« Une femme a accouché devant l’hôpital, sous les phares d’une voiture »
Les femmes de Nasrallah, présentes en masse, rappellent leurs droits et ceux de leur région. « À l’hôpital de Nasrallah, il n’y a rien. Ni scanner, ni échographie et ni électricité. Une femme a accouché devant l’hôpital, sous les phares d’une voiture. Au lieu de ramener ce qui manque, on a décidé de construire un nouveau dépôt de médicaments, alors que l’ancien est déjà vide » s’indigne Najoua Balti, 59 ans, artisane qui a pris une retraite forcée par la crise économique. Et d’ajouter : « il y a quelques mois, le gouverneur nous a visité pour écouter les doléances des habitants. Ça veut dire qu’après 6 ans de la révolution, le gouvernement ne sait toujours pas ce qu’il faut faire ?! Ils sont encore en train de faire le bilan de la catastrophe ? ».
Hedi Mahfoudhi explique que la réunion demandée avec les ministres ne se fera pas à huis-clos au siège du gouvernorat. « Nous exigeons une Assemblée générale où les agriculteurs, les chômeurs, les ouvriers, les écoliers et les commerçants seront présents et pourront s’exprimer. Nous croyons dur comme fer que c’est le strict minimum vis-à-vis de nos droits. Si le gouverneur ne transmet pas nos demandes, nous sommes prêts à enchaîner avec une marche jusqu’à la ville de Kairouan, une grève générale et même des actions de désobéissance civile », affirme le porte-parole.
Alors que la tension monte d’un cran à Nasrallah, les délégations de El Alâa, Hajeb El Ayoun, Menzel Mhiri, Haffouz et Ouslatia préparent des manifestations pour les mêmes demandes de développement. Face au risque de propagation, le gouverneur a promis, ce vendredi 17 février, une réunion mardi 21 février avec le porte-parole du mouvement et des représentants de la société civile. Mais les habitants ne perdent pas de vue leur objectif initial : « développement, investissement et dignité pour tous les habitants de Nasrallah », conclut Hedi Mahfoudhi.
Vendredi 17 février, le député de la circonscription, Hedi Soula (Ennahdha) annonce qu’un budget de 3 millions de dinars sera attribué à chacune des deux délégations, Nasrallah et Hajeb El Ayoun pour des projet d’infrastructure. Le député affirme que ces deux attributions budgétaires sont le fruit de négociations entre les élus de la région et le ministère du Développement, de l’investissement et de la coopération nationale.