Djebel Jelloud, Sidi Hassine, Hay Hlel, trois quartiers à la périphérie de Tunis où la vie se poursuit en marge des circuits officiels. Voici donc une plongée au cœur de la marginalité.
Territoire Marginal #3: Hay Hlel, survivre sans l’Etat
Le quartier de Hay Hlel est situé à moins de 4 kms du centre de Tunis, à un jet de pierres du Parlement, et à deux pas du siège le gouvernement. Il ne comprend pourtant aucun poste de police ni aucun point sécuritaire permanent depuis décembre 2010. Les habitants de la zone sont unanimes: leur relation avec l’État se limite à la carte d’identité et aux poteaux électriques.
Hay Hlel : La construction de la marginalité au cœur de la capitale
Hay Hlel, ce quartier à un jet de pierre du centre de Tunis, représente au regard des clichés, un repère de délinquants quasi-interdit d’accès. Sauf que la cité en question, dont l’histoire remonte aux années 1930, a pâti d’une politique délibérée qui l’a au fil des années marginalisée. Et l’image négative colle à la peau de ses habitants stigmatisés. Plongée dans l’histoire d’un quartier abandonné à son sort.
Hay Hlel, ses stigmates et ses alternatives
En dépit de la proximité de Hay Hlel des centres de prise de décisions, en l’occurrence le palais du gouvernement et le parlement, les conditions de vie dans ce quartier sont précaires. L’Etat est quasiment absent et l’intervention de l’autorité locale est limitée.
Reportage : Taxis clandestins de Hay Hlel, station zéro !
A Hay Hlel, rares sont les taxis qui circulent avec des plaques. On n’y voit aucun moyen de transport public. Ici et là, des chauffeurs de taxis sans plaques interpellent les passants : « Bab El Jazira, madame ? », me lance un de ces chauffeurs. Dans ce quartier, on les appelle « clandou » (clandestins). Bien qu’ils aient du mal à s’organiser, ces travailleurs clandestins ont manifesté à la Kasbah, place du gouvernement, le 19 décembre dernier. Nawaat est partie à leur rencontre.
نواة في دقيقة: أغاني الالتراس، من كرة القدم إلى الوعي السياسي
اصدرت مجموعة “افريكان وينرز” يوم 23 ديسمبر 2019 اغنية جديدة تحت عنوان “يا حياتنا” اكتسحت بسرعة وسائل التواصل الاجتماعي ومجموعات متابعي كرة القدم في تونس خاصة من احباء النادي الافريقي. اغنية “يا حياتنا” حملت ابعادا سياسية واجتماعية تتعلق بالطبقة الحاكمة والفساد وتجارة المخدرات في تونس. مجموعة “افريكان وينرز” نسجت على منوال مجموعات الالتراس في بقية انحاء العالم، خاصة دول أمريكا اللاتينية، في تطوير أغاني الملاعب من كرة القدم إلى الوعي السياسي والجماهيري.
حي هلال: في غياب الدولة، ضحى بن صالح تكافح الإنحراف بكرة القدم
في بطحاء بحي هلال معدة للعب كرة القدم، لا تجلب الأوساخ المحيطة بها الانتباه أو عدم امتلاك الأطفال أزياء رياضية بقدر ما تثير الفضول المرأة المشرفة على تدريب الأطفال. ضحى بن صالح، أحد بنات حي هلال لم تنكسر أمام التهميش والفقر، فهي مازلت تكافح على طريقتها وهي في عقدها الرابع من خلال تأسيسها جمعية حي هلال ملاسين سبورت. في غياب تام للدولة، إلا من خلال وعودها التي لم تتحقق، تناضل ضحى بن صالح من أجل النهوض بهذه الجمعية و محاولة انتشال الأطفال من الجريمة و الانحراف. رغم أن تدريب كرة القدم يسند عادةً للرجال، فإن ضحى أنجزته بإتقان شديد ونجحت في إحراز انتصارات في تونس وخارجها.
تاريخ حي هلال: كيف صنع الهامش في تونس العاصمة
لا نعرف عن حي هلال عموماً سوى أنه حي شعبي في وسط العاصمة يمثل بؤرة للجريمة وجب تجنب الدخول إليها متناسين أن العنف والانحراف هي نتيجة لسيرورة طويلة و مركبة من العوامل السياسية، الاجتماعية والتاريخية. يعود تاريخ حي هلال، هذا الحي الهامشي، إلى ثلاثينيات القرن العشرين. و منذ ذلك التاريخ وهو يعيش تهميشاً ممنهجاً أوصله إلى الصورة التي هو عليها اليوم، صورة الحي الخطير و الذي يعاني أبناؤه الوصم أينما ذهبوا.
Hay Hlel : Récits de vies ruinées par le Subutex
«A Hay Hlel, si je trouve quelqu’un vendant du Subutex, je le tue », clame Lotfi en s’adressant aux jeunes du quartier. Ancien trafiquant de drogue, il a passé 27 ans en prison. Du coup, quand on lâche le mot « Subutex » au milieu de cette foule, certains se taisent, d’autres balbutient : « Tu n’en trouveras pas ici ». Quelques instants après, les langues se délient pour dévoiler les histoires marquantes de riverains récemment décédés dont un couple de jeunes âgé de 23 ans. Certains se proposent de nous guider vers les hautes collines qui surplombent le quartier, fief des consommateurs.
Reportage au quartier Kandahar à Hay Hlel : Tout y est, sauf l’Etat
L’accès à Kandahar n’est pas facile. Empruntant son nom à la rude ville afghane, connue lors de la guerre américaine contre les Talibans, ce quartier de Hay Hlel est à 4km du centre-ville de Tunis. Pourtant, pour y parvenir, il faut parcourir des sentiers impraticables. Le quartier est dépourvu de tous les services de base : Ni eau potable, ni électricité, ni réseau d’assainissement.
Territoire Marginal #2 : Djebel Jelloud, vivoter dans une zone industrielle ruinée
A peine 3 kilomètres séparent la région de Djebel Jelloud du centre de Tunis. Il s’agit de l’une des plus anciennes zones industrielles, avec une histoire qui remonte aux années 1940. Son emplacement stratégique en a fait une zone attractive pour la main-d’œuvre tunisienne. Mais de nos jours, c’est plutôt le marasme économique et le chômage, ainsi que le spectre de la drogue qui s’étendent sur le quartier. « L’Etat se contente de siphonner l’argent des usines. Il n’y a ni développement ni emploi ici », déplorent les habitants. Dans la cité, la situation environnementale ne cesse de se détériorer. Les constructions anarchiques se multiplient. Et les zones vertes sont délaissées, voire détournées de leur vocation originale. L’accès à l’éducation, le droit à une vie sûre à la santé, censés être garantis par le Code de protection de l’enfance, paraissent hors de portée à Djebel Jelloud. Et la colère reste vive dans ce quartier qui a vu naître le martyr de la gauche tunisienne, Chokri Belaid, en 1964.
نواة في دقيقة: آلاف الضحايا بسبب طرقات الموت وإهمال السلطة
بدأ شهر ديسمبر في تونس يوم الأحد الفارط بكارثة انسانية تمثلت في وفاة 29 شابا وشابة اثر انزلاق حافلتهم وسقوطها في منحدر بمنطقة عين السنوسي من معتمدية عمدون بولاية باجة. الحادث سلط الضوء على وضعية شبكة الطرقات في تونس وما تسببه من نزيف بشري ومالي هائل. إذ تتجاوز أسباب هذه الفاجعة القضاء والقدر مع إصرار السلطات على تجاهل تحذيرات الهيئات الرقابية منذ سنوات من تفشي ظاهرة إهمال صيانة الطرقات وشبهات الفساد التي تحوم حول صفقات انجازها.
Djebel Jelloud : Les graffitis sortent Sabâa Znaqi de l’impasse
Sabâa Znaqi, un quartier de la région de Djebel Jelloud, dans la banlieue sud de Tunis, est l’écrin d’une expérience unique en son genre dans le pays. Voici que le dédale de ses ruelles prend un nouvel éclat avec les graffitis éclaboussant les murs. La directrice de la Maison de la Culture locale évoque la naissance de cette expérience, évoque les retombées sociales d’un projet artistique.
Hay Hlel : La poterie des kanoun, une affaire d’héritage et de survie
Des maisons vétustes, quelques ânes, des chiens errants, des garçonnets courant dans tous les sens, des vieux qui s’affairent aux portes de leurs maisons… le décor est rudimentaire. On aurait pu croire qu’on est dans le fin fond d’un village. Il n’y a que l’autoroute surplombant le quartier et les stocks de bouteilles en plastiques confinés par les ramasseurs dans de grands sacs qui rappellent qu’on est dans une cité. Il s’agit du quartier Awled Ayar, situé dans la périphérie de Hay Hlel et connu depuis des décennies pour la poterie des fours traditionnels (Tabouna). Cet artisanat perdure et c’est principalement une affaire de femmes.
التحركات الاجتماعية واحتجاجات العاطلين : ملف ثقيل ينتظر الحكومة القادمة
ملفات كبيرة على طاولة الحكومة القادمة تنتظر الحل على جميع المستويات الاقتصادية والاجتماعية والسياسية، فبالإضافة إلى مشاكل النمو والبطالة والإصلاحات الاقتصادية والمالية العمومية هناك اتفاقيات عقدتها الحكومات السابقة مع الحركات الاحتجاجية في مختلف مناطق البلاد والتي تطالب بتشغيل العاطلين وتنمية مناطقهم المحرومة. وأغلبية هذه الاتفاقيات لم تلتزم الحكومة بتطبيقها رغم مرور سنوات على امضاءها وهو ما يجعل فرضية العودة إلى الاعتصام والاحتجاج واردة جدا نظرا لعدم التعهد بما تم الاتفاق عليه.
جبل جلود: السبع زناقي، من حاضنة مخدرات إلى حاضنة فنون
من مجموعة ممرات ضيقة تحتضن في رحمها مستهلكي المخدرات بأنواعها وشبه ممنوعة على غير متساكني الحي، إلى أول حي غرافيتي في تونس. هذه هي باختصار قصة السبع زناقي، المكان الذي ساهم في تقليص الوصم الذي تعاني منه جبل_جلود. بفضل الغرافيتي إستطاع متساكنو جبل الجلود التصالح مع السبع زناقي و تحسنت علاقتهم بالفضاء العام. نواة زارت المكان وتحدثت مع صاحبة المشروع وأحد المساهمين فيه.
Tunisian derja VS classical Arabic, an ongoing rivalry
Tunisian derja and literary Arabic are often perceived as rivalling languages. But the conflict runs deeper than what appears at the surface, a product of cultural, political and historical issues. It is not enough to simply question the use of one language versus another. Instead, we can ask: why use one language at the expense of the other? What drives the decision to use one language and abandon the other? Nawaat set out to find some answers.
[This report falls within the scope of activities carried out by the network of Independent Media on the Arab World. This regional collaboration includes Al-Jumhuriya (Syria), Assafir Al Arabi (Lebanon), Mada Masr (Egypt), Maghreb Emergent (Algeria), Mashallah News (Lebanon), Nawaat (Tunisia), 7iber (Jordan) and Orient XX1 (France).]
Derja tunisienne VS arabe classique, un enjeu persistant
La derja tunisienne et l’arabe littéraire paraissent de prime abord en concurrence. Cependant, le différend est bien plus profond, et revêt des enjeux à la fois culturels, politiques, et historiques. Il ne s’agit pas uniquement de questionner l’usage de l’une ou de l’autre. Mais plutôt de s’interroger : pourquoi utiliser l’une aux dépens de l’autre ? Qu’est-ce qui incite à utiliser l’une et à abandonner l’autre ? Nawaat a tenté d’apporter des éléments de réponse.
*Ce dossier de publication entre dans le cadre des activités du réseau de médias indépendants sur le monde arabe. Cette coopération régionale est réalisée par Al-Jumhuriya (Syrie), Assafir Al Arabi (Liban), Mada Masr (Egypte), Maghreb Emergent (Algérie), Mashallah News (Liban), Nawaat (Tunisie), 7iber (Jordanie) et Orient XXI (France).