Sihem Badi censure

La motion de censure à l’encontre de la ministre des Affaires de la Femme, de la Famille, de l’Enfance et des Personnes Agées Sihem Badi a recueilli jusqu’à maintenant 78 signatures. Bien que le quorum de 73 signatures ait été atteint [1] pour déposer la motion de censure au bureau de l’Assemblée Constituante, le nombre de députés voulant l’éviction de Mme Badi du gouvernement ne cesse d’augmenter.

Après le scandale du viol d’une fillette de trois ans dans le jardin d’enfant “La clochette” à la Marsa, des mesures ont été prises pour le fermer le 25 mars dernier. Cependant, les déclarations de M. Badi et son laxisme vis-à-vis des affaires qui touchent à la femme et l’enfance font d’elle la cible des quolibets.

En outre, la position de Mme Sihem Badi, membre du bureau politique du CPR, qui a abandonné le congrès national de son propre parti pour se joindre à la manifestation du parti au pouvoir d’Ennahdha le 16 février dernier, est des plus critiques. Accusée “d’opportunisme”, en s’accrochant à tout pris à son poste, allant même jusqu’à sacrifier le CPR”, aurait terni l’image de la seule femme ministre du gouvernement.

Pourtant, lors de la conférence de presse que Mme Badi a organisé hier 2 avril, elle a présenté des chiffres relatifs au travail et suivi de son ministère :

  • 5900 alertes concernant des menaces et des agressions différentes contre les enfants en 2012 auprès des délégués de l’enfance
  • 7 cas d’agressions sexuelles dont 3 dans les jardins d’enfants et 4 dans les centres intégrés

« Pourquoi les députés de l’Assemblée Constituante veulent-ils me retirer leur confiance ? Comment ont-ils signé une motion de censure à mon encontre ?» s’interroge-t-elle.

Rappelons également que le 25 novembre 2012, journée internationale de lutte contre la violence faite aux femme, la ministre a inauguré le premier centre “SOS femmes violentées”.

Faisant le reproche aux députés, elle a affirmé avoir envoyé aux chefs des blocs parlementaires et ce depuis le mois de janvier le programme 2013 de son ministère relatif à la femme, à l’enfance et aux personnes âgées, sans pour autant recevoir une quelconque observation ou suggestion de leur part.

“Le contrôle de l’action gouvernementale est une action responsable, et intervient avant la présentation d’une motion de censure”, a-t-elle insisté.

Néanmoins, ce n’est qu’après le scandale que la ministre a annoncé la fermeture des autres jardins d’enfants non conformes avec la loi et l’augmentation du nombre d’inspecteurs et d’aides-pédagogiques…

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[1] : Article 19 de la loi provisoire de l’organisation des pouvoirs publics :
Article 19 – Une motion de censure du Gouvernement ou d’un ministre peut être mise
au vote, suite à une demande motivée présentée au président de l’Assemblée Nationale
Constituante par un tiers des membres au moins.
Le retrait de confiance doit être approuvé par la majorité absolue des membres de
l’assemblée