Plusieurs écrivains et artistes tunisiens semblent vouloir inscrire la problématique de la sexualité au cœur de leur engagement. Il y a eu Aymen Daboussi avec ses chroniques débridées dans les couloirs de l’hôpital psychiatrique d’El Razi. Voici Sofiène Rjeb et ses jeux littéraires vertigineux autour du thème de l’identité sexuelle.
Livre sur l’affaire BFT : l’enquête tronquée
« Le partenariat maudit », de Houcine Ben Amor, écrit en collaboration avec la journaliste Bahija Belmabrouk, et présenté comme un travail d’investigation, tient un peu de l’enquête et beaucoup du réquisitoire. En choisissant d’occulter certains faits, les deux journalistes ont pris des libertés avec la vérité.
Un livre tunisien sulfureux, à la conquête de la France et de l’Algérie
Deux prestigieuses maisons publient la version française des « Carnets d’El-Razi », le 5 octobre en Algérie et en France. Et l’éditeur français qui ne pensait pas qu’un tel livre pouvait sortir en Tunisie a été choqué à sa lecture, lance l’auteur.
Livres en Tunisie : Un classique féministe interdit par la douane
La version arabe d’un livre de Virginie Despentes, a été renvoyée au Maroc par la douane tunisienne. « Un responsable m’a donné le motif verbalement : outrage aux bonnes mœurs », déplore son traducteur, Walid Soliman, qui a entre autres traduit Andrei Kourkov, Mario Vargas Llosa et Gisèle Halimi.
«La Disparition» de T. Chibani: porte-drapeau de la science-fiction tunisienne
Des citoyens disparaissent, engloutis sous les yeux sidérés de leurs proches. « La ville » finit par être bouclée par l’armée et la police, complétement dépassées par les évènements. Les habitants vont ainsi se retrouver enfermés dans cette prison à ciel ouvert. C’est l’univers de La Disparition, un roman tunisien atypique, entre thriller et science-fiction.
Portrait : Mohamed Issa Meddeb, le roman historique comme éloge de la diversité
A la dernière Foire du livre, tous les exemplaires de Balas Disca ont été épuisés lors des séances de dédicace de l’auteur. Mohamed Issa Meddeb fait partie de ces quelques romanciers dont le lectorat contredit les prévisions sur l’effondrement du livre en Tunisie. De sa voix à la fois grave et chaleureuse, il tente d’expliquer cet engouement, entre deux gorgées de Celtia. Entretien.
« Le Frankenstein tunisien » : mais qu’y a-t-il dans le livre?
Même s’il a été qualifié de « roman » par plusieurs médias, Le Frankenstein tunisien est un pamphlet en bonne et due forme. L’écrivain Kamel Riahi donne libre court à son indignation contre le régime Saied, qualifié de « tyrannique » et de « décadent ».
La masculinité en question : Deux nouvelles parutions bousculent les normes
Deux livres percutants pointent le malaise de la masculinité dans la culture maghrébine et arabe. Il s’agit de King Kong Théorie, l’essai cultissime de Virginie Despentes, enfin traduit en arabe, et Les styles de la masculinité, écrit par de jeunes chercheurs et chercheuses, sous la direction de l’islamologue tunisienne Amel Grami. Objectifs affichés : déconstruire une masculinité mortifère.
«Les Valeureuses» de S. Bessis: quand les femmes font irruption dans l’histoire
«Les Valeureuses, cinq Tunisiennes dans l’histoire» de Sophie Bessis, vient d’être réédité par Elyzad. L’historienne et journaliste franco-tunisienne y esquisse les portraits de cinq femmes mythiques : Elissa, Sayida Manoubia, Aziza Othmana, Habiba Menchari, et Habiba Msika. Parce que l’histoire des femmes reste à écrire.
« Barg Ellil » de Béchir Khraïef : expérimenter les limites de la traduction
La traduction du roman de Béchir Khraïef assurée par Samia Kassab-Charfi, serait une illustration de ce concept de Weltlïteratur, « littérature mondiale », apparu chez les romantiques allemands, et «auquel Goethe a donné ses titres de noblesse». L’une des notions qui font valoir la toute-puissance de la traduction est en fait cette espèce de rapport que l’on entretient avec l’étrangeté et l’altérité.
«Barg Ellil», nouvelle traduction d’un roman anti-raciste et insolent
Certaines œuvres artistiques et littéraires sont indémodables, à tel point qu’elles ont le pouvoir de ressurgir avec une insolence salutaire dans l’actualité. C’est le cas de Barg Ellil de Béchir Khraïef, roman de 1960 dont le personnage principal est un esclave d’Afrique centrale, et dont la traduction française par Samia Kassab Charfi vient de paraitre chez Sud Editions.
La révolution selon Kaïs Saïed : Bonnes feuilles du nouvel ouvrage de H. Nafti
Hatem Nafti, essayiste et collaborateur de Nawaat, vient de publier un nouvel ouvrage intitulé « Tunisie. Vers un populisme autoritaire ? » (Riveneuve/Nirvana, octobre 2022). A la veille de la commémoration du 14 janvier, nous vous proposons cet extrait de l’ouvrage où Nafti analyse la lecture de Kais Saied de la révolution et l’influence théorique de son entourage.
Photographie : «Cimetière des Inconnus » de K. Moussa, au purgatoire
Toujours sensible aux questions de la migration, Kamel Moussa revisite dans son « Cimetière des Inconnus » une nécropole dédiée aux migrants noyés en Méditerranée tout en documentant la vie en suspens des autres déboutés. La série est exposée au Musée de la Photographie d’Anvers, dans le cadre du Tiff 2021 qui se poursuit jusqu’au 12 septembre.
Littérature : «En pays assoiffé» d’E. Belhaj Yahia, version bourgeoise
Avec une petite histoire personnelle sous le coude, le roman « En pays assoiffé » d’Emna Belhaj Yahia (Éditions Déméter, Tunis 2021) pèse les tourments du présent, sitôt vécu, et les consigne comme blessure de la grande histoire. Lecture.
Photographie : « En Tunisie » de Jellel Gasteli, haltes en territoire
Au-delà du réchauffé qu’il propose, « En Tunisie » de Jellel Gasteli (Éditions Lalla Hadria, 2021), nous en dit davantage sur son nomadisme chevillé au corps, et sur un pays natal où il est possible, pour le jeune photographe qu’il était, de se perdre et de se retrouver. Lecture.
Photographie: «Les Enfants de la Lune» de Z. Ben Romdhane, lumières alliées
Voici un livre poignant, de photographies qui ne le sont pas moins : avec « Les Enfants de la Lune » (Éditions Lalla Hadria, 2021), Zied Ben Romdhane nous fait délicatement percevoir ce que la maladie génétique XP empêche de voir. Lecture.
Genèses et «sorties des religions», entre passé et présent
Le dernier livre de Hichem Djaït, «Penser l’Histoire, penser la Religion», permet de décentrer le regard en offrant l’opportunité de s’émanciper définitivement de ce tropisme intellectuel qu’est devenu le concept d’islam mêlé à toutes les sauces. L’occasion de découvrir, par-delà l’univers identitaire étroit, d’autres religions, civilisations et mondes en ébullition. Lecture.
Littérature : «Zendali» d’Amine Alghozzi, un 14 janvier polyphonique
La liberté qui rehausse les fictions nocturnes d’un 14 janvier, en fait une drôle de fresque polyphonique. C’est tout le sel de «Zendali» (Zaineb éditions, 2020), premier roman d’Amine Alghozzi, en lice pour le Prix de littérature de l’Union Européenne 2021.