Sur le plan international, récemment touchée par les attentats terroristes, La France a proposé, lors de la visite de Monsieur Bernard Cazeneuve, Ministre de l’Intérieur, de « mettre le savoir-faire des renseignements Français à la disposition de la Tunisie ». Une aide appréciée si l’on ne suit pas ce qui se passe en ce moment même dans l’hexagone. En effet, après les attaques de Charlie Hebdo et de l’épicerie casher, le gouvernement de Manuel Valls a, d’une part, adopté et procédé au blocage administratif de contenus pro terroriste, et a soumi, d’autre part, à l’Assemblée Nationale, un projet de loi sur les renseignements.
Or, ces deux actions, et notamment le projet de loi, sont fortement critiquées par toutes les composantes de la société civile française. Le Conseil de l’Europe « CoE » a même exprimé son inquiétude par rapport à la direction généralisée, sur le continent, vers plus de mesures exclusivement sécuritaires. Le commissaire du Conseil de l’Europe déclare :
Je suis, en outre, très préoccupé par les propositions actuellement débattues dans plusieurs pays européens visant à renforcer les pouvoirs des services de sécurité en matière de surveillance des individus sans contrôle judiciaire préalable. Le Commissaire s’inquiète des nouvelles mesures antiterrorisme, Communiqué du Conseil de l’Europe.
Aussi, par un avis modéré, l’Instance de Protection des Données à Caractère Personnel « CNIL » (l’équivalent de notre éléphant qui dort encore « INPDP »), réitère sa demande de respect de la vie privée, quand bien même ces mesures seraient exceptionnelles. Et le gouvernement français, ne s’arrêterait pas à Internet, mais au-delà. La Secrétaire d’Etat au Numérique a annoncé à l’Assemblée son souhait de la révision de la loi sur la liberté de la presse, afin que la loi sur le blocage administratif des sites internet s’étende aux sites d’information.
Ce blocage ou encore censure administrative de l’internet, décrété par le gouvernement en réponse aux attaques de Charlie Hebdo et dans le cadre de la stratégie de lutte anti-terrorisme, et que le journaliste Lotfi Laamari – et bien d’autres comme Dalila Msaddak – a appelé à dupliquer en Tunisie, est inefficace, comme l’a expliqué Jérémie Zimmermann devant la commission d’enquête sur la lutte contre les réseaux djihadistes au Sénat français : « ce réflexe de censure est absolument contreproductif, ces sites sont une mine d’or pour la surveillance ciblée, alors que la censure donnerait à ces gens le signal de la contourner via ToR », et qui regrette que l’ « Internet fait office d’un parfait bouc émissaire ».
Mais l’exemple français ne peut et ne doit pas être appliqué dans notre pays. Il représente une dérive sans précédant quant aux acquis en matière de libertés fondamentales, constitutionalisées en 2014 : liberté et neutralité d’internet, liberté de la presse, droit à la vie privée et liberté d’accès à l’information sur internet.
Nous connaissons la censure qui enfreindrait au moins les principes susmentionnés, et nous maitrisons les outils qui la contournent. Même le Premier Ministre s’est résolu à l’évidence de son inefficacité en avouant lors d’un point de presse au lendemain de l’attaque qui a visé le musée du Bardo :
La lutte contre le cyberterrorisme via la censure n’est pas efficace, j’opte pour la surveillance des pages Facebook et sites internet pro djihad par les services techniques du ministère de l’Intérieur en coopération avec l’Agence Technique des Télécommunications sous la tutelle du ministère de la Communication et de l’Economie Numérique.
Monsieur Essid donna un récent exemple qui lui a permis d’en arriver à cette conclusion « J’ai demandé au Ministre des TICs Noomane Fehri de signaler des pages Facebook non officielles me concernant, après exécution par ce dernier, nous avons trouvé sept autres [pages] nouvellement créées ».
Un ministre de l’Economie Numérique qui est pas moins clair dans son discours, que son chef du gouvernement à propos de la censure, a en effet déclaré la semaine précédant l’attentat du Bardo : « le blocage de sites web ne peut se faire que suite à une décision de la justice tunisienne », prônant par la même occasion le rôle de l’ATT, qui, faut-il le rappeler, demeure jusqu’à cette date illégale.
De son côté, Afek Tounes, dans un communiqué de presse à la suite de l’évènement Bardo demande de poursuivre en justice les sites web pro Djihad afin de les censurer, puis de tout faire pour condamner les administrateurs desdits sites, et enfin de renforcer la cyber sécurité nationale. Sûrement, Afek Tounes semble ignorer que ces sites ne sont pas hébergés en Tunisie, que rares sont les cybercriminels dans notre pays, et que pour bloquer une page Facebook ou encore un compte Twitter, il faudrait passer par une longue procédure.
De plus, l’on rappellera que les lois « cadre » des crimes cybernétiques ainsi que la nouvelle loi de lutte contre le terrorisme, n’ont pas encore été discutées au parlement, et que d’un autre côté la loi de protection des données personnelles n’a pas été amendée pour faire face aux abus, y compris ceux de la surveillance de masse.
Il est vrai qu’aux yeux de plusieurs, Internet est le grand danger et la première source de propagation de cette vague terroriste, que le fait de tenir un discours défendant les valeurs universelles des Droits de l’Homme dérange, alors que la plupart de ceux qui s’y opposent, sont ceux qui se détachent de leurs responsabilités éducatives.
Comme l’a rappelé le philosophe Youssef Essedik :
La solution première pour contrer le terrorisme est indiscutablement la réforme de l’éducation !Youssef Essedik
En effet, notre système éducatif n’est pas adapté à notre époque, une époque majoritairement « connectée ». Toutefois, l’éducation passe aussi par la cellule familiale, où de nos jours, les parents délaissent leur rôle pour le compte de l’Etat qu’ils blâment souvent. Mais les dirigeants ne peuvent continuellement se substituer à la famille. Leurs missions sont limitées, constitutionnellement, à fournir un environnement favorable à une évolution équilibrée et prospère des enfants.
On ne nait pas terroriste, on le devient par une faiblesse conséquente des failles du système éducatif et la fragilité du tissu social, bien avant les problèmes économiques et les risques liés à l’Internet.
Note
Au sujet du modèle vers lequel la France se dirige, notons cet intéressant reportage : UN OEIL SUR VOUS – CITOYENS SOUS SURVEILLANCE !, diffusé par la Chaîne Arte le 24 Mars 2015.
L’essor du terrorisme ou de ce qui est désigné sous ce vocable fournit des arguments à tous ceux qui verraient d’un bon oeil les moyens et pouvoirs de l’Etat croitre …en guise de seule réponse à l’accroissement du terrorisme.
Le 11 septembre en serait le paradigme et la source d’inspiration si l’on en croit certains. Ainsi, les USA se donnèrent, sous ce prétexte ou à la faveur de cette opportunité, des moyens gigantesques en développant les instruments et outils existants…jusqu’à atteindre les capacités de capter, capturer ou enregistrer des milliards d’interactions par internet ou par l’entremise des transactions que sont les moyens de paiement électroniques, sans compter les conversations téléphoniques, à l’aide de leurs officines comme la NSA et d’autres…implantées par leurs antennes ou leurs centres de commandement dans divers pays “amis”, en complément du système de surveillance mondialisée qui agit à partir de leur territoire.
Le film Citizen four en traite, des parlementaires ou des gouvernements ont dù formuler des réserves lorsqu’il apparut que leurs responsables en personne étaient espionnés, comme ce fut le cas du téléphone personnel d’Angela Merkel…
Désormais, tout citoyen est sous surveillance, tous ses actes, y compris les plus anodins de la vie privée, peuvent se retrouver mises en stock dans les mémoires de “grandes oreilles” ou Big Brother, pour servir en cas de besoin.
Si le rève de monsieur Valls ou d’un politique Tunisien est de nous mettre en fiches ou de se donner des moyens de nous espionner avec notre consentement, ce serait bien de les priver de ce rève. Ce serait notre cauchemar s’ils y parvenanient!
@Houcine : Merci beacoup pour votre texte de commentaire. Ce que vous y citez est bien vrai d’ailleurs pour ceux qui auraient raté la diffusion de Citizen Four il est téléchargeable ici http://thepiratebay.to/torrent/1794204/Citizenfour%202014%20720p%20H264/ , aussi vous pouvez regarder le documentaire: UN OEIL SUR VOUS – CITOYENS SOUS SURVEILLANCE ! sur ce lien http://www.arte.tv/guide/fr/049883-000/un-oeil-sur-vous-citoyens-sous-surveillance
Chère compatriote,
La lutte contre le terrorisme a servi pour le pouvoir dans certains pays démocratiques à faire passer des lois liberticides. C’est le cas du fameux patriot act du George W. B. et aussi la batterie des lois Valls passées récemment en France. Dans un pays fondamentalement liberticide et dictatorial comme le nôtre, on ne peut que s’en féliciter parce que la mafia au pouvoir peut évoquer les USA et la France comme exemples afin de serrer encore le vis. Sauf que la Tunisie des vieux séniles et des mafiosos sans foi ni loi n’a pas le même système immunitaire américain ou français (des gardes fous, une justice indépendante, une société civile forte, des institutions républicaines, etc.). Chez nous, il n’y a que le clientélisme, le verrouillage des institutions, les mafias et le terrorisme de l’état.
Pour ma part, je pense que la lutte contre le terrorisme est une priorité nationale. Toutefois, il n’est pas du tout acceptable de bafouer les droits et multiplier les bavures en son nom. Une telle méthode ne fait que “victimiser” les terroristes et créer de nouveaux. Pour moi, la lutte contre le terrorisme des barbus (et des cravatés aussi) doit passer obligatoirement par la lutte contre le terrorisme de l’état et la concrétisation de la justice. Pour cela, il y a quatre axes majeurs à considérer:
1- L’axe sécuritaire:
– Il faut opérer un nettoyage à grand échelle des services de la police et de l’armée. Ces policiers voyous (qui comptent par dizaines de milliers et) qui ont appris uniquement à pratiquer la torture et la corruption à grande échelle n’ont plus de place dans le système. Il faut les renvoyer chez eux!
– Volet renseignement: il faut mettre en place cinq organismes d’intelligence:
a) Une agence de sureté extérieure: qui a pour mandat de protéger les intérêts de la république à l’étranger. Elle ne doit en aucun cas conduire des opérations sur le territoire national.
b) Une agence de sureté nationale: elle a pour mission de protéger les institutions, la société, les individus et les infrastructures contre le sabotage, le renseignement et l’intrusion.
c) Une unité spécialisée dans la lutte contre le terrorisme et le crime multinational.
d) Une agence nationale d’enquête: qui intervient pour investiguer les crimes graves (grand banditisme, contre-bande, drogues, trafics de tout genre, etc.)
e) Une agence de veille économique: sous la cotutelle du ministère des finances et le premier ministre, cette agence enquête sur les crimes économiques, la fraude fiscale et le sabotage économique et industrielle et dispose des moyens d’actions et de renseignement (exemple: unité spéciale d’intervention).
En plus, on crée le “conseil national de la communauté du renseignement” qui centralise les informations de toutes les agences et met en place les protocoles de communication et d’entraide inter-agences pour éviter la fuite des données, la concurrence inter-agences, le chevauchement des prérogatives et surtout combler les trous dans la chaine de renseignement et d’action. Ce conseil est sous l’autorité directe des trois présidents et le conseil de sécurité nationale.
Comme chiens de garde, il faut mettre en place une commission parlementaire pour le contrôle des renseignements et des instances indépendantes pour le contrôle des actions de cette communauté (veiller à la vie privée, droit à la communication secrète, etc.).
Du coté des militaires, il faut une agence de sécurité des armées et une autre pour le renseignement militaire.
En plus de cela, il faut rebaptiser le MI en tant que “département national de la sécurité publique” et qui est en charge uniquement et exclusivement de la sécurité publique. Les affaires locales (municipalités, gouvernorats, localités, etc.) doivent être éloignées du travail sécuritaire. Il faut leur créer un département distinct: département des affaires locales et régionales aux mains d’un autre ministre.
Les différents corps de polices doivent être réaménagés en trois paliers différents et réhabilités:
1- Une police nationale: composée par la garde nationale actuelle, sous l’autorité du ministre de la sécurité publique.
2- Une police régionale: sous l’autorité du gouverneur ou/et du président du conseil régional
3- Une police locale ou municipale: sous l’autorité du maire ou président du conseil local.
Il faut créer de nouvelles brigades spécialisées (par exemple la police des transports) pour veiller à la sécurité d’un certain nombre de secteurs stratégiques.
L’état ne peut se charger de la sécurité de tous les endroits et les milieux sinon on aura besoin de centaines de milliers de policiers. Pour cela, il faut passer une loi sur la sécurité privée:
– Tous les organismes publiques (hôpitaux, universités, écoles, administrations, etc.) sécurisent leurs enceintes par leurs moyens propres (par exemple: agents privés de sécurité)
– Il faut autoriser la création de compagnies privées de sécurité (conditions: (1) 100% tunisiennes quant à la direction et au personnel, (2) fait l’objet de contrôles réguliers du ministère de la sécurité publique (3) son personnel est formé principalement par les écoles publiques de polices et (4) ayant des prérogatives juridiques claires et limitées).
Pour les militaires, il faut créer deux nouveaux commandements:
1- Commandement des forces de réaction rapides: des forces multi-armes légères qui servent à la projection de forces (idéales pour la lutte contre le terrorisme, la piraterie et les actions chocs hors du territoire national)
2- Commandement des guerres non conventionnelles: en charge de la cyberguerre et la guerre psychologique.
Avec tout cela, il faut investir dans:
1- Le matériel et la formation du personnel sécuritaire et militaire
2- le développement de procédures normalisées d’action (le jour J, chacun sait que faire, où et comment. On ne cherche pas au moment même ce qu’il faut faire alors que les balles sifflent de partout tel qu’était le cas au Bardo!)
3- De nouvelles technologies faites-maisons pour renforcer la sécurité nationale (drones, robots de combats, systèmes d’observation et de surveillance, etc.)
Et par dessus tout cela, il faut réhabiliter la “cellule nationale de lutte contre les catastrophes” pour qu’elle soit un organisme interministériel opérationnel qui en cas de crise, centralise, dirige et coordonne les actions de tous les acteurs sur terrain (police, secours, communication, armée, etc.).
2- L’axe Éducation/Culture:
À court terme, il faut mettre en place:
– Une politique d’encadrement des jeunes
– Des plateformes de communication qui décortiquent et démontent la communication rodée des barbares
– Des compagnes de sensibilisation tous azimuts
– Une politique claire de communication de crise
Il faut aussi donner l’espoir au gens et concrétiser l’unité nationale, la protection des libertés, et les aspirations des citoyens dans un projet national civilisationnel clair qui rassemble une majorité de gens sans tomber dans les allégeances partisanes.
À moyen et long termes:
– Revoir de fond en comble le système éducatif
– Mettre en place un conseil national supérieur des cultes qui est responsable des affaires et de l’éducation religieuses (tant sur le plan d’infrastructures que sur le plan du contenu). L’état n’a rien à voir avec la gestion des mosquées. Un organisme indépendant qui reçoit un budget de l’état le fera beaucoup mieux.
– Revoir en profondeur la politique culturelle et artistique de l’état.
3- L’axe social et économique:
Une chose est sûre, ce n’est pas avec une politique économique du FMI et de la fraude fiscale à grande échelle que l’équité sociale et économique ait lieu et que le chômage et les inégalités disparaissent. Il faut d’abord virer tous les corrompus et apprenti-mafieux qui gouvernent. Puis, on en reparlera.
4- L’axe de justice:
Il ne suffit pas des garanties constitutionnelles pour une justice juste et indépendante. Il faut des gardes fous et des garanties matérielles. L’état ne doit en aucun violer les droits des gens même si ils s’agisse des barbares. C’est une question morale avant tout.
Conclusion:
1- Il faut tout refaire, absolument tout, presque à tous les niveaux.
2- Ce n’est pas avec des politiques parrains de la mafia et des partis clientélistes et corrompus que la “démocratie fleurisse, la sécurité règne et les barbares aient la punition qu’ils méritent”
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