TrackTour #16 : la nouvelle pop tunisienne

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Au début des années 60, les Etats-Unis, puis l’Europe, ont connu l’apparition d’une vague d’artistes proposant une musique dérivée du rock’n’roll, du blues, du jazz ou du folk, tout en y introduisant des éléments de musique classique, électronique et autres. Baptisée « pop music », cette tendance a fini par s’imposer comme la plus populaire. Elle se caractérise par ses répétitions mélodiques entraînantes, ses accords simples et ses sujets conventionnels. En Tunisie, nous observons, depuis peu, un phénomène plus ou moins similaire. Focus sur ses protagonistes et leurs particularités.

Yasser Jeradi – Nesmaa fih yghanni

Propulsé auprès du large public tunisien par « Enti essout », il est avant tout une figure importante de la scène alternative et contestataire sous l’ancien régime avec son groupe Dima Dima mais aussi grâce à ses activités comme membre actif de la Fédération Tunisienne des Ciné-Clubs (FTCC). Egalement calligraphe, Yasser Jeradi a fini par s’imposer comme un des artistes qui façonnent la nouvelle scène pop tunisienne, après avoir été dans la protest song. Flamenco, rumba et autres influences hispaniques se font toujours entendre dans sa musique. Qu’ils soient mélancoliques ou festifs, les morceaux composant son nouveau répertoire, révélé durant les 4 dernières années, sont chaleureux et authentiques. Le titre ci-dessous, extrait d’une performance live récente, est sorti en 2014 en hommage au leader de gauche, feu Chokri Belaid.

Mortadha – Fagri

Après sa participation-révélation au spectacle « Tamayourth » de Tahar Guizani lors de la dernière édition du Festival International de Carthage, Mortadha Ftiti est réapparu en février 2016 avec le clip « Ma sem3ou Klemou ». Guitare en main, ce jeune originaire du Sahel propose un style hybride aussi inspiré du rock indie que des techniques de chant puisées dans le terroir de la région. Après quelques apparitions médiatiques, il a mis en ligne « Fagri », un deuxième clip sorti le 5 mai.

Sabry Mosbah – Sid Lassyed

Connu par les internautes, depuis plus de 5 ans, à travers une vidéo d’une reprise de la cultissime ballade mezoued « Madhlouma » d’Abderrazek Kliou, il y était entouré par Fadhel Boubaker à l’oud et Fahmi Riahi au chant. Sabry Mosbah a suscité un grand intérêt sur les réseaux sociaux avec « Mansit ». Sa voix généreuse et sans artifices est une surprenante  synthèse entre son timbre vocal bien ancré dans la tradition locale et les mélodies entraînantes et faciles à mémoriser. Son projet « Asly » a été récompensé par le Tanit d’argent et le Prix des jurys professionnels à la dernière édition des Journées musicales de Carthage (JMC). Chantant souvent sa fierté identitaire, ses enregistrements sont minimalistes, se contentant d’une simple guitare alors que ses lives sont riches en instrumentation avec Hedi Fahem à la guitare, Youssef Soltana à la batterie, Ymed Rezgui aux percussions, Marwen Slotana à la basse, Outail Maaoui au violon et Selim Arjoun au clavier.

Yuma – Esmak

Chupee Do et Ramy Zoghlami ont signé début avril 2016 leur premier album baptisé « Chura », en accès libre sur SoundCloud. L’influence alternative rock se manifeste dans cet album d’un romantisme décomplexé, sans tomber dans le mielleux. La voix aigüe de Chupee Do prend les devants, surfant sur les mélodies de la guitare de Ramy Zoghlami qui assure également le backing avec voix grave. Une découverte qui fera parler d’elle les mois à venir.

Amal Cherif – Ya Bledi

Sa voix est familière pour les auditeurs de la bande fm, grâce au titre collectif « Ghneya Lik », produit par Bendir Man. Avant d’entamer son projet personnel, Amal Cherif a fait ses preuves en tant qu’interprète de certains morceaux cultes du répertoire jazz et soul à la clôture du Festival International de Hammamet en 2014. De retour avec « Ghodwa » en octobre 2015, Amal Cherif chante son amour du pays et injecte une forte dose d’optimisme dans ses paroles. Accompagnée par Hedi Fahem, vétéran de la scène jazz tunisienne, qui a signé toutes ses compostions ou presque, elle a été récompensée par le prix spécial d’interprétation des Journées musicales de Carthage 2016.

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