Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.

Lancée pendant le Festival de Cannes, «  Tounsiφfi cannes  » est une initiative en forme de lettre ouverte signée Ramzi Laâmouri, le président de la Fédération tunisienne des ciné-clubs. Une remarquable opportunité pour amorcer un débat national sur la politique culturelle et, notamment, le 7ème art. Il est toutefois regrettable que certains l’aient utilisée pour déclencher une petite guéguerre d’ego, à coup de phrases assassines.

J’ai toujours eu un regard distant et amusé sur ce qui se trame, se dit et se fait dans notre milieu du cinéma, sauf quand il faut donner un avis sur les films, sans concession ni complaisance! Intriguée, j’ai regardé les vidéos de Fatma Ben Saidane, Moncef Dhouib, Abdelmeonem Chouayet et Ahmed Hafiene.

Je respecte leur avis et je dirais même qu’il y a aussi Berlin, Toronto et surtout Sundance, pour ne citer que ceux du Nord. Cannes, malgré le mépris de certains, demeure le festival international le plus important au monde.

Nous avons le chic de nous prendre pour le nombril du monde, excepté que la caravane de Cannes passe et nous, a part le cri et le chuchotement, nous ne produisons rien, qui ait le contenu et la qualité pour cogner l’esprit des sélectionneurs (comme l’électrique Thierry Frémaux ) et obtenir une visibilité et une reconnaissance internationale.

Navrée pour « si » Moncef, si on l’a obligé à faire les marches dans le sens contraire (bien que je trouve cela assez original), parce qu’il ignorait l’existence d’une tenue exigée ! Irrité, il n’aime pas trop Cannes, sans blague! C’est une véritable «  anecdote tragique  » ! Comment « si » Moncef peut dire « que si on n’a pas quelque chose à montrer ou un lien avec Cannes on a rien à y faire » ? Il ne peut ignorer que plus de la moitié des festivaliers, sont des cinéphiles qui demandent tout simplement une «  accréditation cinéphile  » et que la plupart l’obtiennent. Le but principal d’aller à Cannes est de voir des films.

Et si au lieu de dire : «  j’aime ou je n’aime pas  » et se positionner comme sélectionneur de qui mérite Cannes ou pas, on pouvait imaginer que, tous les ans, le ministère de la Culture offre à quelques étudiants en cinéma et cinéphiles, un séjour à Cannes pour voir les films et rencontrer les acteurs du cinéma mondial.

Par ailleurs, c’est grâce à Cannes que j’ai pu voir le film de Lotfi Achour en sélection officielle. Un évènement que nos quatre amis ont omis d’évoquer. Je n’ai pas vu beaucoup d’articles ni de partages à son sujet !

Certes, il est regrettable que Le Festival international de Cannes brille par le peu d’intérêt qu’il accorde aux films africains d’aujourd’hui, réalisés par des jeunes talentueux en rupture avec nos vieux loups communicateurs qui sont réguliers depuis des lustres et qui ne font plus de cinéma, mais de la présence colorée.

Le Festival international de Cannes ne regarde pas le continent à sa juste valeur et manque de curiosité, en se tenant à distance des talents qui émergent et qui existent malgré l’indifférence. Et je peux en témoigner; je visionne toute l’année des films qui méritent toute l’attention de Cannes.

Nous manquons d’énergie, de volonté et certainement de groupes de pression, de lobbyistes, de producteurs actifs qui arpentent la croisette pour rencontrer des hommes et des femmes influents dans ce lieu exceptionnel qu’est Cannes qui, malgré l’aspect paillettes, reste un temple du cinéma mondial. On y découvre des perles qui ne font pas les marches et ce n’est pas un drame en soit. Ils existent, arrivent à trouver des distributeurs et finissent par passer sur les écrans, grands et petits.

La passion pour le cinéma devrait dépasser tous les clivages et les combats de coqs (et de poules) que mènent les anciens et les «  jeunes  » de notre milieu du cinéma. Ces petites querelles contreproductives m’indiffèrent complètement.

Il aurait été souhaitable que l’initiative : « tounsiφfi cannes », prenne de l’ampleur dans un cadre d’échange et qu’elle donne lieu à des assises, en intégrant tous les protagonistes, incompris soient-ils.

C’est dans le cadre de ces «  assises  » que j’ose La question : qu’a fait, notre Tarek Ben Ammar national avec la SATPEC ? (la Société anonyme tunisienne de production et d’expansion cinématographique, créée en 1957 sous le nom Société nationale de production, importation, distribution, et exploitation de films). Pourquoi nos chers producteurs, distributeurs, cinéaste critiques etc. ne demandent pas des comptes à ce Monsieur. Pourquoi ne pas exiger qu’il soit auditionné par la commission culture de l’Assemblée des représentants du peuple. La SATPEC est un drame national! Il me semble que l’Etat, est en droit de demander des comptes.

La restitution de ce lieu est plus que nécessaire, puisque Monsieur Tarek Ben Ammar n’a pas tenu sa promesse : dans son état actuel, La SATPEC est loin d’être un fleuron du cinéma Tunisien.