A droite l'ambassade de la Tunisie à Damas avec le drapeau hissé. A gauche l'ambassade tchèque avec le drapeau baissé.
A droite l'ambassade de la Tunisie à Damas avec le drapeau hissé. A gauche l'ambassade tchèque avec le drapeau baissé.

Depuis que le Président de la République Moncef Marzouki a expulsé l’ambassadeur de la Syrie en Tunisie alors que ce dernier avait quitté l’ambassade depuis des mois, la situation des Tunisiens en Syrie est de plus en plus difficile.

Lors de notre visite à Damas, on est passé à l’ambassade de la Tunisie où on a trouvé deux fonctionnaires. Le 6 février 2012, tous les diplomates tunisiens en Syrie sont rentrés en Tunisie. Depuis, les employés qui sont restés à l’établissement- conformément à la loi dans ce genre de circonstances- ne savent plus comment gérer les appels ou les demandes des Tunisiens.

L’un deux nous confie avec amertume : « La décision d’expulser l’ambassadeur syrien s’est répercuté d’une manière négative sur nous en Syrie. On a été obligés de fermer la nôtre ici alors qu’on est dans ce pays depuis des décennies ! On n’est pas comme les expatriés allemands, français ou anglais qui viennent dans ce pays juste pour un contrat de travail d’un ou de deux années ; nous on a des familles ici, on a nos épouses syriennes et nos enfants qui y étudient et qui y vivent ! »

La rupture des relations diplomatiques avec le régime de Bachar Al Assad a engendré une situation critique pour les trois mille Tunisiens qui vivent en Syrie. Selon l’un des fonctionnaires qu’on a rencontré devant la porte de l’ambassade de la Tunisie à Damas, les Tunisiens sont obligés maintenant d’aller au Liban pour enregistrer les certificats de décès, de naissances et autres papiers nécessaires pour les expatriés.

Cependant, le vrai problème consiste, selon lui, dans le risque que ces familles tunisiennes prennent pour aller au Liban sans savoir si elles pourraient revenir en Syrie dans le contexte de guerre civile qui y sévit.
Avec un salaire de 650 dollars chacun, l’un des fonctionnaires nous informe que « la cherté de vie en Tunisie n’est rien comparée à celle en Syrie où c’est dix fois plus cher » s’exclame-t-il. Après trois mois du départ des diplomates, ils ne savent pas s’ils vont être rémunérés ce mois-ci.

Livrés à eux-mêmes, ils continuent à accueillir quelques tunisiens pour leur fournir le strict minimum de renseignements afin de les dépanner. En attendant, le drapeau tunisien continue à flotter au-dessus de l’ambassade de la Tunisie en Syrie contrairement aux autres des pays de l’Union Européenne qui ont baissé les leurs.

Dossier de la Syrie
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