Du 12 au 20 Novembre 2012, Le FMI a effectué une mission afin d’analyser la situation économique et financière de la Tunisie. Nous avons pu obtenir le rapport préliminaire de cette mission, qui essaie de résumer la situation économique et financière du pays, les perspectives à court terme, les risques et la politique macroéconomique de l’état pour 2013 et des recommandations pour relancer l’économie tunisienne. Ce genre de rapport est une pratique assez courante pour les bailleurs de fonds internationaux qui influent sur les politiques économiques des pays en leur fournissant des emprunts.
Situation Economique et Financière récente
Le FMI confirme une amélioration timide de la situation avec un taux de croissance évoluant entre 2 et 3% qui n’arrive pas à endiguer un taux de chômage encore trop élevé (17.6% et 40% pour les jeunes).
Cette amélioration est portée par une bonne saison agricole, un tourisme qui reprend des couleurs mais qui n’atteint pas encore les niveaux de 2010 et des Investissements Directs Étrangers qui redémarrent.
L’inflation, estimée à 5,6% pour 2012, demeure très élevée à cause des prix des produits alimentaires et de l’énergie au niveau mondial, de la baisse de la valeur du Dinar (-4,4%) et des circuits de distribution encore très perturbés (contrebande vers la Lybie, spéculation…). Le rapport insiste sur l’échec du durcissement récent de la politique monétaire qui n’a réussi qu’à baisser le rythme de la croissance du crédit au secteur privé sans influer sur l’augmentation des prix.
La faible croissance des exportations, qui peinent vu le climat économique en Europe, et l’explosion des importations portées par les prix au niveau mondial, creusent le déficit courant (8,6% en 2012 contre 7.4% en 2011 et 4,8% en 2010). Ceci entraîne un stress sur le niveau des réserves en devise qui ne s’est amélioré au dernier trimestre, que grâce aux emprunts étrangers.
Les investissements publics ne seront exécutés qu’à 75% par rapport aux prévisions de la loi de finance complémentaire dus à des dépenses de compensation qui ont augmenté de 66%. Le déficit budgétaire réel est estimé à 8,1% si l’on ne considère pas les ressources financières générées par la vente des biens mal acquis estimées à 0.8% du PIB contre 1.7% prévue par la loi de finance.
Les prévisions pour 2013 restent pessimistes, surtout si la situation ne s’améliore pas en Europe et en Libye, le FMI prévoit même une situation plus grave si l’environnement politique et social se dégrade.
Préconisations effrayantes ?
Le FMI prévoit un déficit budgétaire de 7,3% en 2013 et des dépenses salariales et de compensation qui avoisinent les 80% du budget de l’état.
Il s’inquiète également de la situation du secteur bancaire avec des créances accrochées estimées à 13% de leur portefeuille de crédit, qui peut s’avérer bien supérieur puisque les prêts rééchelonnées ne sont pas comptabilisés en tant que créances accrochées, des provisions insuffisantes (60% des créances classées) et un niveau de liquidités jugé critique pour les banques les plus touchées.
Les experts du FMI préconisent déjà une « consolidation », pour ne pas dire austérité, afin d’éviter une augmentation excessive de la dette publique qui avoisinera déjà les 47,2% du PIB et même à 51% du PIB si l’état se chargera de recapitaliser les banques publiques.
Cette consolidation devra passer, à leur avis, par :
– Un remplacement graduel du système général de compensation par un système de protection social plus ciblé vers les catégories les plus défavorisées.
– maîtriser les augmentations salariales et les recrutements au niveau de la fonction publique
augmenter la pression fiscale.
– se préparer à injecter 100 Millions de Dinars dans la recapitalisation des banques publiques
réformer le régime de sécurité sociale.
– Libéraliser le secteur bancaire.
– Limiter le soutien de la BCT à l’économie.
– Engager des réformes libérales.
Bref, un scénario qui rappelle les premiers jours de la crise grecque, et de certains autres pays (Argentine, Chili, Mexique…) qui se sont vu infliger des régimes drastiques de la part des institutions internationales.
Tableau récapitulatif des principaux indicateurs économique de la Tunisie :
Vous pouvez également lire la totalité du rapport préliminaire
Je ne connais pas le timing de la réalisation et de la publication du rapport de cette étude, mais il semblerait que ces recommandations entrent en conflit avec les récentes révisions de position du FMI envers la politique de rigueur.
En effet, tel qu’affirmé dans cet article, http://www.rue89.com/2013/01/07/oups-lausterite-etait-une-erreur-fmi-238357 , le FMI considère désormais que les effets négatifs de l’austérité dépassent l’espérance en une reprise économique mondiale parce que justement une pression générale sur les dépenses induit une baisse du niveau de production qui diminue donc la création de richesses et par conséquent une éventuelle reprise de la croissance.
Et cela vaut pour la Tunisie. A l’heure où les grands groupes, en difficulté, entament une politique de cost-killing, produisant des effets négatifs sur les synérgies et la croissance interne, l’Etat doit mieux gérer ses dépenses mais de façon à stimuler l’activité.
Une meilleure gestion ne signifie pas forcément une pression sur les dépenses. Bien au contraire, la situation économique du pays ne demande qu’à faire appliquer les bonnes vieilles recettes keynesiennes par la politique de grands travaux. Voyez plutôt : 17% de chômage et des infrastructures délabrées avec un enclavement des régions intérieures qui augmente la pression sociale. Et pendant ce temps-là, l’Etat élargit encore la route qui relie Tunis à sa banlieue nord (là où il aurait été plus intelligent de régler ce problème de circulation, conséquence directe d’un exode rural chronique, par l’augmentation de l’attractivité des régions enclavées). Construisons des routes, des hôpitaux, des ponts, voire des villes nouvelles dans les régions intérieures, et on fera travailler des professionnels issus de différents métiers, qui consommeront et donc stimuleront les entreprises tunisiennes et relanceront l’économie.
Quant aux financements, je l’ai déjà dit, le FMI revoit sa position quant à la politique de rigueur. Mais nous pouvons aussi faire la chasse au gaspillage en augmentant l’efficacité de nos institutions. De ce point de vue-là, la réforme de la sécurité sociale est à titre d’exemple nécessaire, mais pas nécessairement en supprimant l’Etat-Providence comme le préconiserait le FMI : les expériences scandinaves ont prouvé à la fois l’efficacité et l’efficience de leur système de couverture maladie.
Bref, ce sont des réformes administratives des institutions qu’il faut en vue d’un une limitation progressive du secteur informel. Ce qui, avec la mise à mal continue par le gouvernement de l’appareil judiciaire, encourageant les trafiquants et autres contrebandiers, est loin d’être gagné.
Il est vrai que le fonctionnement de nos institutions étatiques doit s’améliorer vers plus d’efficacité et surtout plus de transparence.
Mais en lisant le rapport, on peut voir que la mission encourage:
– La “consolidation budgétaire” alors que celle-ci sera réalisée grâce à une baisse de 14% des investissements.
– Ne pas influencer les importations alors qu’elles ont explosés (+10% en 2 ans alors que les exportations ont baissés entre 2011 et 2012)
– Laisser filer l’inflation à travers une baisse du taux de change, alors que celui-ci atteint les 5,5% pendant 2 années consécutives
– Limiter le soutien de la BCT à l’économie, ce qui est comme vous l’annoncer en décalage avec les recommandations du FMI pour l’Europe et les USA par exemple
– Accélérer les privatisations, les réformes libérales (Baisse des subventions, révision de la sécurité sociale, libéralisation du marché de change…)
On aimerai croire que le FMI aie retenu les leçons du passé (Argentine, Chili, Mexique, Grèce…) mais les préconisations ne varie guère de ce qu’on appelle “les ajustements structurels” qu’ont imposé les institutions financières internationales.
Le plus drôle, c’est que ces préconisations étaient suivis à la lettre par l’ancien régime, et ces effets sont les vrais déclencheurs de la “révolution”: Creusement des inégalités entre les classes sociales, croissance qui ne touchent pas les régions déshérités, catastrophes écologiques (bassin minier, littoral côtier…),échec des réformes de l’éducation nationale, Inflation qui a sapé le pouvoir d’achat des salariés…
Einstein disait: “La folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent.”
La tunisie c’est fini il faut lui faire la prière des morts le pays ne se relèvera plus jamais les islamistes sont la continuité de Ben ali pour la destruction totale du pays,tout ce qui a été fait par l’ex régime n’été pas assez pour nos ennemis,les seules capables pour finir le travail de destruction de la tunisie c’est les islamistes ,les jours et les mois prochains le diront et le confirmerons,chapeau aux anglo-saxons pour la réussite de leur plan face a un peuple ignare et le terme n’est pas assez fort.
Il ne faut pas être si pessimiste, la situation n’est pas encore sans issues, on n’est pas encore à 100% de dettes/PIB, il y a encore de la marge pour remettre le pays sur les rails, il n’y a pas 36 000 solutions et l’on ne doit pas ré-inventer la roue:
– Nous avons besoin d’investissements, et ce qui est bien c’est notre infrastructure est tellement médiocre, qu’investir en elle est très rentable!
– Le secteur privé ne demande que plus de sécurité, une feuille de route politique claire, un pouvoir judiciaire indépendant et des institutions publiques plus efficaces et plus présentes
– Le futur de la Tunisie, c’est : le solaire, l’alter-tourisme (culture, écologie, bio, médical…), l’agriculture (et j’insiste sur l’agriculture!), l’informatique, les télécoms, la micro-finance, l’éducation de nos partenaires maghrébins (consulting, facs privés, centres de formation…), les médias, le marché maghrébin pour les industries agro-alimentaires, l’infrastructure en Lybie…
La où l’on doit innover c’est dans la gestion des institutions publiques indépendamment de la politique et de la démocratie directe.
Il faut juste que les tunisiens reprennent conscience de leur force, montrent qu’ils méritent une classe politique plus responsable, plus patriote, plus compétente, plus intelligente, plus altruiste, plus modeste et plus visionnaire.
Je ne veux pas que cet article soit interprété comme défaitiste, réactionnaire ou politiquement partisan. Ce n’est qu’un avertissement, les “Experts” des institutions mondiales ont toujours tort, à nous de le démontrer encore une fois.
صندوق النقد الدولي الية حربية مثل العديد من المنظمات الغربية، همه الحرب وابتزاز العالم الاسلامي، تثقون في تقاريرهم وتتناقشون وكأن هذه المنظمة وغيرها يشغلها شأن المسلم في تونس والبطال ووووو مصير تونس كانه امانة في أعناقهم !!!!! وهم ماذا يفعلون سرا؟
بدؤوا بتطبيق مبادئ المالية الاسلامية سرا في عدة بنوك دولية، منها البنك الشعبي الفرنسي ، هذا البنك اصدر قروض هامة لشخصيات كبيرة علي الية المالية الاسلامية بصدد التجربة!!!
ثم بنك دسلدورف الالماني يوفر دورات تدريبية لطواقمه في التكوين المالي الاسلامي وذلك بتربصات تدريبية في السعودية وماليزيا و قطر والإمارات .
مجلة challenger الاقتصادية الفرنسية سنة 2008 اوردت نص رسالة سرية من البابا الي الاتحاد الاوروبي يدعوه فيها الي تبني أسس المالية الاسلامية و لو سرا لان الكارثة ستحل بهم ، وعندما يصدر الفاتيكان مثل هذا الشئ فاعلم ان العالم الغربي قد وعي جيدا ان الراسمالية ليست أزلية كما ذكر عالمهم الامريكي من اصل ياباني “فوكوياما”.
كما أحيطك علما بان اقتصاد الولايات المتحدة سينهار قريبا جدا !!! لماذا؟ لان يهود امريكا سيصدرون جميع الخام الذهبي الامريكي الي اسرائيل ، و ذلك حسب زعم بني صهيون اعادة بناء هيكل سليمان!!!!
كل ما أتمناه ان بعود هؤلاء العرب الي رشدهم.
بربي سؤال خويا العزيز: الزطلة الي تضرب فيها، منين تشريها؟
ذو العلم في الدنيا يسمو بعلمه … واخو الجهالة في الشقاوة ينعم
CE QUE J’EN PENSE : Tunisie – Les banques à court de liquidités : La banque centrale réagit.
http://www.babnet.net/festivaldetail-58324.asp
[…] semaine commence par le rapport qu’on a obtenu concernant une mission du FMI en Tunisie, qui préconise les mêmes […]
[…] l’état devra tôt ou tard recapitaliser ces banques, ce qui coutera très cher, bien plus que les 60 millions de dinars prévus par le […]
[…] nous l’avons analysé dans notre article « Prêts en échange de réformes libérales », Le gouvernement tunisien, qui s’est décidé à se financer auprès du FMI, après la […]
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