Nous continuons à présenter une série d’arbustes se trouvant naturellement en Tunisie et qu’on devrait mettre en valeur, par leur plantation dans nos espaces urbains ou ruraux.
Le romarin est un petit arbuste très rameux, très feuillé, à l’odeur agréable. Les tiges peuvent être droites ou rampantes. Les feuilles sont petites d’un vert foncé au-dessus, plus pâles en dessous. Les fleurs sont d’un bleu vif à pâle. La plante est très connue pour ses usages médicinaux ou condimentaires. Elle caractérise les forêts dégradées de pin d’Alep et peut former de grandes plages, exploitées surtout pour la distillation. Le romarin est aussi connu pour ses propriétés mellifères.
Il est souvent planté en haies dans les allées des jardins. Il est largement réparti, du nord jusqu’aux monts Matmata au sud. Il est cependant absent de la Kroumirie et des Mogods.
Le jasmin jaune est appelé ainsi car ses fleurs sont jaunes et odorantes. C’est un petit arbuste pouvant dépasser un mètre de hauteur. Il porte des rameaux fins et verts souvent entremêlés. Les feuilles sont petites, alternées, luisantes, simples ou à trois folioles.
Le feuillage est persistant, mais la plante perd une partie de ses feuilles lorsque la sécheresse se prolonge. Les fruits sont petits, de la taille d’un pois. Ils sont ronds et noirs à maturité. L’espèce est largement répartie en Tunisie, de Ghardimaou jusqu’à djebel Orbata au sud-ouest. Cette plante est négligée malgré ses attraits ornementaux. Elle peut être plantée en haies dans les jardins et les allées.
Le henné inerme est bien connu pour avoir été cultivé dans les oasis. Il était utilisé (et l’est parfois encore) pour colorer les mains, pieds et cheveux des femmes.
C’est un arbuste pouvant atteindre 1,5 m de hauteur. Les feuilles sont longues ou ovales, les fleurs sont blanches et odorantes. Même si l’intérêt pour le henné s’est beaucoup réduit, il n’en demeure pas moins que la plante peut être valorisée dans les jardins et les allées, notamment en ville.
Le périploque est un arbuste à feuillage persistant. Il a des feuilles étroites et de petites fleurs d’un brun pourpre bordé de jaune verdâtre.
Son feuillage est très dense. L’espèce fleurit toute l’année. Elle peut avoir un intérêt ornemental dans le sens où elle peut être taillée en boule. Le périploque a quelques propriétés médicinales abandonnées de nos jours. Il est largement répandu, du djebel Ichkeul au nord jusqu’à Dhehiba au sud.
La clématite à vrilles est une Liane (plante grimpante). Ses tiges sont munies de vrilles au niveau des nœuds, ce qui lui permet de s’accrocher à ses supports. Les feuilles sont coriaces, persistantes et dentées. Elles ont un aspect luisant. Les fleurs sont grandes, de 4 à 5 cm de diamètre, en cloche pendante, et d’une couleur blanc-jaunâtre, ce qui confère à la clématite un intérêt ornemental.
Cette clématite se trouve naturellement en Kroumirie, au Kef, au Cap Bon, aux environs de Tunis et sur la Dorsale, jusqu’à Kessra. Elle parait particulièrement adaptée aux bordures, quand elle est mélangée à d’autres espèces, susceptibles de servir de support à cette plante grimpante.
La germandrée arbustive peut dépasser un mètre de hauteur. Son feuillage est pérenne. Ses feuilles sont longues, vertes claires et luisantes au-dessus, blanches en-dessous. Les fleurs sont d’un bleu pâle. Naturellement, la plante est connue de la Kroumirie et des Mogods. Elle n’a pas d’usage connu en Tunisie, mais elle semble avoir été introduite pour une utilisation ornementale. La belle couleur de son feuillage plaide pour sa multiplication.
Conclusion
Les arbustes cités ne constituent qu’une partie de ceux présents en Tunisie. Ils ne sont pas nécessairement représentatifs de la diversité des arbustes de la flore tunisienne, et cette liste ne saurait être exhaustive. Cependant, pour la plupart d’entre elles, les espèces citées sont assez communes, et peuvent être facilement trouvées sur le terrain. Reste la question de leur multiplication, qui doit être tentée tant par graines que par d’autres techniques. De nombreuses espèces n’ont jamais été multipliées, et la maîtrise de leur multiplication pourrait demander du temps à ceux qui tenteraient l’expérience.
De plus en plus de personnes s’intéressent à cet aspect de la biodiversité et du besoin de « domestiquer » nos paysages urbains afin qu’ils ne restent pas dominés par des essences exotiques.
Un dernier point mérite réflexion : la nécessité de valoriser les espèces végétales (mais aussi animales) qui ont une répartition mondiale restreinte à la Tunisie ou à l’Afrique du Nord (espèces endémiques). En effet, notre richesse réelle peut être mise en avant à travers ces espèces, pour lesquelles aucun programme de conservation n’a été pour l’heure mis en place.
Biodiversité en Tunisie : Des arbustes à valoriser (2/3)
Deuxième volet de notre série d’articles sur les arbustes de la flore tunisienne. Avec en exergue la beauté de la gueule de loup, l’éclat des fleurs de viorne, et les propriétés médicinales de la rue verte.
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