’El Hiwar Ettounsi a toujours attiré à la chaîne privée offenses et sarcasmes des internautes. Et pour cause, les concepts sont plagiés. Le chef du gouvernement s’est soumis à la doctrine de la chaîne lors de son interview de dimanche dernier en calquant un vieux numéro de l’émission de France 2, « Des paroles et des actes ». Pourquoi ? Et pour quel résultat ?

Enquête sur l’attentat de Sousse : agences de voyages, forces sécuritaires mises à l’index

Le 26 juin 2015 à Sousse, les forces sécuritaires auraient raté une intervention rapide et efficace en raison d’une « simple lâcheté » et d’un « retard délibéré et non-justifiable », selon un rapport confidentiel du pôle judiciaire de lutte contre le terrorisme en Tunisie. Un résumé de ce rapport a été présenté lors d’une audition à la Cour royale de justice de Londres le 8 février 2017. Alors que les médias anglophones assistent de près au déroulement des auditions, le silence en Tunisie devient pesant.

Déchéance de nationalité, un slogan qui sent très, très mauvais

Il y a tout lieu de croire que la déchéance de nationalité des jihadistes n’est pas mises en avant par certaines forces politiques tunisiennes – y compris par une gauche qui n’a de radical que son opportunisme – dans le but de défendre les « acquis » de la révolution et l’« unité nationale » mais, bien plutôt, comme un instrument de positionnement et de démarcation politique.