Colonialisme 48

La France face à son héritage post-colonial en Afrique (3)

L’acharnement du Président Macron et de ses prédécesseurs à vouloir maintenir en l’état le système néo colonial d’exploitation de l’Afrique tout en affirmant haut et fort leur volonté d’y mettre un terme, a hypothéqué la crédibilité de la politique française. Et c’est cette attitude, comparable à celle de la France à l’égard de la Tunisie, qui est à la source de la vague grandissante du rejet de la présence française en Afrique. Tribune, à la veille du 6ème sommet Union Africaine -Union Européenne prévu les 17 et 18 février 2022 à Bruxelles avec la participation du président Kais Saied.

La France confrontée à son héritage colonial en Afrique

Le contentieux colonial entre l’Algérie et la France n’est pas prêt de se dénouer au vu des réactions critiques suscitées en Algérie suite au rapport remis au Président Emmanuel Macron le 20 janvier par l’historien français Benjamin Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie. Sa principale recommandation ne déroge pas à la ligne de conduite des dirigeants français, toutes tendances confondues, qui ont toujours refusé de présenter des « excuses » officielles pour les crimes perpétrés par la France en Algérie durant la période coloniale.

Disparition d’Albert Memmi : adieu au penseur de la différence

Albert Memmi, écrivain et penseur franco-tunisien, vient de nous quitter à l’âge de 99 ans. Écrivain de langue française bien que sa langue maternelle fut le judéo-arabe. Bon élève sous la colonisation, et en particulier de l’Alliance israélite universelle, il fut également un militant pour l’indépendance de la Tunisie. Une pluralité d’identités qu’il a incarné à l’instar d’une génération qui a vécu à la fois le colonialisme, l’indépendance nationale et l’émigration avec ses engagements mais aussi ses déboires. Albert Memmi m’a tout à la fois fasciné pour son étincelant “Portrait du colonisé et du colonisateur”, et déçu par son brûlot postcolonial “Portrait du décolonisé arabo-musulman”.

La Main Rouge au-delà des brumes de l’histoire

Nous avons tous appris sur les bancs de l’école, que le leader syndicaliste Farhat Hached a été assassiné par la Main rouge (MR), une énigmatique organisation de colons français. Depuis des décennies, les révélations se multiplient pour discréditer la thèse de la MR, qui n’est que le « faux-nez » des services spéciaux français. Ce mythe, inventé par les services secrets français pour couvrir leurs activités clandestines en Afrique du Nord, semble pourtant persister encore au sein de l’opinion publique tunisienne.

Interview avec Mireille Fanon-Mendès-France

Invitée à Tunis dans le cadre d’un séminaire organisé par la Fondation Rosa Luxemburg, Mireille Fanon-Mendes-France, présidente de la Fondation Frantz Fanon et experte au sein du groupe de travail sur les afro-descendants au Conseil des Droit de l’Homme de l’ONU, est venue à Nawaat nous parler de son père Frantz Fanon (1925-1961), psychiatre, essayiste, penseur majeur de l’anticolonialisme et figure importante du mouvement tiers-mondiste.

Féminisme et pensée décoloniale : Interview avec Françoise Vergès à Tunis

De passage à la Foire Internationale du Livre de Tunis, à l’occasion d’un débat sur les féminismes décoloniaux tenu dimanche dernier, Françoise Vergès, politologue et militante anti-impérialiste, auteure de « Un Féminisme Décolonial » (La Fabrique, 2019) s’est entretenue avec Nawaat. Une discussion sur le féminisme, sa manipulation par l’impérialisme et le néolibéralisme et les possibilités de le radicaliser.

Ahed Tamimi, victime de la fausse objectivité des médias français

L’arrestation de la jeune militante palestinienne, Ahed Tamimi, accusée notamment d’avoir giflé un militaire israélien, a suscité de nombreux commentaires dans les médias occidentaux en particulier français. Ils s’interrogent en particulier sur la signification de son geste et plus généralement de son engagement depuis plusieurs années, alors qu’elle n’était encore qu’une enfant. Bien souvent, ils n’y voient, plutôt qu’une réaction légitime aux exactions et aux violences des militaires israéliens, une forme de « provocation », suscitée par les parents, pour donner matière à des campagnes sur les réseaux sociaux.

Assassinat de Farhat Hached : La France doit reconnaître toutes ses responsabilités

Il y a soixante-cinq ans, Farhat Hached mourrait. Assassiné par la France coloniale. Pendant longtemps, une vague milice composée de petits colons et d’hommes de la police a été incriminée – la Main rouge – que Wikipédia, pour le dire en passant, qualifie d’« organisation contre-terroriste » ! Puis la vérité a commencé à filtrer. Les assassins n’avaient pas agi de leur propre chef. La Main rouge n’était que le cache-sexe des services français de renseignement. A ce jour, pourtant, toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire.

Le gouverneur de Sousse, le trac et la langue du colon

Prenant la parole, à Nice, devant le président français et deux de ces prédécesseurs à l’Elysée, le gouverneur de Sousse, Adel Chelioui, a pitoyablement maltraité le discours en français qu’il avait rédigé ou qu’on a rédigé pour lui. Malgré les circonstances (commémoration de l’attentat du 14 juillet 2016), le public, une foule de grands personnages, a eu visiblement du mal à retenir ses rires devant la prestation ridicule du responsable tunisien.

Le « je » colonial de Michel Onfray

Le pire, c’est qu’il y a chez nous des gens qui prennent les insultes d’Onfray pour des compliments ! Le pire du pire, c’est qu’il s’en trouve d’autres pour abonder sans s’en apercevoir dans son sens en lui reprochant de négliger que nous aussi nous aurions eu « nos » Descartes. Et le pire du pire du pire, c’est que la majorité d’entre nous partage la conception coloniale de l’histoire comme réalisation du « progrès » dont la modernité, inventé et répandue généreusement par l’Europe, serait le passage obligé voire carrément, pour certains, le but à atteindre.

A l’attention de Michel Onfray : Si j’ai bien compris…

Si j’ai bien compris, le devenir des deux mondes est suspendu à un conflit fatal voué à l’échec pour l’Occident en raison d’un handicap démographique. Autrement dit, si j’ai bien compris, on est dans le « choc des civilisations » avec, de surcroît, la décadence de la civilisation judéo-chrétienne. Telle est la prédiction de Michel Onfray avec en filigrane Samuel Huntington et Malthus.

La modernité est une mauvaise chose

Contrairement à ce que les modernistes proclament, les courants qui affirment, de nos jours, l’islamité de leur politique sont tout aussi modernes qu’eux, peut-être pires. La modernité, sinon dans sa mythologie émancipatrice, fait en vérité l’unanimité. Et c’est bien dommage.

La Tunisie chez Hanouna : L’orientalisme pour vendre le tourisme

Makroudh, youyous, chameau, habit de servante à la Disney, orchestre folklorique, un dispositif chargé de clichés a été déployé dans « 35 heures de Baba » sur la chaîne française Canal 8. L’émission a puisé dans l’orientalisme pour promouvoir la destination Tunisie, mobilisant au passage des arabes de service mobilisés par le ministère du Tourisme et l’ambassade de Tunisie à Paris.

Les faces cachées des relations tuniso-franco-européennes  (2)

La première partie de cette série d’articles destinés à retracer l’historique des relations entre la Tunisie et ses partenaires européens depuis l’indépendance a permis de démontrer l’importance du rôle assumé par la France dans l’élaboration du cadre évolutif de la coopération et du partenariat entre la Tunisie et l’Europe. Cet article est focalisé sur la décennie des années 1960, marquée par des rapports conflictuels avec la France, qui s’est opposée à la politique de recouvrement des attributs de l’indépendance économique de la Tunisie menée dans le cadre des perspectives décennales de développement.

Le pied de la fiancée et les dix chamelles

« Tunisie, l’art du tatouage berbère », réalisé par la documentariste Myriam Bou Saha, a été diffusé le 10 septembre dernier sur ARTE. Belles images, beaux paysages, tout semble beau, neuf et propre dans ce film. Les personnages paraissent vêtus de neuf et le sont sans doute. Les montagnes ont probablement été brossées à grande eau, le ciel, lui-même semble avoir été passé à l’eau de javel. Ma tante Souad, paix à son âme, a du passer par là.