Abstention 11

Reportage à Tunis: Le parti de l’Absent, grand gagnant des Municipales

Le gagnant des élections municipales était déjà connu de tous : l’abstention, qui d’échéance électorale en échéance électorale gagne du terrain. Les campagnes de sensibilisation au vote n’ont que peu d’effet sur des citoyens désabusés et peu confiants, même lorsqu’on les interroge dans des lieux ayant fait l’objet d’une réhabilitation grâce au travail de la municipalité. Reportage à Tunis, exactement la circonscription municipale de Tunis 1 où le taux d’abstention a atteint 74%.

Elections municipales : démystification d’une désaffection citoyenne

Ce que les gouvernants considèrent comme une désaffection à l’égard des élections, peut être interprété comme étant de la méfiance vis-à-vis des décideurs. Mais les trois quarts des Tunisiens ne sont pas au courant que les pouvoirs des municipalités seront élargis pour inclure l’entretien des écoles, des hôpitaux, des transports, ainsi que les questions de la jeunesse, de la culture et des loisirs.

A bas le paternalisme de la démocratie libérale !

La démocratie est la pierre philosophale des temps modernes. Elle est la seule à même de transformer les sauvageons en civilisés. Ceux qui aspirent au progrès doivent impérativement commencer par aspirer à la démocratie. Le peuple qui l’accueille en son sein doit se réjouir de son salut prochain, tout en portant dans le plus grand silence la croix sur laquelle les politiciens peuvent éventuellement le crucifier. Il ne faut pas se plaindre, quand on voit la dissidence des élus censés représenter le peuple. En Tunisie, quand les gens se plaignent, on voudrait bien les fouetter pour châtier leur manque de foi en la sainte démocratie.

Yassine Ayari, ce formidable révélateur

En photographie argentique, on appelle révélateur le bain chimique dans lequel on plonge un cliché pour faire apparaître l’image. Depuis dimanche, ce procédé a été appliqué à la classe politique tunisienne et le résultat est d’une netteté ahurissante. En effet, jamais le résultat d’une circonscription à l’étranger n’aura été aussi riche d’enseignements.

Elections tunisiennes entre l’absence des jeunes et la « jeunesse retrouvée » des plus âgés

Les grands absents de cette partie électorale tunisienne ont été les jeunes. Les jeunes de moins de trente ans qui ont déserté les bureaux de votes et ont exprimé leur choix à travers l’abstentionnisme. Une jeunesse qu’on accuse d’être désabusée ou encore indifférente au politique, alors que personne ne peut oublier comment cette jeunesse avait rempli les rues de la Tunisie il y’a à peine 4 ans pour appeler à la liberté et à la dignité. Il faudra dédier tout le temps nécessaire afin de comprendre les raisons de ce boycott, car il est volontaire, choisi et voulu.

Reportage : A Sidi-Bouzid, l’abstention est la voix des Sans-voix !

A Bouzayéne, une semaine après les élections législatives, les habitants sont en deuil. En deuil de leur révolte, ils ne parlent que de déception. Ici, rien n’a changé, ni le taux élevé du chômage, ni la pénurie de l’eau, ni la confiscation de la dignité. Pour la population, la transition démocratique n’est pas passée par Sidi Bouzid. Des slogans « anti-pouvoir » et « anti-système», fraichement tagués sur les murs de la ville, libèrent la voix réprimée des Sans-voix. Reportage.

Boycott des élections de 2014 : Quand les déçus de la transition déchantent !

Le compte à rebours des législatives arrive à sa fin. Entre les meetings géants des partis politiques en lice et les campagnes qui envahissent les médias et les rues, il existe une catégorie de Tunisiens que peu de médias évoquent. Ceux-là préfèrent garder leurs doigts indemnes du bleu-violet de l’encre électorale. Certains sont silencieux, alors que d’autres appellent, ouvertement, à boycotter les élections de 2014.

Les élections en Tunisie : Quel choix ?

Les sondages – dont on se demande parfois s’ils n’ont pas pour autre fonction d’orienter et d’inciter le choix des électeurs – donnent, évidemment, les mouvements Ennahda et Nida Tounes au coude à coude mais néanmoins loin en tête des intentions de vote devant les autres formations politiques. Comme si nous étions condamnés à subir une bipolarisation « inéluctable » obligeant du même coup les autres formations à courir derrière les deux « grands » pour survivre et espérer glaner quelques strapontins. On est loin des 115 « partis » et des 1517 listes des élections de 2011.

Que les démocrates boycottent la comédie des élections !

La politique actuelle en Tunisie devrait s’écrire avec la seconde lettre de l’alphabet et non ce P initial qui rappelle par trop la pièce de théâtre de Sartre où la P… respectueuse, malgré ses valeurs dérogeant à la norme, finit par plier sous le poids des mots, se conformant aux conventions sociales dans une fausse liberté célébrée et un libre arbitre mythifié par l’aliénation, les inégalités criantes.