Gauche 119

عماد الشطي: حكاية عامل يومي اعتنق الفكر اليساري

في مدينة جبنيانة بولاية صفاقس التي تحتفظ بذاكرة خصبة للفكر اليساري، يروي عماد الشطي، 40 سنة، انخراطه في النضال اليساري رغم انقطاعه المبكر عن الدراسة واختيار العمل في البناء والانتصاب في الأسواق. يتحدث عماد عن تأثره بالحركة التلمذية اليسارية الناشطة في المدينة، وعن معايشته لجزء من تجربة العمل السري زمن النظام السابق. يبدو انخراطه في العمل اليساري -رغم انحداره العمالي- ملمحا هامشيا، نظرا لما عُرف عن هذا الفكر من تجذر مقصور على الشرائح المتعلمة والنخب ”المثقفة“. من خلال هذه السيرة الهامشية يروي عماد حكاية اصطدامه بهذا الفكر ومكافحته من أجل أن يصبح ”رفيقا“ ذو مكانة معترف بها.

”نظارات أمي“ لعز الدين الحزقي: دوعاجيات السجن

يُصرّح عز الدين الحزقي في كتابه أنه لم يحلم أبدا داخل السجن، والحال أن أشرطة التذكر كانت تلازمه ليلا حين كان يمارس فسحة الهروب من السجن حاملا معه ”بعضا من رفاقه تشفيا وشماتة في الحاكم“. ”نظارات أمي“ هي تاريخ السجين المستيقظ، صفحات أخرى تُضاف إلى دفاتر اليسار لتُمتّن جدار الذاكرة بأحجار أخرى من الكتابة. تأخّر الرجل كثيرا في إصدار مذكراته السجنية. صدر الكتاب بدار كلمات عابرة في فيفري 2018. حاول من خلاله عزالدين الحزقي تسليط الضوء على فترته السجنية الممتدة من 14 نوفمبر 1973 إلى حدود ماي 1979، بسبب انتمائه إلى تجمع الدراسات والعمل الإشتراكي المسماة إختصارا ونسبة إلى جريدتها الناطقة بالعامية آفاق أو برسبكتيف.

شكري بلعيد الشاعر: ”عاشق مرتبك“ مضى إلى ”نهايته الممكنة“

ربّما نعرف الكثير عن شكري بلعيد المعارض السياسيّ الذي اغتالته رصاصات الإرهاب بسبب مواقفه وأفكاره، ولكنّنا لا نعرف الكثير عن شكري الشاعر. كان بلعيد، على قول محمود درويش، ”يمشي بين أبيات هوميروس والمتنبي وشكسبير، يمشي ويتعثّر كنادل مُتدرّب في حفلة ملكيّة“. كتب العديد من القصائد التي نشرها الاتحاد العام التونسيّ للشغل تحت عنوان ”أشعار نقشتها الريح على أبواب تونس السبعة“ سنة 2015، وقدّم لها الكاتب والجامعي شكري مبخوت الذي تسّلم من الصحافيّة مفيدة العباسي دفترا قديما ”يضمّ وديعة شكري الشعريّة“. ديوان شكري بلعيد غير متوفّر للعموم على اعتبار أن الطبعة الأولى كانت محدودة النسخ، وعلى أمل أن تصدر طبعة ثانية حتى يتعرّف الناس على الوجه الآخر للمعارض السياسيّ الشرس، سنحاول الحديث في هذا المقال عن شكري الشاعر المغمور.

Noura Borsali, une dissidente totale

Noura Borsali m’a posé un lapin. Il y a une dizaine de jours, elle m’avait appelé pour m’annoncer qu’elle s’était engagée à faire une chronique hebdomadaire pour Nawaat. Elle m’avait alors promis de me rendre visite au lendemain des JCC. Elle n’est pas venue, elle ne viendra plus. Elle est morte. Ma tristesse est infinie.

30 ans après novembre 1987: Illusions, désillusions et enseignements de l’Histoire

« J’y tiens. Je suis très malade. Mais je vais vous envoyer l’article », ainsi a répondu Noura Borsali au rédacteur en chef de Nawaat quand il lui a recommandé du repos en apprenant qu’elle a eu un malaise. Elle tenait à respecter son engagement à livrer son article hebdomadaire. C’était lundi, 12h45. Pour elle, cet article est « exceptionnel » puisqu’« il mêle réflexion et témoignage personnel », selon ses termes. La livraison était prévue pour mardi. Elle l’a pourtant envoyé, lundi à 19h42, comme un dernier mot qu’il fallait dire. Elle a rendu l’âme quelques heures après, peu avant l’aube du mardi 14 novembre. Noura Borsali fut habitée jusqu’à ses derniers soupirs par son souci de la mémoire, son amour du journalisme et son attachement à la démocratie… au projet d’une Tunisie progressiste. Qu’elle repose en paix. Que sa lutte et sa passion puissent nous servir de lumière aux moments les plus sombres.

Gilbert Naccache, l’intempestif

À l’heure du bilan, le militant a de l’énergie à revendre. Dans le dernier opus de sa quadrilogie, fraîchement paru sous le titre « Ana…chroniques » (Chama éditions, 2017), Gilbert Naccache remonte ses « souvenirs des dernières années du vingtième siècle et un peu au-delà ». Il prend tout ce qui remonte, depuis sa sortie de prison en août 1979 jusqu’à la révolution du 14 janvier 2011, en se livrant à une manière alerte d’historiciser le présent et d’actualiser l’histoire. Sur soixante-dix ans de distance, ces mémoires font vibrer chez lui deux cordes jumelles, celle de l’observation et celle de l’analyse.

Le Front Populaire à l’ARP: Au-delà de la contestation, peut-il être une force de proposition ?

Dans un contexte politique figé et sur fond de revendications sociales et économiques insistantes, l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP) dominée par la droite ne constitue aucun espoir aux plus démunis. Le Front Populaire, détenteur du principal bloc de l’opposition, n’arrive toujours pas à s’imposer en tant que force de proposition législative innovante qui va au-delà de la contestation. Dans ce reportage, Hamma Hammami, Ahmed Seddik, Semi Ben Chaabane et Maher Hanin expliquent, chacun de sa position, les pourquoi de l’inertie de la gauche.

Réjouissons-nous, les luttes reprennent !

Ennahdha, certaines cliques de Nida Tounes, l’UGTT, des groupes de gauche, sont accusés, les uns ou les autres, de susciter les mobilisations de ces dernières semaines ou de mettre de l’huile sur le feu. Admettons pourtant que tel ou tel parti se solidarise des protestataires en fonction de calculs qui lui sont propres, admettons même que pour des raisons a priori peu sympathiques, il encourage, au moins ponctuellement, le développement et l’extension de ces luttes, peut-on pour autant affirmer que celles-ci sont manipulées, injustifiées, illégitimes ? Assurément non.

Les municipales, grandes manœuvres et petites combines

Les élections de décembre, il n’est pas difficile de le prévoir, n’auront à l’échelon local que les enjeux contradictoires de rationalisation de la gestion municipale et de répartition du pouvoir entre notabilités et clientèles. A l’échelon national, ou l’essentiel aujourd’hui se joue, les clivages relatifs à la hiérarchisation sociale seront fort probablement épongés par d’autres lignes de conflits sans pertinence réelle du point de vue des intérêts des classes populaires.

La gauche contre Marzouki

Si cette gauche conteste aujourd’hui l’alliance gouvernementale dans toutes ses composantes, son principal ennemi ne sont ni les forces restaurationnistes, politiques, sécuritaires ou économiques, ni le libéralisme (quoi qu’elle prétende) mais toujours et encore Ennahdha ainsi que la nébuleuse qui a soutenu la Troïka, les courants qui ont appuyé la candidature de Marzouki à la présidentielle et ceux qui persistent à le soutenir. Or, nous ne sommes plus du tout dans la configuration qui était celle de la Troïka et de la Constituante.

”تبّت يدا أبي لهب“ : خواطر حول ماهية التعذيب

ولد فتحي بن الحاج يحي سنة 1953. حوكم غيابيا بالسجن لمدة سنتين بتهمة الانتماء إلى منظمة العامل التونسي. بعد إيقافه في مارس 1975، أصدرت في شأنه محكمة أمن الدولة عقوبة بالسجن لخمس سنوات و نصف بتهمة التٱمر على أمن الدولة و الإنتماء إلى جماعة محضورة و إجتياز الحدود خلسة. كانت تلك التجربة موضوع إصداره الأول “الحبس كذٌاب… والحيٌ يروٌح” . بعيدا عن بكائيات أدب السجون، يفاجئ فتحي بن الحاج يحي بأسلوبه التراجيدي الكوميدي. بعد أن طلبت منه إحدى قرائه الأوائل مزيدا من الإيضاح حول مسألة التعذيب، يقترح بن الحاج يحي قراءة سوسيولوجية لممارسة تتجاوز جدران المعتقلات.

Pourquoi la Torture ?

Né en 1953, Fathi Ben Haj Yahia a été condamné par contumace à 2 ans de prison pour appartenance à El Amel Ettounsi. Arrêté le 20 mars 1975, il a été jugé à cinq ans et demi de prison pour atteinte à la sûreté de l’Etat, appartenance à une organisation non reconnue et traversée illégale des frontières. Cette expérience est l’objet de son premier livre El Habs Kathab (2009) traduit en français sous le titre La gamelle et couffin (2010). Loin des codes de la littérature des prisons, Fathi Ben Haj Yahia surprend par son style tragi-comique. Une de ses premières lectrices l’interpelle sur la question – douloureuse- de la torture. Il y revient pour proposer une réflexion sociologique sur une pratique dont les ramifications dépassent de loin les murs du milieu carcéral. Extraits.

اليسار في الحكومة الجديدة: قفازات اجتماعية لحكومة ليبرالية

مشاركة هذه المجموعة من وزراء ”اليسار“، سواء من أحزاب عرفت بتوجهاتها السياسية والفكرية ذات المضمون الاجتماعي واليساري، أو النقابيّين المنحازين للمطالب الاجتماعية والحقوق الاقتصادية تأتي في سياق شاذ من تعزيز التحالف بين قوتي اليمين الحاكم بجناحيه الليبرالي والديني الذّي تبنى خلال السنوات الخمس الماضية نهجا اقتصاديا يتماشى مع توصيات هيئات النقد الدولية وبرامج إعادة هيكلة الاقتصاد المحليّ القائمة على إقصاء الدولة من دورها التنظيمي وإلغاء الجانب الاجتماعي ومحاصرة الحراك المطلبي والاجتماعي للفئات المهمشة في الدورة الاقتصاديّة.

Le mythe de la gauche putschiste, une survivance de l’ancien régime

Il est fascinant de constater l’aptitude des gouvernants tunisiens post révolution à reproduire les erreurs du passé. Il y a quatre ans, presque jour pour jour, le Premier ministre Hamadi Jebali ainsi que divers dirigeants d’Ennahdha accusaient sans les nommer des partis d’extrême gauche d’être à l’origine des troubles sociaux, et parlaient déjà d’« aide extérieure ». C’était un an après que le dictateur aux abois Ben Ali promettait de punir les fomenteurs des évènements de la révolution.

الجبهة لا تكون إلا في المعارضة

يعتبر تأسيس الجبهة الشعبية حدثا فارقا في تاريخ اليسار التونسي باعتبار ان الجبهة جمعت مكونات يسارية مختلفة اديولوجيا من ماركسيين وناصريين وبعثيين بالاضافة الى كونها الخيار الثالث الذي يكسر الاستقطاب الثنائي ما بين حركة النهضة ونداء تونس.

En Tunisie anges et démons trouveront des alliés innombrables

La question à mille dinars est : est-il important de gouverner ensemble ou par alternance ? Personne ne pense que Bajbouj est pire que Ghannouchi. Quant à Hamma, ce capote-chef, qui n’est pas doué pour la politique, il s’est rapproché des Karoui&karoui, il a l’habitude des montagnes russes. Bien sûr, il ne pouvait pas être élu, mais l’important était de sortir la tête haute, c’est à dire de barrer la route à Marzouki; Chacun est content pour l’autre camp, qui est en fait aussi le sien, celui des réalistes.

Vers un scrutin de l’irrationnel ?

L’inquiétante concurrence mémorielle perpétuée par la campagne électorale de Béji Caïd Essebsi le 17 décembre dernier n’a pas l’air d’émouvoir grand monde. En rendant hommage aux seules victimes du terrorisme, l’homme établit une hiérarchisation typique des révisionnismes historiques. Des relectures qui sont le propre des pouvoirs autoritaires, qui considèrent que l’Histoire commence avec eux.