La contre-révolution passe-t-elle par les Emirats et la “cellule de crise” ?

Faute avouée est à moitié pardonnée, dit le dicton. Dans l’affaire du don émirati de deux véhicules de luxe à Béji Caïd Essebsi, Nidaa Tounes aura tout fait sauf avouer et encore moins faire amende honorable. Vendredi 8 août, le parti publie tardivement un document daté du 2 août, dans lequel le directeur exécutif Ridha Belhaj aurait informé le chef du gouvernement de la présence des deux véhicules dans les services de douanes, une généreuse donation dont on sait qu’elle est arrivée depuis le 24 juillet […]

La Polit-Revue : Terrorisme et servitude volontaire

Selon un réflexe tragiquement universel, après chaque traumatisme lié à des actes présumés terroristes, les esprits les plus droitiers réclament l’instauration de lois d’exception, la suspension des droits et libertés, voire de la démocratie elle-même. L’attaque de Jebel Ouergha au Kef samedi 26 juillet n’a pas dérogé à la règle. Le sang des deux soldats tués n’avait pas encore séché que des voix s’élevaient pour réclamer la loi martiale et « le jugement des représentants de la troïka devant une juridiction militaire ».

La Polit-Revue : Qui a peur des élections ?

La semaine du 7 au 13 juillet fut celle des salves de Nidaa Tounes en direction de l’ISIE. Jeudi, Lazhar Akremi ira jusqu’à affirmer que « l’ISIE agit comme si son intérêt était dans le non enregistrement des électeurs ». Peu démocratique, voire autocratique à l’intérieur de ses propres structures, le parti de Béji Caïd Essebsi entend donner des leçons de démocratie à l’Instance. Il aspire même à s’y substituer, en exigeant un changement des règles du jeu à mi-parcours.

La Polit-Revue : Les limites de la gauche libérale – libertaire

La semaine politique du 23 au 29 juin a connu les répliques du mini séisme du putsch interne au dernier Conseil national Nidaa Tounes. Le parti de Béji Caïd Essebsi affine sa position sans convaincre les plus crédules parmi ses alliés, tandis que la gauche tunisienne hors Front Populaire joue désormais « le maintien », telle une formation sportive qui sait qu’elle a raté la saison en cours et qui doit se préparer pour les échéances ultérieures. Il faut dire que même la gauche de cette gauche, le PSG, s’était résignée à front chapeauté par Nidaa.

La Polit-Revue : Partage du pouvoir à huis clos

Au terme des travaux du 5ème Conseil national de Nidaa Tounes, la montagne accouche d’une souris. Si l’on considère cependant la séquence consistant en la convocation de législatives antérieures aux présidentielles, décidée au dialogue national, conjuguée à la réaffirmation de la candidature de Béji Caïd Essebsi à la fonction suprême, c’est un authentique partage du pouvoir, à peine dissimulé, qui vient d’avoir lieu en amont cette semaine entre Ennahdha et Nidaa.

La Polit-Revue : « Mi-Ennahdha, mi-Nidaa »

Sur l’échiquier politique tunisien, y a-t-il une vie en dehors du duo Ennahdha / Nidaa Tounes ? L’hyperactivité du bipartisme qui se dessine prouve cette semaine encore que tout le reste n’est que littérature. Alors que la Constitution prévoit un régime de gouvernance mixte, Nidaa Tounes continue de raisonner en futur parti au pouvoir sous régime présidentiel.

La Polit-Revue : L’énigme Kasserine

Importante, l’actualité politique de la semaine du 26 au 31 mai n’en reste pas moins anecdotique au regard de la débâcle sécuritaire que le présumé terrorisme a infligé aux symboles de la puissance de l’Etat. L’Assemblée constituante retire le dossier des martyrs de la révolution à la justice militaire, les actes commis en marge des évènements de la révolution bénéficient désormais d’une immunité rétroactive, le dialogue national parvient à un accord sur la tenue séparée des élections législatives et présidentielles, la justice ordonne la dissolution de la Ligue nationale de protection de la révolution, deux ex ministres de Ben Ali, Mondher Zneidi et Ridha Grira, ont bénéficié d’un non-lieu…

La Polit-Revue : Midnight Express à happy ending, suicide de Nidaa, et austérité économique

S’ils n’ont pas permis d’ouvrir un débat de société sur la question de la dépénalisation du cannabis, les 11 jours de détention d’Azyz Amami ont été l’occasion de jauger les forces en présence dans le dossier lié et plus large qui oppose la jeunesse anarchiste-révolutionnaire à ce qui est devenu « les syndicats » des forces de l’ordre. Le tardif vote cette semaine à l’Assemblée de l’instance Vérité et Dignité pourrait mettre un terme à l’impunité des auteurs d’exactions, une IVD elle-même entachée par la présence de la figure controversée de Khémais Chammari.

« Une chose n’est pas juste parce qu’elle est loi »

Samedi 17 mai 2014, Azyz Amami et Imed Dghij sont en prison, Ali Seriati est libre. Quels que soient les motifs d’incarcération et de libération des uns et des autres, cette séquence historique ne peut qu’interpeler. L’anarchisme révolutionnaire dans ses deux versants gaucher et droitier est à nouveau réprimé, de façon pernicieuse, avec pour dénominateur commun un règlement de compte qui ne dit pas son nom, une police qui a la rancune tenace. Au même moment, en plein essor, Nidaa Tounes décide de la tenue de son congrès constitutif le 15 juin prochain…

La Polit-Revue : L’insoutenable légèreté du politique

Le commun des mortels a de quoi être dépassé par la complexité des manœuvres politiciennes dont a été le théâtre l’Assemblée constituante cette semaine. Le tour de passe-passe du 9 mai recèle cela dit de nombreux enseignements, s’agissant de la technocratie et des loyautés des uns et des autres. La motion de censure contre deux ministres du gouvernement Jomâa était-elle légitime ou n’était-elle que le prétexte à développer des postures électoralistes ? Anecdotique pour certains, l’affaire des touristes israéliens fut en tout cas l’occasion de crever un abcès, celui du substrat de l’antisionisme, non sans surenchères.

La Polit-Revue : La transition dévoyée

C’est une classe politique plus préoccupée par l’issue des futures élections que par la justice transitionnelle qui a cette semaine parachevé, en le bâclant, un important pan de la transition. En rejetant par la plus courte des majorités le principe de l’exclusion politique 3 ans à peine après la révolution, l’Assemblée hypothèque le caractère démocratique de la transition, à la faveur d’une entente opaque entre Ennahdha et Nidaa Tounes. Selon Chafik Sarsar, les élections seront vraisemblablement organisées en novembre… Quoi de plus logique, pourrait-on ironiser.

La Polit-Revue : Indécence de la droite progressiste, L’UE à la rescousse en tandem, arlésienne du code électoral

Il ne s’agit pas ici d’établir une hiérarchie entre les libertés et les droits économiques et sociaux. Il s’agit de souligner le paradoxe que donne à voir aujourd’hui la scène politique tunisienne, entre une forme de progressisme de droite d’un côté, et de cas sociaux de l’autre, dont certains directement issus des évènements de la révolution et qu’aucune famille politique ne représente vraiment, encore moins l’actuel gouvernement technocrate trop occupé à relancer l’économie par toujours plus de libéralisme.

La Polit-Revue : L’effroyable paralysie de la classe politique

La semaine du 14 au 19 avril a offert coup sur coup deux rendez-vous avec l’Histoire à la classe politique tunisienne : répondre au scandale retentissant de l’acquittement des symboles de l’ancien régime, puis réagir au simulacre d’élections présidentielles en Algérie. Dans un cas comme dans l’autre, l’ensemble de la classe politique s’est montré incapable de se hisser à une hauteur honorable, celle qu’on est en droit d’attendre d’institutions issues de la révolution. C’est dans ce climat léthargique qu’a eu lieu la reprise du dialogue national, un dialogue cette fois à teneur plus économique que politique.

La Polit-Revue : Le verdict de la honte

Samedi 12 avril, jour noir dans l’histoire récente de la Tunisie post-révolution. Le verdict en appel tombe dans l’affaire des martyrs et blessés de la révolution. Le tribunal militaire allège considérablement les peines de prison ferme prononcées en première instance à l’encontre de Rafik Haj Kacem, d’Ali Seriati, ainsi que plusieurs généraux et directeurs de la sûreté impliqués dans diverses exactions.

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