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Depuis quelques temps déjà nous assistons, en Tunisie, à l’apparition d’un nouveau modèle de développement, le social business ou « entrepreneuriat social ». Dans ce cadre, plusieurs événements ont déjà été organisés comme le Forum Tunisien sur l’Entrepreneuriat Social et l’Impact Investing, le Forum Social Mondial 2013 ou encore le MED’ESS 2013, préconisant une économie solidaire.

Cette idée de Social Business a été développée par Mohammed Yunus, prix Nobel de la paix en 2006 pour la création de la Grameen Bank, banque spécialisée dans les microcrédits sans garanties, appelée aussi « Banque des pauvres ».

Qu’est ce que le Social Business ?

Le Social Business est un modèle de développement dans lequel une entreprise indépendamment de ses activités lucratives, met en place un objectif social pour résoudre les problèmes sociaux tels que le chômage, l’éducation des jeunes, la santé…

Dans la perspective de cet objectif social, les investisseurs peuvent récupérer leurs mises initiales mais n’obtiennent pas de dividende. Il s’agit donc d’un volet où aucun gain personnel n’est permis et où les profits sont réinvestis dans ledit projet social. Il s’agit en d’autres termes d’un élargissement du marché au profit des consommateurs, mais aussi aux entreprises en y apportant une conscience et une dimension sociale. Ainsi, sera crée un cercle vertueux au sein duquel les plus défavorisés pourront participer à l’investissement et à la consommation ce qui favorisera la croissance économique et le développement du pays.

Il existe deux types d’entreprises sociales : la première basée seulement sur des objectifs sociaux au sein de laquelle le produit final est à l’avantage des pauvres, et l’autre basée sur la rentabilité détenue par les plus défavorisés qui peuvent gagner des dividendes directs ou des avantages indirects.

C’est dans ce cadre que le 12 mars dernier, Mohammed Yunus est intervenu dans une conférence nationale sur le social business en Tunisie à l’Institut des Hautes Etudes Commerciales de Carthage (IHEC) expliquant les avantages à moyens et long terme de l’expansion d’un tel modèle en Tunisie. Rappelons que cette initiative est à l’origine de la Banque Africaine de Développement (B.A.D), qui dans le cadre du développement du « Mouvement de Social Business en Afrique » (MHSB-Afrique), a mis en place plusieurs projets pilotes en Ouganda, au Togo et en Tunisie.

L’initiative iBDA

A l’origine d’iBDA se trouve la Banque Africaine de Développement avec le soutien de la « Japanese Trust Fund » et « Multi Donor Trust Fund for Countries in Transition » en collaboration avec la «Yunus Social Business »,le cabinet spécialisé en audit et conseils Mazars, l’Université de Yale et l’agence de communication JWT.

Sous la houlette d’un comité de pilotage composé de représentants du gouvernement, d’acteurs du secteur privé, de la société civile, d’agences de développement et de membres de la Banque Africaine de Développement, ce projet aura un rôle de conseil et de validation des orientations stratégiques.

Une équipe de consultants pluridisciplinaire seront à la disposition des entrepreneurs afin de les guider dans leurs démarches.

Cette initiative vise à répondre à trois problématiques : l’innovation afin de trouver de nouveaux outils aux problèmes sociaux, la concrétisation des projets par un accompagnement dans le développement de l’entreprise et enfin le financement de projets à fort impact social qui ne trouvent pas toujours écho auprès du marché.

Les entrepreneurs de Social Business intéressés et sélectionnés par le programme iBDA pourront donc bénéficier d’une aide dans le cadre d’un programme d’accélération de 2 mois.

Durant ces 2 mois, ces entrepreneurs auront à leurs dispositions différents outils. Un coaching individuel et personnalisé accompagnera et guidera ces entrepreneurs durant toute la phase de mise en œuvre du projet. Dans ce cadre des ateliers de développement de compétences et des séances de travail avec des experts mais aussi des professionnels seront mis en œuvres afin de mieux consolider le projet dans son environnement social. A la fin du programme se tiendra le comité d’investissement d’iBDA qui prendra la décision finale d’investissement.

Il est à rappeler que les candidatures en lignes sont ouvertes du 25 mars au 18 avril sur le site internet d’iBDA. A partir du 18 avril, un processus de sélection aura lieu. Le programme commencera début mai pour une période de 2 mois.