Disparités Régionales, Etat des lieux d’une discrimination

Mouvements de protestation, grèves, sit-ins, blocage de routes, affrontements avec les forces de l’ordre… Pendant une semaine, la Tunisie a connu un mouvement de révolte qui s’est étendu sur tout le territoire. Cet embrasement social n’est qu’un rappel à la société Tunisienne que la précarité qui affecte la plupart des régions du pays ne s’est pas améliorée après la révolution.

Le mythe de la sécurité sous Ben Ali, la grande imposture

Etant donné que durant la dictature les médias étaient muselés ou au service de l‘ATCE, de nombreux tunisiens n’ont pas pu avoir vent des incidents sécuritaires survenus à l’époque. Cet appareil de propagande avait pour principale mission de censurer les informations dérangeantes et de promouvoir une carte postale idyllique d’un pays ensoleillé avec des plages à touristes. Terrorisme, assassinats, criminalité, narcotrafic, prostitution, pauvreté, corruption, évasion fiscale… Tout était filtré pour donner au Tunisien l’illusion d’une forteresse paisible !

Lobbying contre la Transparence, une mobilisation médiatique impressionnante

Pour une fois que nos concitoyens se saisissent de leur droit constitutionnel pour demander une transparence sur les revenus énergétiques, les médias et les intellectuels proches de l’ancien régime n’ont pas manqué l’occasion afin de monter au créneau et orchestrer une compagne de vulgarisation voire de diabolisation contre ce mouvement de citoyen. A l’unisson, ils se sont se sont mobilisés pour combattre ce danger : La Transparence !

Pourquoi le gouvernement s’enlise-t-il dans le surendettement au lieu de s’attaquer aux Milliards non-déclarés à l’Etat ?

La Tunisie traverse actuellement une des plus graves crises de surendettement de son histoire, la plupart des économistes considèrent qu’elle menacerait la souveraineté même de l’Etat. Pour 2015, la part la plus importante des emprunts contractés par l’Etat ainsi que le plus grand poste du budget de l’Etat seront alloués au remboursement de la dette qui atteindra 47 Milliards de Dinars (52,9% du PIB) selon les estimations du Ministère des Finances.

Révolutionnaires de la première heure, ravivez la flamme qui est en vous !

Exit le civisme, exit les jeunes, exit les femmes. Il n’y a jamais eu de révolution de la dignité, il n’y a jamais eu d’injustices. On parle aujourd’hui de “victimisation”. La révolution de la dignité est devenue synonyme de “violence”, de “terrorisme”, de “barbus”, de “bandits”, de “voyous” et de “LPR”… On a même fini par oublier les noms des martyrs, leur nombre et les circonstance de leur mort.

Le lexique de la violence, ou les dérives d’un média « satirique »

Le fait de nourrir l’acte verbal violent avec la succession de paroles insultantes ou d’injures, peut mener vers un cercle vicieux qui aboutit à une violence physique. En effet, l’agression physique est en général l’aboutissement d’un cycle de discours de haine et d’intimidations, l’exemple de la radio des “Mille Collines” dans le génocide Rwandais ou de la presse dans la guerre civile Ivoirienne n’est pas loin. Notre pays en a déjà fait les frais au cours de sa transition démocratique. C’est cette même mécanique qui a conduit à l’agression de Youssef Essedik, de Hamadi Redissi ou de Abdelfettah Mourou. Ici, le parallèle est fait avec le discours de la haine des salafistes qui a été suivi de violence physique, notamment vis-à-vis des artistes lors des évènements d’El Abdellia.

L’agence K&K en flagrant délit de tromperie de l’opinion publique

L’agence de communication Karoui & Karoui, à l’origine du légendaire spot publicitaire « Ahna Ezzine », s’est de nouveau distingué cette semaine par sa campagne sur le « provisoire ». Alors que la campagne électorale pour le deuxième tour des élections présidentielles n’a pas officiellement commencé, K&K a procédé au collage de plusieurs affiches dans les lieux publics.

Le Front Populaire est-il toujours de gauche ?

Depuis les élections de la constituante, le Front Populaire a fait prévaloir la lutte idéologique entre le courant laïc et le courant islamiste, au détriment d’une lutte primordiale sur les réformes socio-économiques qui vise à atténuer la fracture régionale et sociale, à l’origine de la révolution. La remise en question du modèle de gouvernance hérité de l’ancien régime, qui freine notre développement, est passée au second plan.

La démocratie, notre levier de développement économique

La Tunisie ne dispose pas de réserves énergétiques exceptionnelles. Etant donné qu’elle a signé un certain nombre de partenariats économiques et qu’elle s’est endettée auprès des instances internationales, elle ne pourra pas imposer des mesures protectionnistes (dévaluation de la monnaie ou barrières à l’entrée) pour protéger son économie locale contre la concurrence des firmes multinationales. Par conséquent, l’unique garant de notre développement économique serait un modèle démocratique basé sur l’état de droit, la lutte contre la corruption et l’application rigoureuse des règles de bonne gouvernance.

Cette « élite » qui handicape la Tunisie

On était supposés entamer la marche “en avant toutes” vers cette Tunisie là, mais notre « élite » en a décidé autrement. Elle a mené campagne pour un « vote utile » en faveur des nostalgiques d’un passé où régnait l’ordre et la sécurité, portée par les médias dominants; ces mêmes médias qui ont éjecté de leur champ le discours avant-gardiste de nombreux penseurs, hommes et femmes de compétence dont regorge la Tunisie. Et cette campagne a eu son écho parmi les électeurs, un écho facilité par l’ambiance anxiogène qui régnait dans le pays suite à l’opération sécuritaire menée à Oued Ellil. Comme au bon vieux temps, on s’est servi de la peur de l’intégrisme pour promouvoir un tour de vis sécuritaire.

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