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De gauche à droite: L’étendard de l’association “Shams” pour la dépénalisation de l’homosexualité en Tunisie, la bannière arc-en-ciel de la communauté LGBT et le drapeau de la République tunisienne (Credit Photo: Shams/Facebook)

Je n’arrive pas à comprendre toute cette haine et ce rejet de la communauté LGBT (Lesbiennes, gays, bisexuels et transgenres) en Tunisie.

Certes, en tant qu’hétérosexuel, je ne partage pas les mêmes affinités ni les mêmes orientations sexuelles des membres de cette communauté, mais je ne peux pas accepter les propos injurieux et dégradants vis-à-vis de cette minorité.

De quel droit, peut-on se permettre de les trainer dans la boue et de les traiter comme des sous-Hommes ou des pestiférés ou des Criminels ?

Les comparer à des “Zoophiles” ou à des “Pédophiles” est insensé surtout dans un pays où la nouvelle constitution dans son 6e article garantit le droit de la liberté de Conscience.

Idem pour l’article 24 de cette Constitution, qui met l’accent sur “la protection de la vie privée, l’inviolabilité du domicile et la confidentialité des correspondances, des communications et des données personnelles”.

De ce fait, ce genre de dérapages verbaux doit être sanctionné sinon la devise de notre Seconde République “Liberté, Dignité, Justice, Ordre” n’aura plus de sens.

La Tunisie est un pays démocrate et qui dit démocratie, dit respect des droits des minorités et non pas hégémonie de la majorité.

Aux Pays du Golfe, les lois liberticides contre la communauté LGBT ainsi que le dogme religieux ont créé une société underground où Homosexuels et Lesbiennes y trouvent refuge.

Chez les Wahhabites, la ségrégation des genres à même empiré les choses au point de voir entre les rayons des supermarchés et dans les parkings des scènes érotiques et même pornographiques entre deux personnes du même sexe.

Aux États-Unis, ce pays très conservateur et très attaché à son identité chrétienne protestante – dont la devise “In God We trust (En Dieu, nous croyons) -, l’Etat le plus productif et qui tient “America” sur ses épaules, n’est autre que la Californie, l’un des premiers États qui a su respecter les droits de cette communauté.

D’ailleurs dans la ville de San Francisco, “Castro District” (le quartier de la communauté LGBT) est l’une des zones les plus propres et le plus productives aux USA, selon le gouvernement américain.

Et je ne pense pas que la Tunisie qui a adopté le Code du Statut Personne (promulgué le 13 août 1956 par décret beylical et légalisé en 1973 l’IGV (Interruption volontaire de la grossesse) bien avant des pays respectant les droits individuels (comme la France, les Pays-Bas Bas, les pays Scandinaves, l’Irlande, etc.) puisse accepter de tels dérapages haineux sous ses cieux.

N’est-il pas venu le temps d’abroger l’article 230 du Code pénal (adopté en 1913 et largement modifié en 1964), qui prévoit jusqu’à trois ans de prison pour sodomie entre adultes consentants?

En plus d’être une relique du protectorat colonial français, cette loi de la discorde est une pure violation des droits de l’Homme.

Rappelons qu’en 1982, la République française a fini par abolir sa loi homophobe, ce qui n’est pas toujours le cas en Tunisie.

Après tout, des Homosexuels ou des Lesbiennes titulaires d’un passeport tunisien ou d’une carte d’identité nationale sont des Citoyens tunisiens… Ils ne viennent pas d’une planète ou d’un autre monde.

Ils ont le droit d’être respectés comme tout autre citoyen, sinon on est bien parti pour appliquer l’apartheid dans nos contrées.