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Le candidat président Moncef Marzouki a osé dire, en officialisant son intention de se présenter candidat à la présidentielle, une énormité comme cela lui arrive souvent; cette fois-ci, elle relève moins de la stratégie gagnante qu’elle ne trahit une pensée intime.

Aussitôt sa candidature enregistrée, M. Marzouki a entonné son refrain préféré contre l’argent, se présentant, comme il aime le faire en enfant du peuple zawali qu’il n’est plus pourtant depuis son entrée à Carthage. L’argent, surtout l’argent sale, a toujours été une arme dont a usé et abusé celui qui a démontré dans les faits n’être point le combattant des valeurs tel qu’il a voulu toujours se présenter, abusant son monde.

M. Marzouki a prouvé depuis son entrée à Carthage qu’il se souciait des valeurs des droits de l’Homme comme d’une guigne; sa seule valeur s’étant révélée être le pouvoir. Il a eu cependant l’intelligence d’user d’une rhétorique porteuse en un temps de misère politique et éthique, se présentant comme le chevalier blanc des valeurs, trompant pas mal de monde avec un parti supposé militer pour ce qu’il y a de meilleur dans les traditions enracinées de notre peuple tout en étant ouvertes à l’altérité et aux acquis humanitaires.

Or, ce parti n’est qu’une illusion, au mieux une secte dont les adeptes imitent à la lettre le moindre geste du gourou, faisant écho au moindre bruit venant de lui, même et surtout s’il ne fait que du pet. On l’a vu encore récemment avec la singerie qui s’est propagée comme une maladie virale de ce regard vers le ciel du Maître, tous ses clones se pressant de l’imiter !

« Un grand danger  menace la Tunisie, assure-t-il, plus grave encore que le terrorisme : c’est l’argent sale qui commence à couler à flots ». Disant cela, M. Marzouki se trompe de temps; on n’est plus en 2011 où il pouvait encore faire illusion avec ses élans de militant, engageant le fer contre les financements occultes. C’est que l’on est trois ans plus tard, une période dorée pour lui, passée à la tête de l’État, se gavant des délices du pouvoir sans rien faire justement contre l’argent sale. Argent qu’il dénonce aujourd’hui et dont il n’a pas manqué forcément d’en blanchir une partie par un silence coupable contre les diverses manifestations du terrorisme qui s’est propagé dans le pays sous sa présidence comme une traînée de poudre.

C’est que l’argent sale n’est que du terrorisme; or, certains représentants de cette hydre ont été honorés à Carthage même. On peut dire ce que l’on veut sur les motivations de ces terroristes, leurs moyens restent des plus ignobles, et cela seul suffit pour entacher leur fin, de quelque noblesse qu’elle puisse se parer.

Aveuglé par sa soif du pouvoir qui le fait agir comme un tyran assurant être et vouloir rester à Carthage, M. Marzouki ne se rend pas compte à quel point il est clownesque. Surtout quand il assure que le peuple « sait bien qui l’a servi et qui peut continuer à le servir plus ». Certainement, et il sait pertinemment que ce n’est pas un président que les intérêts partisans lui ont imposé contre son gré et qui tient à rester au pouvoir. Et ce par tous les moyens, quitte à trouver des justifications abracadabrantesques au terrorisme.

La croisade contre l’argent sale de M. Marzouki est éculée et ne trompe plus personne, car une telle saleté est aujourd’hui bien implantée dans les rouages de l’État qu’il préside. On ne peut être à la tête de cet État vermoulu et prétendre dénoncer ses turpitudes !

Au mieux, agissant comme il le fait, M. Marzouki ne fait que scier la branche sur laquelle il est assis. Ses clowneries après avoir fait rire à pleurer les Tunisiennes et les Tunisiennes, les fait pleurer à mourir d’avoir été honteusement trompés.