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Les forces tunisiennes traquent depuis mercredi un groupe d’une cinquantaine de djihadistes tunisiens et algériens dans la région du mont Chaambi, près de la frontière algérienne. Aujourd’hui, jeudi, la traque continue et s’est élargie avec des recherches dans la région du Kef, selon le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Mohamed Ali Aroui. Il a indiqué à l’AFP : « Il y a deux groupes, l’un au Mont Chaambi d’une quinzaine, vingtaine de personnes […] un autre groupe est dans la région du Kef près de la frontière algérienne. »

Pour le moment personne n’a été arrêté et les forces de sécurité ne sont pas encore certaines du nombre de djihadistes du fait de la complexité du territoire, a déclaré le colonel Mokhtar Ben Naceur à l’AFP.

Depuis l’explosion d’une mine, lundi, les forces de sécurité tunisiennes sont à la recherche de ce groupe, des mines qui ont fait une quinzaine de blessés. Ces engins artisanaux auraient été posés par ce groupe de djihadistes.

L’existence de groupes entrainés pour des opérations terroristes a été confirmée par Sahbi Jouini, membre du comité dirigeant du syndicat des forces de l’ordre et chargé des affaires juridiques, sur les ondes de Shems FM. Il explique que ces groupes mèneraient des actions qui visent « les agents de sécurité, les artistes, les hôtels et les journalistes. »

Il met en cause l’ANC du fait de sa passivité et la « modération » dont à fait preuve le ministre de l’Intérieur de l’époque, Ali Laarayedh, aujourd’hui Premier ministre et appelle à promulguer une loi pour la protection des agents de sécurité.

Selon notre correspondant à Kasserine, la situation reste très tendue. Plusieurs habitants affirment que des individus appartenant à ce groupe djihadiste circulaient librement en ville sans être inquiétés.

Plusieurs membres de la garde nationale ont déclaré, sous couvert d’anonymat, que les forces de sécurité étaient au courant de l’existence de ces groupes mais qu’ils n’ont pas eu d’ordre clair leur demandant d’intercepter ces individus. Des déclarations qui rejoignent celles de Sahbi Jouini, membre du comité dirigeant du syndicat des forces de l’ordre et qui mettent en cause le laxisme du ministère de l’Intérieur.

Un officier de la garde nationale déplorait le manque de moyens et d’équipements dont dispose la gendarmerie nationale, partie prenante aux côtés de l’armée dans la lutte contre ces groupes terroristes : « Sans moyens, ils nous envoient vers une mort certaine. »

Ces mêmes membres de la garde nationale se plaignent également du manque de coordination avec l’armée, qui ne partagerait pas toutes les informations dont elle dispose. Un problème déjà soulevé par la garde nationale suite au décès d’un des ses officiers au mois de décembre 2012 à Kasserine, prés de la localité de Bouchebka.

Au mois de décembre dernier, l’armée et la garde nationale avaient découvert l’existence d’un camp d’entraînement djihadiste dans la région de Kasserine. La garde nationale avait alors essuyé des tirs de la part des djihadistes. La traque de ce groupe avait mené à l’arrestation de deux hommes qui étaient en possession d’armes, de quantités d’explosifs et de stupéfiants dans la zone frontalière de Jendouba, à quelques kilomètres plus au nord de Kasserine.