Chef du gouvernement 15

Najla Bouden: faible bilan économique, fort accompagnement de la répression

Son départ de la Kasbah aura été aussi discret que son arrivée. C’est par une publication nocturne sur la page Facebook de la présidence de la République que les Tunisiens ont appris l’éviction de la cheffe du Gouvernement, Najla Bouden. En moins de deux ans à la Kasbah, cette discrète universitaire aura laissé un maigre bilan en matière socio-économique mais aura accompagné le durcissement du régime.

Vers un gouvernement de sauvetage du pays ?

Sommes-nous face à un remake du bras de fer entre Ennahdha et Fakhfakh ? A priori, on est devant le même cas de figure, avec d’un côté les islamistes qui réclament toujours à qui veut bien les entendre un gouvernement élargi incluant leurs alliés Qalb Tounès et Al-Karama et de l’autre un nouveau responsable, Hichem Mechichi, chargé par le Président de la République, suite à la démission de Fakhfakh, de former un gouvernement qui se montre déterminé à avoir une équipe de « compétences immédiatement opérationnelles et totalement indépendantes des formations politiques ».

Le technocrate, le partisan et l’épitrope

Ministres technocrates ou partisans, tel est en effet le Sisyphe politique qui épuise, tout à la fois, les décideurs et les observateurs. Or le technocrate n’est pas le bon Samaritain apolitique et certainement pas le Bon Samaritain parce qu’apolitique. Le partisan n’est pas non plus le mal incarné. Le problème survient lorsque les militants au sein d’un parti deviennent des serviteurs de leurs propres intérêts au sein de l’Etat.

Mechichi à l’image de Kaïs Saïed

Hichem Mechichi doit faire preuve de beaucoup d’ingéniosité pour assurer un difficile équilibre entre les projets déclarés du président de la République et les intérêts partisans des différentes formations politiques représentées au parlement, dont il va devoir solliciter le soutien pour son équipe et son programme, à travers le vote de confiance.

Pouvoirs, fonctions : la dialectique de la responsabilité politique reconsidérée

« La marge de manœuvre du Président de la République est limitée, c’est le chef de gouvernement qui est la véritable tête de l’exécutif, chef de gouvernement lui-même subordonné au Parlement ». La pandémie actuelle est une occasion supplémentaire de nous rappeler ce principe ; à ceux qui déplorent une certaine apathie du chef de l’Etat, l’on oppose immanquablement l’argument de la séparation des pouvoirs et la suprématie de la primature sur la magistrature suprême. Rien n’est pourtant moins sûr.

Psycaricatures de -Z- : Habib Essid

L’ancien chef du gouvernement Habib Essid a été nommé, lundi 6 mai 2018, ministre conseiller spécial chargé des affaires politiques auprès du président de la République. Le fait d’avoir été malmené par les députés du parti fondé par Béji Caïd Essebsi qui lui ont retiré leur confiance le 30 juillet 2016 n’a pas dissuadé Essid d’intégrer le cabinet présidentiel. Pourtant, il considérait à l’époque l’approbation de son limogeage par Caïd Essebsi après un an et demi de loyaux services comme « un coup de poignard dans le dos ».

Youssef Chahed : nouveau gouvernement, même incohérence

En dépit des discours prometteurs sur l’union nationale, le mercato politique a donné naissance à une composition gouvernementale dominée par les partis politiques au pouvoir. L’absence de compétences, le retour de plusieurs figures de l’ancien régime mais aussi l’ambition d’un grand nombre de députés à devenir ministres représentent les principaux traits du gouvernement Youssef Chahed.

Béji 1er, roi des magiciens

Grâce à ces entourloupes, le bonhomme s’est retrouvé président de la République. Sans trop de pouvoir, certes, mais président quand même. Le problème, c’est qu’il n’est pas sans risque de jouer à l’illusionniste. A force de tromper son monde l’illusionniste finit parfois par se tromper lui-même. Et c’est apparemment ce qui est arrivé à notre brave Béji Caïd Essebsi qui en est arrivé à penser qu’il était vraiment le chef de l’Etat, le patron, le boss, avant de se rendre compte que beaucoup d’autres partageaient l’autorité avec lui et qu’ils n’avaient pas nécessairement envie d’y renoncer.

Le remaniement de la dernière chance

Pour la deuxième fois en moins d’un an, Habib Essid a donc été contraint de revoir sa copie, après un bilan bien terne, voire calamiteux, de son équipe gouvernementale en crise. Pour autant, l’homme ne déroge pas à son orthodoxie : plus qu’un remaniement, s’il s’agit d’une profonde restructuration, les profils de la trentaine de ministres, qu’ils soient nouvellement désignés ou maintenus à leurs postes, laissent présager d’un projet peu imaginatif, bien loin d’une réforme digne de ce nom.

La Tunisie a-t-elle raté son entrée dans le pluralisme politique ?

L’article 89 du chapitre consacré au pouvoir exécutif dans la nouvelle Constitution stipule que « Dans un délai d’une semaine après la proclamation des résultats définitifs des élections, le Président de la République charge le candidat du parti politique ou de la coalition électorale ayant obtenu le plus grand nombre de sièges au sein de l’Assemblée des représentants du peuple, de former le gouvernement dans un délai d’un mois pouvant être prorogé une seule fois ».

La Polit-Revue : Maigre butin US et vautours héritiers du bourguibisme

Beaucoup de bruit pour au final pas grand-chose de concret. C’est en ces termes que l’on pourrait résumer la visite officielle de Mehdi Jomâa aux Etats-Unis, sorte de semaine d’échange culturel aux retombées plus symboliques que tangibles. Sur le plan national, à Monastir la ferveur autour du passé controversé de l’ex « despote éclairé » est supplantée par un présent sordide de guerre entre factions bourguibistes.

Gouvernement Jomaa, des profils et des intérêts à surveiller attentivement…

Les biographies et CV des “ministres-élus” ont fait le tour dans l’Assemblée nationale constituante, mais aussi dans les médias nationaux, internationaux et sur les réseaux sociaux. Mais,les médias ont-ils examiné attentivement les profils de nos ministres ? Ces CV sont-ils aussi irréprochables comme nous les ont vendu les médias de la place ? Qu’en est-il vraiment de cette équipe gouvernementale qui ambitionne, comme celles qui ont précédé, de réussir la stabilité politique, sécuritaire, économique et sociale ?

La Polit-Revue : IIème République, toute ressemblance avec la première est fortuite

Riche en solennités en tous genres liées à la proclamation de la IIème République, la semaine du 27 janvier au 1er février est moins barbante qu’il n’y parait. C’est en effet une mini séquence d’alternance politique que vient de vivre le pays, sans élections, agrémentée de révisionnisme historique à chaud et de casseroles de la nouvelle équipe gouvernementale. Une équipe qui pourrait s’avérer plus politisée que prévu.