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Lors d’une conférence de presse organisée, ce mardi 29 avril 2014, au palais de l’Elysée, François Hollande, Président de la République Française, a annoncé la tenue de la «Conférence des Amis de la Tunisie », au mois de septembre prochain à Paris. Les bailleurs de fonds et les institutions financières internationales sont invités à cet évènement. « La France est partie prenante », a précisé Hollande. Toujours, selon les propos du président français, cette conférence n’aura pas pour but d’apporter un appui financier à l’Etat tunisien, mais plutôt à « mobiliser les investisseurs sur les projets les plus attractifs et les plus intéressants »…

Cette déclaration vient compléter les propos de Laurent Fabius. Lors de sa visite en Tunisie, le ministre des Affaires étrangères français avait, en effet, répondu à une journaliste française, qui lui demandait si la France compte appliquer un éventuel Plan Marshall pour la Tunisie : « Je n’apprécie pas la conférence de donateurs, je préfère parler de conférence de partenaires », avait-il répondu.

L’annonce a eu l’effet d’un choc sur les internautes tunisiens. Le nom de la conférence leur a rappelé les diverses sessions de la « Conférence des Amis de la Syrie », ou encore celle des Amis du Yémen.

En voyant cela comme une sorte d’ingérence dans les affaires internes du pays, d’autres sont revenus sur la polémique suscitée par ce qui était perçue comme une « intervention étrangère », lors des circonstances de nomination de l’actuel Chef du gouvernement. Rappelons que le journal français Le Monde avait rapporté que Mehdi Jomaa a été nommé sous la pression occidentale.

Robert Zoellick a donc été beaucoup plus intelligent que François Hollande lorsqu’il a demandé à Jalloul Ayed de changer le nom du “Plan Marshall pour la Tunisie” en “Plan Jasmin” pour ne pas choquer les Tunisiens. Une telle appellation aurait provoqué de fortes critiques parmi les tunisiens et aurait même pu susciter leur colère. Certes, la Banque Mondiale a évité cet inconvénient, mais elle n’a quand même pas réussi, jusqu’à présent, à implémenter les réformes de ce plan. Ceci étant, quel sera l’aboutissement de la « Conférence des Amis de la Tunisie » ? On se demande, ainsi, si elle aura bien lieu, au mois de septembre, comme l’a annoncé Hollande. De plus, le cadre légal propice à ces investissements n’a toujours pas été adopté par l’ANC. Lequel cadre est, d’ailleurs, fortement critiqué par les patrons eux-mêmes.