Libéralisme 18

Petit plaidoyer en faveur d’une journée de la reconnaissance des femmes

Qu’on me permette ici d’affirmer que le principe d’une journée internationale des droits des femmes, encore plus que sa version locale, me dérange par son côté fortement marketé. Non pas simplement, on connaît la chanson, parce que consacrer un jour à une cause, quelle qu’elle fût, est aussi absurde que grotesque ; mais pour deux raisons essentielles, que je détaille dans ce qui suit.

Syrie & Égypte: l’ouverture économique, un moyen de reproduction des élites autoritaires

En l’absence de systèmes politiques et juridiques démocratiques et transparents, la libéralisation économique a abouti à une véritable catastrophe sociale en Syrie et en Egypte. Elle est devenue un moyen de reproduction des élites dirigeantes, qui se sont élargies ou rétrécies au gré des besoins du pouvoir, et a permis de faire fructifier les recettes du ‘’pillage premier’’ des caisses publiques par la première génération autoritaire, les fonds étant réinvestis à l’international, mis à l’abri dans des paradis fiscaux ou utilisés pour créer des multinationales, décuplant ainsi les fortunes en question.

A bas le paternalisme de la démocratie libérale !

La démocratie est la pierre philosophale des temps modernes. Elle est la seule à même de transformer les sauvageons en civilisés. Ceux qui aspirent au progrès doivent impérativement commencer par aspirer à la démocratie. Le peuple qui l’accueille en son sein doit se réjouir de son salut prochain, tout en portant dans le plus grand silence la croix sur laquelle les politiciens peuvent éventuellement le crucifier. Il ne faut pas se plaindre, quand on voit la dissidence des élus censés représenter le peuple. En Tunisie, quand les gens se plaignent, on voudrait bien les fouetter pour châtier leur manque de foi en la sainte démocratie.

Moi aussi, je veux être Premier ministre !

Moralité, honnêteté, intégrité, compétence, efficacité, persévérance, clairvoyance, sincérité, indépendance et impartialité, intransigeance, transparence, charisme, audace, impartialité. Consciencieux, incorruptible, responsable, conducteur et meneur d’homme, entreprenant, communicateur, respecté et respectueux, expéditif et catalyseur, proactif et planificateur. Si vous aspirez à être Premier ministre, il ne vous reste plus qu’à vous regarder dans la glace et à vous demander si vous ressemblez au portait-robot.

La kerkennah­-monde : De l’universalité des luttes sociales

Les figures d’une “Gafsa rebelle”, d’une “Kasserine victime” et d’une “Kerkennah ayant enfanté le père du syndicalisme tunisien”, s’inscrivent dans une histoire subjectivée par les classes dominées mobilisées, donc une histoire à laquelle ils donnent un sens plus ou moins invariable. Ce qui donne un sens aux propos que tenait notre illustre camarade français sur « l’immémorialité de l’insoumission », c’est­-à­-dire une immémorialité perçue et ressentie dans le cadre d’un travail social de construction d’une mémoire collective spécifique à un groupe social ou territorial.

La Polit-Revue : Les limites de la gauche libérale – libertaire

La semaine politique du 23 au 29 juin a connu les répliques du mini séisme du putsch interne au dernier Conseil national Nidaa Tounes. Le parti de Béji Caïd Essebsi affine sa position sans convaincre les plus crédules parmi ses alliés, tandis que la gauche tunisienne hors Front Populaire joue désormais « le maintien », telle une formation sportive qui sait qu’elle a raté la saison en cours et qui doit se préparer pour les échéances ultérieures. Il faut dire que même la gauche de cette gauche, le PSG, s’était résignée à front chapeauté par Nidaa.

Une Tunisie postmoderne

L’esprit de la Tunisie aujourd’hui est baroque et postmoderne. Michel Maffesoli, le pape de la postmodernité, assure lui-même que notre pays donne une illustration basique de la marque majeure de notre époque. En adepte de la sociologie compréhensive et de l’imaginaire, j’ajouterais même que la Tunisie est en train d’actualiser la théorie postmoderne et de remonter aux sources de ses mythes fondateurs en une mythodologie telle que magistralement théorisée par G. Durand.

La conversion des Frères au néo-libéralisme (Partie III)

Dans le domaine économique, et pendant les années de décolonisation, des « spécialistes » ont décrété l’incompatibilité de l’Islam avec le Capitalisme, thèse que Maxime Rodinson s’est employé à réfuter dans un ouvrage portant le même titre. Aujourd’hui, le libéralisme devient la panacée qui permet aux yeux de ses promoteurs de faire sortir l’Islamisme de son carcan fondamentaliste.

We can go in big trouble

General motors, Chrysler et Ford, communément appelés The big three, ne seraient plus que des nains mendiant des aides de l’état au sein d’une économie ultra-libérale ou plutôt l’Economie ultra-libérale. Sale temps pour les libéraux, les vrais, les purs, les durs comme les singes de chez nous qui ne font que répéter ce que disent leurs maîtres de pensée ou leurs maîtres tout court. Sale temps aussi pour des centaines de […]

L’émergence de “l’islam de marché”

Dans le monde de l’islam, apparaissent en effet de nouveaux modes d’engagement, faits de syncrétismes et de compromis, plus préoccupés d’intégration à l’espace public et de normalisation culturelle que de rhétorique révolutionnaire ou d’Etat islamique, et dont le déploiement, méconnu en Occident, nous est décrit dans un livre synthétique et stimulant. […].