Des heurts ont eu lieu hier à Douar Hicher (Banlieue ouest de Tunis) entre les agents de la Garde nationale et des extrémistes religieux. Selon le ministère de l’Intérieur, ces affrontements ont été déclenchés suite à l’arrestation d’un homme, appelé Saddam, du même groupe suspecté dans l’agression, survenue dans la nuit du samedi 27 octobre à la Manouba, contre le commandant de la Garde Nationale Wissem Ben Sliman.

Le mardi soir, 30 octobre, les extrémistes ripostent en attaquant le poste de la Garde nationale à la Cité Khaled Ibn Walid avec des sabres et des outils tranchants. Le colonel Sofiane Zaoui nous a informé que trois agents ont été blessés. Les agents des forces de l’ordre tirent alors à balle réelle sur les agresseurs. L’mam de la mosquée Ennour a été tué et l’un des assaillants a été gravement blessé.

M.Sami Gnaoui a fait savoir sur les ondes de la radio Mosaïque FM que cette histoire a pour origine un clan d’extrémistes qui utilisent la violence pour « lutter contre la vente d’alcool ». La mosquée guidée par l’imam tué par les forces de l’ordre, était devenue un fief de djihad armé où des armes, des munitions, des sabres et des cocktails Molotov sont stockés.

Suite à ces graves incidents, les syndicats nationaux des forces de l’ordre et l’Union Nationale des Syndicats des forces de l’ordre tunisiennes ont publié un communiqué où ils annoncent qu’ils observent demain 1er novembre un sit-in devant le ministère de l’Intérieur (à Tunis). Toutes les unités sécuritaires, pénitentiaires et celles de la Garde présidentielle (du Grand Tunis) vont y participer pour répondre, selon eux, à la passivité des pouvoirs exécutif et législatif pendant que les agents des forces de l’ordre sont pris pour cible, notamment par des extrémistes religieux qui se prennent pour des justiciers.

Selon le colonel Zaoui, plus de 600 agressions ont eu lieu ces six derniers mois contre les agents de forces de l’ordre. D’après lui,

ceci est dû principalement à l’absence de directives claires concernant la loi 69 relative à l’usage de procédures sécuritaires lors d’affrontements de ce genre. Jusqu’à aujourd’hui, cette loi n’est ni vraiment appliquée ni suspendue ni changée. Quand le policier fait son travail, il risque aussi de se faire emprisonner, ce qui a été déjà le cas pour certains.