Sans fétichiser le texte juridique suprême et sans y voir non plus l’expression d’une « main invisible » projetant subrepticement l’instauration future d’un « Tunistan » fantasmé, il est donc possible, au-delà de la confusion polyarchique introduite par le Constituant, d’entrevoir dans ce projet de constitution quelques principes en rupture avec le régime passé,
La seconde immolation de Sidi Bouzid
La proclamation officielle des résultats provisoires des élections pour l’Assemblée constituante, jeudi 27 octobre dernier au Palais des Congrès à Tunis, et les événements dramatiques qui l’ont suivie à Sidi Bouzid sont tout sauf un épiphénomène. Cette proclamation solennelle vient au contraire couronner neuf mois d’atermoiements et d’hésitations et diminuer l’incertitude structurelle qui entachait les institutions et plus généralement la vie politique.
« Shughl, Hurriyya, Karâma wataniyya » à l’épreuve du chiffon vert en Tunisie
La révolution tunisienne qui est partie de Sidi Bouzid le 17 décembre 2010 et a atteint la capitale quelques jours avant la fuite du président Ben Ali le 14 janvier 2011 est porteuse d’un paradoxe aussi puissant qu’inquiétant. . […]