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Après avoir décrypté dans un précèdent article les listes de Tunis 1 et Tunis 2, examinons, à présent, les listes de l’Ariana et de Ben Arous où 18 sièges seront à conquérir.

L’Ariana
La circonscription de l’Ariana compte 55 listes. 38 représentent des partis, 10 listes indépendantes et 7 listes unifiées. Ainsi, 440 candidats se disputeront 8 sièges.

Les têtes d’affiches

Les têtes d’affiches de ce scrutin, à l’Ariana, sont nombreuses. Entre ceux qui vont s’appuyer sur la force de leurs partis et ceux dont la personnalité fera la différence, la bataille sera rude. On pense à Mouldi Riahi pour Ettakatol, Issam Chebbi pour Al Joumhouri, Fadhel Moussa pour l’Union Pour la Tunisie, Abdelaziz El Kotti pour Nidaa, Karim Helali pour Afek Tounés et Sahbi Atig pour Ennahdha.

Sahbi Atig, candidat d’Ennahdha, élu de l’Ariana, en 2011, à l’ANC (avec un taux de participation aux votes de 83.94% (51ème), selon le site marsad.tn), où il est le président du groupe parlementaire islamiste. Il comptera sur la force de son parti pour être élu, de nouveau, lors de ce scrutin.

Mouldi Riahi , président du groupe parlementaire d’Ettakatol, à l’ANC (avec un taux de participation aux votes de 79.14% (72ème), selon le site marsad.tn), celui qui dit tout haut ce que son parti pense tout bas. Affirmant pouvoir s’allier avec Ennahdha après les élections, le candidat du FDTL-Ariana pourrait payer les pots cassés de ses déclarations. Cependant, la base solide du parti dans cette circonscription fera de lui, probablement, un futur membre du Parlement.

Slim Ben Hmidane, membre fondateur du CPR, élu à Médenine, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 41.51% (184ème), selon le site marsad.tn), et ancien ministre des domaines de l’Etat et des affaires foncières, sous les gouvernements Jebali et Laarayedh, il ne manque pas de foncer dans le tas, dès que l’occasion se présente. S’en prenant tour à tour, à l’UGTT, à Lotfi Zitoun, aux médias, ce va-t-en-guerre du CPR, ne manque aucune occasion pour tirer à boulets rouges sur tous ceux qui, de près ou de loin, touchent à son président Moncef Marzouki ou à son parti. Bien que son parti présente un programme pour les élections, ses frasques chahutent la campagne, tout en démontrant la crainte de son parti de passer, à côté de ce rendez-vous du 26 octobre.

Abdelaziz el Kotti, élu CPR, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 36.99% (194ème), selon le site marsad.tn), à l’Ariana, rejoint Nidaa tounes, dont il devient membre du bureau exécutif. Ce droit-de-l’hommiste déçu du CPR, qu’il n’hésite pas à descendre en flamme, jouit d’une certaine popularité dans cette circonscription. Ses promettant de réhabilitation des quartiers populaires vont-elles le porter au futur parlement ?

Fadhel Moussa, élu du pôle démocratique, en 2011, à l’ANC, à l’Ariana (avec un taux de participation aux votes de 53.96% (153ème), selon le site marsad.tn). Cet avocat candidat de l’Union Pour la Tunisie sera l’atout principal de son parti. Evoquant l’inégalité des chances entre les partis due à l’opacité de financement, la future coalition annoncée de son parti, avec Nidaa Tounes, au sein du prochain parlement, sera un booster non négligeable dans les têtes des indécis.

Issam Chebbi, élu PDP à l’Ariana, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 56.24% (144ème), selon le site marsad.tn), et membre du bureau politique d’Al Joumhouri, dès sa création, sera probablement au rendez-vous du 26 octobre. Cependant les atermoiements de son parti, s’alliant avec, puis quittant le pôle démocratique, ensuite Nidaa tounes, lui feront, sans doute, perdre nombre d’électeurs.

Karim Helali, candidat Afek tounes, est une personnalité reconnue dans sa circonscription. Président de la municipalité de l’Ariana et président de la Fédération Tunisienne de Handball, son absence du futur parlement sera un coup dur pour son parti.

Pour les autres candidats tout reste à faire, même si certaines personnalités se dégagent par leur participation politique antérieure :

Mohamed Bousayri Bouabdelli, candidat du Parti Républicain Maghrébin, dont il est le président, patron de la fondation Bouabdelli, a ses chances, lors de ce scrutin, tout comme en 2011, où son parti a réussi à glaner sa place, à l’ANC, dans cette même circonscription.

Bahri Jlassi, candidat aux législatives (et à la présidentielle qui a été rejetée par l’ISIE), président du parti de l’Ouverture et de la Fidélité, fait de la polémiste de bas étage. Souhaitant légaliser la pédophilie et annuler le Code du Statut Personnel, il provoque la galerie. Sa présence au parlement sera une surprise de mauvais goût.

Habib Karray, candidat du Front de Gauche, ce rassembleur des forces vives du parti pourra se targuer d’une popularité croissante, parmi les adhérents de son parti, pour espérer être du prochain parlement.

Yassine Gouiaa, tête de liste du parti « El Amen », cet homme d’affaire apprécié comptera sur la voix des travailleurs indécis, mais aussi des affairistes dans une circonscription mouvementée.

Youssef Jouini, candidat de l’UPL, ce proche de la première heure de Slim Riahi, comptera sur le vent en poupe, dont semble bénéficier son parti, lors de ses élections.

Mohammed Sahbi, candidat du Tayar el Mahaba, est une énigme à plus d’un titre. Le candidat du parti de Hechmi Hamdi à l’Ariana réussira-t-il, avec son parti, à recréer la surprise de 2011 ?

Tijani Hadded, tête de liste du mouvement Destourien, ce proche de l’ancien régime, ancien ministre du tourisme et président de la Fédération Internationale des journalistes et écrivains du Tourisme (FIJET), comptera sur les voix des nostalgiques pour être au futur parlement.

Mahmoud Smaoui, jeune cadre dynamique, candidat de l’Alliance Démocratique, a peut-être le programme le plus adapté à sa circonscription. Cependant, pourra-il faire face aux mastodontes qu’il va affronter?

Ben Arous
La circonscription de Ben Arous compte 50 listes. 36 représentent des partis, 11 listes indépendantes et 3 listes unifiées. Ainsi, 500 candidats se disputeront 10 sièges.

Les têtes d’affiches

Les têtes d’affiches seront, là aussi, nombreuses : Maya Jeribi pour Al Joumhouri, Salma Baccar pour l’Union Pour la Tunisie, Mohamed Lazhar Akermi pour Nidaa Tounes, Azad Badi pour le mouvement Wafa, Noureddine Bhiri pour Ennahdha.

Maya Jeribi, élue PDP, à Ben Arous, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 55.01% (149ème), selon le site marsad.tn), est la première Secrétaire d’Al Joumhouri, dont elle portera le flambeau pour ces élections. Candidate malheureuse au poste de présidente de l’ANC, mais néanmoins appréciée pour ses idées et ses prises de positions, elle est une valeur sûre pour son parti.

Salma Baccar, élue du Pôle Démocratique, à l’ANC, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 66.39% (115ème), selon le site marsad.tn), et présidente de son groupe parlementaire démocrate, a tout fait pour rassembler un maximum de démocrates au sein de l’ANC. Elle continue, aujourd’hui, à prôner ce rassemblement pour éviter « le chaos ».

Mohamed Lazhar Akermi, avocat et ex-ministre délégué auprès du ministre de l’intérieur chargé des réformes, dans le gouvernement Essebsi. Ce fidèle de BCE sera, sans nul doute, parmi les heureux élus du 26 octobre prochain.

Noureddine Bhiri, élu Ennahdha, à Ben Arous à l’ANC, en 2011, il devient ministre de la Justice dans le gouvernement Jebali. Prenant, en même temps, la tête du Conseil Supérieur de la Magistrature et jetant le trouble sur son indépendance, il quittera son poste avec la démission de son premier ministre. Fidèle serviteur de son parti, son mutisme sur les dossiers des Ligues de Protection de la Révolution et l’absence de fermeté de son ministère face au terrorisme le marqueront de leurs stigmates. Néanmoins, figure inconditionnelle d’Ennahdha, il sera, probablement, au rendez-vous du 26 octobre prochain.

Azad Badi, élu CPR, à Tozeur, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 67.25% (110ème), selon le site marsad.tn), se présente sous la bannière du mouvement Wafa. Homme de conviction, auquel on accole un passé RCDiste, il n’a pas hésité à demander la démission de sa propre sœur, alors ministre de la Femme. Fervent défenseur de l’élargissement des pouvoirs pour les conseils régionaux et locaux, il sera l’atout de son parti.

Mohamed Ali Zaouali, candidat Afek aux législatives, et président de l’Union Régionale de Ben Arous de l’UTICA. Ayant réussi à empêcher Aerolia (filiale d’EADS employant 750 personnes), de quitter Ben Arous, malgré les sirènes du Maroc, il est apprécié, tant par le patronat que par les travailleurs.

En dehors de ces têtes d’affiches, d’autres candidats auront leurs mots à dire dans cette
circonscription.

Mongi Bhar, candidat du parti l’Initiative (moubadara), à Ben Arous. Cet homme d’affaires compte à son actif le mandat d’ancien président du Club Sportif de Hammam Lif pour franchir l’obstacle. Reconnu et apprécié pour son franc parler, loin du populisme ambiant, il pourra crée la surprise dans ce scrutin indécis.

Mohamed Nizar Kacem, élu indépendant à Ben Arous, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 73.01% (99ème), selon le site marsad.tn), est candidat sous la bannière du parti « La construction nationale » (« El Binaa el Watani ») , parti fondé par un ancien proche d’Ennahdha Riadh Chaibi, qui a débauché les plus déçus. Plaçant le développement régional au centre de son programmes et fustigeant l’échec d’Ennahdha, en matière de gouvernance, Nizar Kacem profitera de sa notoriété locale pour conquérir des voix sur le terrain de leur meilleur ennemi.

Zied Lakhdhar, candidat du Front Populaire. Le Secrétaire général du Watad semble sûr de la présence massive du Front Populaire, au sein du prochain parlement. Refusant toute alliance pré ou post-électorale, allant même à menacer de ne pas accepter le résultat des urnes, en cas d’absence du Front Populaire, son assurance sera son arme pour ce scrutin.

Haythem Belgacem, membre du groupe Opengov-Tn, qu’il désertera dès qu’il devient élu CPR, à l’ANC, en 2011 (avec un taux de participation aux votes de 84.65% (47ème), selon le site marsad.tn). Il est reconduit par son parti pour ce scrutin. Il a été chargé, à plusieurs reprises, de représenter l’ANC, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays et membre associatif actif dans sa circonscription. Loin de la scène médiatique, il fait figure de travailleur de l’ombre.