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Une des préconditions prééminentes sur le chemin d’un ordre social et d’un système politique plus juste, plus respectueux de la dignité de l’homme est la réforme du système économique. À tort la démocratie est associée irrévocablement au néolibéralisme économique, il est vrai pourtant que les représentants de ce dernier ont su abuser de ce système dans son état actuel. Loin de prétendre pouvoir présenter des solutions à tous les dévoiements perçus il s’avère pourtant être une aide de retracer d’un coté le sens intégral des plus importantes valeurs de la démocratie ou de l’humanisme en général et d’un autre coté d’énumérer les dévoiements de l’économie contemporaine afin de localiser les moments qui ont mené beaucoup de sociétés à la dérive pour pouvoir en déduire les correctifs à entreprendre et finalement à aboutir à une société plus satisfaite, plus équilibrée et plus autodéterminée. Rien du tout ne nous empêche en plus de puiser dans notre propre patrimoine de valeurs éthiques, entre autre celles liées au monde du commerce et du travail, tant que nous sommes concrets et que nous nous référons pas à des généralisations floues. Néanmoins les problèmes affrontés en Tunisie sont en premier lieu de base, la majorité se laisse résoudre par prise de conscience et par application des règles fondamentaux de l’économie. Nous y reviendrons ici même.

Égalité de tous les êtres humains indépendamment de leur appartenance religieuse, idéologique et ethnique :

Dans le système de la démocratie libérale (accentuation de la liberté politique, non économique) l’égalité n’est pas perçue comme une mise au pas de chaque individu. De nos jours le principe de l’égalité est considéré être réalisé si trois conditions sont réunies : L’égalité du droit universel au vote ; l’égalité sociale, dans le sens que l’égalité du statut, du prestige, comme quoi la classe sociale et les possessions ne jouent pas de rôle (ne fournissent pas de privilèges) pour l’exercice de la liberté politique ; comme le principe de l’égalité des chances qui doit être accordée à tout citoyen indépendamment de sa provenance, de son appartenance ethnique, de son statut social, pour lui permettre de s’actionner en politique, d’habiller des fonctions gouvernementales comme des positions dans les institutions de l’état (Giovanni Sartori). Article 6 de la déclaration des droits de l’homme et du citoyen de la France de 1789 donne une bonne idée de la compréhension contemporaine de la notion d’égalité : « La loi est l’expression de la volonté générale. Tous les citoyens ont droit de concourir personnellement, ou par leurs représentants, à sa formation. Elle doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse. Tous les citoyens étant égaux à ses yeux sont également admissibles à toutes dignités, places et emplois publics, selon leur capacité, et sans autre distinction que celle de leurs vertus et de leurs talents. » Surtout à la dernière phrase rien n’est à ajouter.

Commençons par prendre en considération la dimension économique de l’égalité avant d’aborder sa dimension humanitaire (bien que l’une n’est pas vraiment disjointe de l’autre). Un des points les plus litigieux dans le débat économique se tourne autour de la question, quel rang a à adopter la liberté par rapport à l’égalité, soit laquelle des deux est prioritaire? Dans le débat néolibéral, qui attribue une prédominance à la liberté économique, l’égalité est classée être secondaire à la liberté. À strictement parler, au sein de ces sphères surtout l’égalité économique, soit l’égalité des revenues et des propriétés est strictement rejetée. Ils avancent l’argument que les différences sociales animent la stimulation du rendement et de suite l’efficacité de toute la société. À la différence, les adeptes du libéralisme politique considèrent l’égalité (devant la loi et dans le sens de l’équivalence entre tous les êtres humains) être la condition préalable pour la liberté. Finalement le philosophe et économiste Friedrich Hayek, perçu être un important représentant du néolibéralisme, estimait : « L’inégalité n’est pas mauvaise, tout au contraire elle est éminemment réjouissante ». Cependant, il complétait, tout individu doit obtenir la même chance de départ pour atteindre le succès économique, toucher un haut revenu et accumuler une fortune. Par ce raisonnement Christian Felber, un adepte de l’économie alternative, cofondateur de la section Attac de l’Autriche, qui à marqué la notion de « l’économie de bien commun » ou « l’économie citoyenne », cherche à montrer qu’un des plus grands déficits même des sociétés démocratiques est le manque d’égalité des citoyens au point de départ. C’est probablement la raison pour laquelle la garantie de la protection du droit de possession illimitée dans la déclaration universelle des droits de l’homme n’est pas tout a fait incontestée. Felber fait remarquer que l’égalité de chances reste dans la démocratie actuelle une condition idéale qui n’est pas réalisée. A coté de personnes qui ont hérité des biens mobiliers ou immobiliers il existe plain de citoyens sans ce bénéfice apte à leur fournir un avantage considérable à affronter les haies de la vie. À ne pas parler des inégalités au niveau de la prédisposition génétique ou le niveau d’éducation de la famille.

En réponse à ce déséquilibre de l’égalité des chances, le communisme a répondu catégoriquement en abolissant presque toute sorte de possession, pour déférer pourtant la gérance économique aux membres d’un et d’un seule parti, pour finir par établir un capitalisme d’état qui ne profitait qu’à une petite élite. Le capitalisme lui prétend que l’égoïsme de l’individu et son avidité à faire du profit a un plus grand impacte positif sur la société que l’économie planifiée. Bien entendue, il veut abolir toute ingérence d’état, se soustraire à toute responsabilité sociale et à toute éthique humanitaire, propage l’importance du libre concours mais entreprend tout pour composer des monopoles et neutraliser la concurrence et répond au collapse des banques qui ont exagéré la spéculation par l’appel à l’aide et la solidarité de la communauté. Aujourd’hui une toute petite élite accumule de plus en plus de biens et de privilèges alors qu’une paupérisation des sociétés spécialement capitalistes comme aux États Unis et en Grande Bretagne évolue de jour en jour.

La « Soziale Marktwirtschaft », économie de marché sociale allemande cherchait plutôt à créer une symbiose entre économie de marché et responsabilité sociale. Celle-ci tolère le droit à la possession mais exige que celui qui possède paie à partir d’une certaine dimension des impôts pour fournir une compensation à celui qui ne possède pas et rétablir l’équilibre de l’égalité des chances. Bien entendu ils se soucient de bonnes conditions de travail, d’assurance de chômage, d’assurance sociale de vieillesse, de l’égalité des chances au niveau de l’éducation etc. Aux adeptes de l’économie alternative les régulateurs de l’économie de marché sociale ne sont pas suffisamment étendus. Pour eux le problème commence déjà avec l’idéologie égoïste, la fixation sur le concours et la glorification d’un absurde comportement de consommation, l’opium de la société moderne. A cette considération ils ajoutent la dimension globale qui est nouvelle en intégrant la dimension écologique. Je l’étalerais plus loin.

En somme la conception d’une économie plus juste mais opérationnel aura à passer par des études approfondies et critiques des systèmes économiques expérimentés et de localiser leurs forces et leurs défauts. Je me permets de postuler pourtant que la dignité de l’homme ne devrait pas être négociable. Mais avant de continuer avec l’économie il est indispensable de passer par l’aspect juridique de l’égalité.

Le problème principal qui se pose pour toute société monothéiste consiste définitivement à accorder
les mêmes droits et les mêmes devoirs à un citoyen de religion différente ou sans religion. Les musulmans vont interpeller que les chrétiens et les juifs ont toujours profité du droits de pouvoir pratiquer librement leur religions en terre d’islam et qu’ils avaient même le droit d’appliquer les lois proscrites par leurs religions, que le prophète Muhammad a même élaboré avec eux un contrat (la constitution de Médine) pour régler la vie commune entre juifs et musulmans. Il n’empêche que l’expérience à montrer que le simple fait d’accorder des droits à certaines personnes ne suffit pas à garantir qu’ils pourront en profiter réellement. Sans participation inconditionnée au processus politique, sans vraie égalité citoyenne un non-musulman en terre d’islam ou un musulman en terre des non-musulmans n’aura jamais la chance de défendre à part entière ses intérêts inaliénables.

En fait, malgré les concessions accordées par les préceptes de l’islam la politique adoptée à l’encontre des juifs et des chrétiens en terre d’islam se fondait longtemps sur les conventions fixées par le juriste musulman al-Mawardi (972-1058) dans son pacte des protection, connu aussi sous le nom de pacte de Omar, comprenant 12 articles : les six derniers sont particulièrement discriminants : « Sous peine d’encourir des peines plus ou moins sévères, les dhimmis ne peuvent enfreindre les six articles suivants : a) Ils doivent se distinguer des musulmans par leur tenue extérieure en portant un signe distinctif (ghiyâr) et une ceinture spéciale (zonnâr) ; b) ils ne doivent pas élever de constructions plus hautes que celles des musulmans, mais d’une hauteur moindre ou égale ; c) ils ne doivent pas froisser les oreilles musulmanes par le son de la cloche, la lecture de leurs livres et leurs prétentions au sujet d’Esdras ou du messie (25) ; d) ils ne doivent pas se livrer publiquement à la consommation de vin non plus qu’à l’exhibition de la croix et de leurs porcs ; e) ils ne doivent pas ensevelir leurs morts avec pompe, en faisant entendre leurs lamentations et leurs cris ; f) ils ne doivent pas employer pour monture des chevaux de race ou de sang mêlé ce qui leur laisse la faculté de se servir de mulets et d’ânes (26). » (Paul Sebag, Histoire des juifs de Tunisie, p. 49-50)

Il est tout autant juste que les juifs d’origine tunisien qui vivent dans le pays depuis bientôt 2000 ans, bien avant l’apparition de l’islam, comme les juifs qui ont cherché et trouvé asile en Tunisie à la suite des pogroms et des expulsions de 1492 de l’Espagne et de 1496 du Portugal sous le règne chrétien de Ferdinand et Isabelle, profitaient de conditions privilégiées par rapport aux juifs de l’occident.

À évoquer sont aussi les applications des différents drapeaux de la Tunisie qui se trouvent au musée militaire de Mannouba et qui font preuve que jusqu’au règne d’Ahmed Bey (1837-1856) l’étoile qui figurait à coté du croissant se composait encore de 6 pointes (le symbole du judaïsme) avant d’avoir été échangé en une étoile à 5 pointes.

Aussi il était permis aux juifs en Tunisie, contrairement à l’usage en Europe, d’exercer tout métier qu’ils désiraient, entre autre ils étaient souvent médecins et étaient même appréciés dans les fonctions publiques. Sabag cite M. Poiron qui écrit vers 1750 : « Ce sont les juifs en qui le Bey a le plus de confiance pour l’administration de ses finances. Le grand cayd du Bey, ou grand trésorier, est juif ainsi que tous les trésoriers particuliers, tous les teneurs de livres, écrivains et autres officiers, dont les fonctions ont quelque rapport avec l’écriture et les calculs » (Sebag, p. 88)

N’empêche que même les juifs Tunisiens étaient exposés à différentes discriminations, soit celles d’ordre vestimentaire, au niveau de la jezya qu’ils avaient à verser, ils avaient à payer des droits de douane de 10%, alors que les marchands chrétiens n’avaient qu’a payer des droits de douanes de 3%. Quand la caisse du Bey était vide les juifs avaient à fournir des « contributions extraordinaires » auxquels s’ajoutait assez souvent « des prestations gratuites de travail (…). Ils étaient requis comme manœuvres lors de la construction d’ouvrage d’utilité publique tels que les adductions d’eau, les fontaines et les abreuvoirs, mais aussi lors de la construction de palais pour le prince ou les membres de son entourage. » (Sebag, p. 90-92)

Arbitrairement on leur interdisait de posséder des immeubles ou l’acquisition de terrains. En plus il suffisait qu’un musulman avait l’impression qu’un juif avait mis en question l’islam ou encore eu l’insolence d’avoir accompli l’acte de cher avec une musulmane pour lui faire subir la peine de mort. Le cadavre finissait en général à être délivré à une foule enragée qui finissait par le profaner soit en le déchiquetant soit en abusant de la tête comme ballon de football. À d’autres occasions on les brûlait vifs, où s’il subissaient injustice les autorités ne se pressaient pas à leur venir en secours. (Sebag, p. 92-94) Inversement il arrivait que des musulmans enlevaient des jeunes filles juives et les contraignaient à embrasser l’islam. (Sebag, p. 128)

Dans le cadre d’une constitution à la hauteur du 21ème siècle l’option de la notion moderne de l’égalité doit définitivement être exposée à de profondes considérations.

Une économie alternative, ni néolibérale ni communiste.

Macpherson se posait la question si la démocratie libérale avait atteint ses limites. Lui-même s’empressait à répondre d’un « oui » si elle était perçue être la démocratie d’une économie capitaliste orientée vers le marché et d’un « non » si elle était perçue selon John Stuart Mill qui voyait en elle une société désireuse de réaliser à tout ses membres la même liberté de pouvoir déplier leurs capacités. (C. B. Macpherson, The Life and Times of Liberal Democracy) Vilfredo Pareto craignait qu’à la suite de l’essor de l’économie la décadence se propagera. Il regrettait que la politique extérieure était toujours prédominée par les intérêts économiques, ce qui a pour conséquence que les relations internationales sont contrôlées par une loi de la jungle déguisée. Cette déclaration nous mène à un des problèmes centraux qui cherchent à être résolus par notre génération : entre autre imposer des règles à l’échelle internationale qui soumettent l’économie aux valeurs éthiques ratifiées par toute société démocratique et surmonter l’égoïsme du capitalisme déchaîné.

Sans partager toute solution que Christian Felber suggère, son identification des dévoiements de l’économie moderne avec tout l’impacte sur les sociétés contemporaines est un très bon commencement comme 70 à 80% de ses propositions pour une économe alternative. (Je recommande aussi dans ce contexte le livre de Robin Hahnel, The ABCs of Political Economy: A Modern Approach). Felber constate que les grandes entreprises entreprennent tout pour détériorer la liberté de l’adversaire et des sujets qui fournissent le travail. Elles se soustraient à payer les impôts, elles réduisent les emplois même quand elles enregistrent d’énormes gains et entreprennent du lobbying à réduire les systèmes de sécurité sociale. Comme jadis le pouvoir politique a pu être domestiqué, il devient temps de domestiquer la sphère de l’économie sur le plan national comme international. L’économie doit elle aussi être soumise à l’impératif catégorique de Kant. La dignité de l’être humain ne peut pas être exclue du processus économique. Selon Felber il ne suffit pas de régulariser socialement et écologiquement l’économie du marché comme se contentent de le faire les adeptes de l’économie de marché sociale, mais il est éminemment important de changer l’éthique qui échauffe le système capitaliste, soit l’acharnement à ne servir que ses propres intérêts. Au lieu de miser sur la concurrence du marché, que les capitalistes sont les premiers à essayer de neutraliser, il suggère d’animer la montée de sociétés coopératives gérées démocratiquement par tout ceux qui y sont engagés. La différence par rapport au communisme consiste dans la gestion qui n’est pas imposée par une centrale (soit le parti unique) mais qui est réalisée démocratiquement par les tenanciers. Pour arriver à imposer ces règles à l’échelle internationale il propose un catalogue de normes pour des entreprises transnationales comme celui élaboré par la commission des droits de l’homme de LONU, le « draft norms on the behavior of transnational corporations ». Même si au début une partie des nations s’abstiennent à le ratifier, cela ne doit pas bloquer l’initiative. Pour lui il n’est pas admissible d’importer des produits de l’étranger s’il n’est pas garanti qu’ils ont été produits sous des conditions humanitaires qui sauvegardent la dignité de l’être humain. Bien entendu, Felber critique la World Trade Organisation (WTO) qui entreprend tout pour privatiser les secteurs de la télécommunication, le secteur des banques, de l’énergie et de la distribution de l’eau potable, etc. En plus il adjure la démocratie participative en citant une déclaration de Goethe : « Celui qui dort dans la démocratie s’éveille sous une dictature ». À son avis les décisions doivent être prises au niveau des concernés. Ce qui peut être décidé au niveau communal ne devrait pas être délégué. Aussi il prévient le danger des géants médiatiques qui manipulent l’opinion publique pour des intérêts économiques et politiques, voir : Bush, Berlusconi, Bertelsmann etc.

Loin de revendiquer avoir exposé ou abordé tout problème qui se pose, cette petite excursion avait pour simple but de démontrer qu’il y a des conceptions alternatives et qu’il n’y a aucune raison de désespérer pour l’avenir, qu’il faut tout justement commencer avec une bonne portion de bon sens. Pourtant pour la Tunisie les problèmes sont pour le moment bien plus élémentaires :

– La précondition pour tout investissement est une situation sécuritaire stable.
– La deuxième condition inaliénable est un vrai état de droit, prémisse minimale à disperser les craintes d’être dépossédé arbitrairement.
– Installation d’un système d’impôt.
– Atteindre l’autosuffisance en produits alimentaires de base, ce qui exige un intérêt pour une agriculture moderne et soutenue par des connaissances scientifiques.
– Régularisation de la pêche.
– Touts produits de consommation de base comme le plus possible de médicaments doivent être produits en Tunisie.
– Solidarité des Tunisiens à prioriser les produits de provenance tunisienne (surtout dans une première phase).
– Ne pas se contenter d’exploiter le phosphate qui devient de plus en plus important, étant menacé de disparaître et de ne pas pourvoir être remplacé. Au lieu de le brader il serait beaucoup plus lucratif de s’engager dans la production de produits dérivés. Le phosphate est indispensable dans la chaîne alimentaire de l’être humain, son épuisement déchaînera un vrai problème.
– Investir dans des branches de l’avenir comme les énergies alternatives, informatique etc., soit trouver des niches.
– Plus de qualité dans la production artisanale et industrielle.
– Export de spécialités tunisiennes.
– Diversification de l’offre touristique (culture, nature, wellness etc.)

Une meilleure orientation universitaire, ou plus généralement une meilleur orientation professionnelle. Beaucoup trop de jeunes entament en Tunisie des études de gestion et de management qui ne font qu’administrer le travail des autres – avant de gérer les valeurs il faut les créer (Douglas Adams parle du « tiers inutile » dans son « Guide du voyageur galactique »). Localiser les vrais dons et investir un grand effort à atteindre un haut niveau de sophistication. Plus une personne s’identifie avec son métier, plus celui-ci lui fournit satisfaction. Peut importe si celui exige des études universitaires ou un apprentissage artisanale ou industrielle. Choisir un métier selon les capacités et non une fausse perception de prestige.

L’éducation scolaire a pour tache primordiale de fournir l’égalité des chances à tous enfants, sans considération de son appartenance sociale et de la capacité de ses parents de le soutenir. Cela ne veut pas dire réduire le niveau des matières enseignées mais de se donner plus de peine à expliquer et à faire envie à l’enfant d’apprendre. Une éducation moderne doit préparer l’enfant à s’émanciper et à affronter un environnement moderne, à discerner la démagogie et assumer une responsabilité sociale. Il est très important à veiller à ce que les enfants ne quittent pas le système d’éducation avant d’avoir atteint un degré qui qualifie à poursuivre soit des études ou un apprentissage.

Le temps presse définitivement, le dégât économique s’accentue de jour en jour. La révolution de 2010-2011 nous a libéré de nos chaînes extérieures, elle a été entamée pour la dignité et pour le pain, soit pour les besoins de l’âme et pour les besoins du corps. Malgré la lourde épreuve par laquelle passe la Tunisie en ces temps je ne veux pas perdre l’espoir en une bonne tournure des choses. La persistance de la société civile est impressionnante. Les admirateurs de la Tunisie ne font qu’attendre que la situation sécuritaire se stabilise et qu’un état de droit soit établi pour venir investir. Mais pour cela nous devons surmonter les démons qui nous hantent. Quand nous réussirons à nous pencher de nouveau sur notre constitution, il s’agira en plus d’entamer notre responsabilité comme citoyen du monde, émancipé et prêt à nous libérer de nos chaînes intérieurs.

Que la Tunisie soit toujours sauve.