En attendant une analyse plus détaillée sur Nawaat, ce graphique est une démonstration éloquente contre les nombreux “contresens” répétés à satiété concernant le mode de scrutin de 2011 (reconduit pour les élections de 2014).

Prochainement, nous nous étalerons sur l’analyse statistique de la proportionnelle au plus fort reste –sans aucun seuil (!)– dans un contexte transitionnel.

D’ores et déjà, affirmons que ce mode de scrutin dans ledit contexte transitionnel tunisien s’avère, au regard des contraintes consensuelles, le moins mauvais des choix pour une démocratie en voie d’installation. Il est le moins mauvais, parce que, entre autres -et ainsi que le démontre le présent graphique- il est le plus désavantageux pour les forces politiques aux velléités hégémoniques. Et, manifestement, ce même mode de scrutin contribua beaucoup à l’atmosphère consensuelle qui a permis l’adoption de la nouvelle Constitution tunisienne.

Des défauts…? Évidemment que ce mode de scrutin en recèle de nombreux. Mais deviennent si négligeables devant les enjeux transitionnels au sortir d’une ère caractérisée par une vile inféodation à un parti politique dominant. Nous y reviendrons… y compris sur le mythe, à la peau si dure, des “voix perdues” !

Et en attendant, notons que le siège le plus “cher” coûta 28 099 voix. Le moins “cher”, tout juste 2217 voix, soit un écart de 1267%. Ces deux sièges furent remportés par le CPR. Le premier à Sfax II et le second à Tozeur. De même, nous trouvons des écarts importants au sein d’une même circonscription tel, toujours à Sfax II, entre le même siège du CPR à 28 099 voix et celui du modeste Afek Tounes aux 5303 voix, soit un écart de 529,9%.

Sur le graphique ci-dessous, devant chaque liste figure entre parenthèses le nombre de sièges remportés. Les barres représentent le “coût moyen”, en termes de voix, pour chaque siège remporté.

Pour afficher uniquement le graphique, c’est sur ce lien : http://goo.gl/859Yp5

 

Scrutin de 2011 : Moyenne des voix pour les sièges emportés par chaque liste sur chaque circonscription.