الأستاذ شرف الدين القليل : الداخلية هدّدت القضاء العسكري

“لم نكن نعيش في ظلّ أمن جمهوري، مدني بل كنّا في حضرة دولة مافيوزية بوليسية”
-المحامي و الناشط الحقوقي عضو مجموعة ال25 الأستاذ شرف الدين القلّيل

تميّز أعضاء مجموعة ال25 محاميا الذين أخذوا على عاتقهم بعد 14 جانفي متابعة رموز الفساد و الدفاع عن حقوق شهداء الثورة أمام القضاء المدني و العسكري، بتناولهم الموضوعي و العلمي لمختلف القضايا، من بينهم الأستاذ شرف الدين القلّيل الذي كان له مرافعات نوعيّة خصوصا أمام المحكمة الإبتدائية العسكرية الدائمة بالكاف يوم 12 مارس 2012 الماضي حيث إستغرب الأستاذ القلّيل من التجميع الجغرافي لقضايا قتلة الشهداء في حين أنّ كلّ حيّ من أحياء القصرين يتطلّب قضية لوحده نظرا لتعقيدات التسلسل الإداري و تداخل الأجهزة المختلفة على الساحة.

حوار مع الأستاذ القلّيل

إلتقينا بالمحامي الشابّ في مكتبه قبيل الجلسة الماضية لقضية شهداء تونس الكبرى و حاورناه حول تقييمه لآداء المحكمة العسكريّة تجاه قضايا الشهداء فأبلغنا أنّ وزارة الداخلية غير متعاونة مع القضاء العسكري و أنّها هدّدت المحكمة العسكرية بمقتضى مكتوب” سري و أكيد جدّا”..
بعد التحرّي في تصريحات الأستاذ القلّيل تبيّن لنا أنّ وزير الداخلية السابق الحبيب الصيد و الذي يشغل حاليا منصب مستشار لدى رئيس الحكومة مكلفا بالشؤون الأمنية قد هدّد كتابيا قاضي التحقيق الثاني لدى المحكمة الإبتدائية العسكرية الدائمة بالكاف لمّا أراد هذا الأخير إستدعاء ياسين التايب المنسق الأمني الجهوي أيام الثورة، علما أنّ ياسين التايب رُقّي بعد 14 جانفي ليُصبح مدير الإدارة العامة للمصالح الفنيّة (جهاز المخابرات) و هو يشغل حاليا منصب مدير التفقدية العامّة للامن الوطني.

أدان الأستاذ القلّيل من جهة أخرى رفض القضاء العسكري لمطالب المحامين القائمين بالحق الشخصي مثل طلب تسخير إتصالات تونس للحصول على كشف للمكالمات الصادرة و الواردة على القادة الأمنيين نظرا لتجاوز سلسلة القيادة لقاعة العمليات المركزية في وزارة الداخلية، و إستدلّ الأستاذ القليل بذلك ليؤكّد أننا لم نكن نعيش في ظلّ أمن جمهوري مدني بل كنّا في حضرة دولة مافيوزية بوليسية، كذلك رفض طلب إستجلاب دفاتر إستلام و تسليم الذخيرة و الأسلحة و هي وثائق رسمية صادرة عن المطبعة الرسمية للأمن الوطني، علما أنّ الأستاذ القلّيل أجرى دراسة بالتعاون مع مختصين في المجال الأمني إنتهت إلى خلاصة مفادها أنّه من المستحيل أن تغادر رصاصة ما سلاحا ما لأي سبب من الأسباب دون أن نتمكّن من المعرفة الدقيقة لهويّة الرصاصة و السلاح و العون أو الضابط الذي أطلق النّار.

أكّد الأستاذ القلّيل في هذا السياق على إرادة عائلات الشهداء و محاميهم الوصول إلى الحقائق و ليس التشفّي.
على خلفية إعتبارالأمم المتحدة في التسعينات القضاء العسكري في تونس قضاء إستثنائيا و على ضوء تنقيحات جويلية 2011 و صدور المرسومين عدد 69 و 70 سألنا الأستاذ القلّيل هل يمكن إعتبار القضاء العسكري حاليا ذو صبغة غير إستثنائية تمكّنه من إدارة محاكمة عادلة ؟

أجابنا الأستاذ بالتأكيد على مركزية هذا السؤال مشيرا أنّ التنقيحات المؤخّرة لمجلة المرافعات و العقوبات العسكرية بإضافة إمكانية الإستئناف و القيام بالحق الشخصي غير كافية لضمان محاكمة عادلة و أحاطنا علما بإخلالات إجرائية و شكلية مثل غياب ركن علنية الجلسة و إختلاط الشهود بالمحامين و حضور متهمين بعد أن أصدرت المحكمة في حقهم بطاقة جلب ثمّ عدم إستنطاقهم.
كما أشار الأستاذ القلّيل إلى الخلل في إبقاء متهمين بحالة سراح و بقائهم في مناصب متنفّذة و بذلك تمكينهم من طمس معالم الجريمة و التأثير على الشهود.

إعتبرالأستاذ القلّيل أيضا أنّ التعامل الرسمي مع قضايا الشهداء هو عبارة عن تراكم أخطاء حيث أنّ إحالة القضايا على قضاء عدلي لا يزال رهين تعليمات ديوان وزير العدل خطأ أوليّ فلم تحصل تحقيقات خلال البحث بل تمّ فقط توثيق سماعات عائلات شهداء الثورة.

Rights, Themes

Inscrivez-vous

à notre newsletter

pour ne rien rater de nawaat

21Comments

Add yours
  1. 1
    Véritas

    On comprend bien maintenant pourquoi tout est la traîne et chacun veut gagner du temps pour que tout s’étouffe et s’eteind avec le temps ça ne changera jamais chez les arabes ça n’avancera jamais que dans le mauvais sens.

  2. 3
    mandhouj

    Du compliqué au complexe, le doute s’impose.
    Dès le début nous avons compris que le travail de la justice sur ces dossiers, ne sera pas simple, ni compliqué, il sera complexe. Dès le début de la révolution, la vengeance n’a pas fait et jamais ne fera partie des objectifs de la révolution, quoi de plus rassurant que ça ?
    Nous comprenons tous, les mécanismes du pouvoir contre la société. Et que le changement des majorités politiques tiendra toujours compte des solidarités en continu dans le cœur du système. La continuité des institutions et de l’état n’est pas la continuité de la dictature. Les tunisiens sont intelligent et savent que l’état n’est pas l’unique organe du pouvoir, même si l’état se pose, prend posture, comme la couverture commune, le drap pour touts. La représentation politique n’est pas la société. La société contre l’état est une situation de lutte depuis l’existence de l’état central dans le monde “les pharaons” et peut-être avant. Il est vrai, que nous tunisiennes et tunisiens “classe populaire et la classe moyenne» quand on a réalisé avec l’aide de l’armée et certains autres responsables patriotes de la police, l’événement ben Ali Harab, nous savons et nous avons compris que le changement doux se paye au prix de la démocratie « donc au prix du temps » pour une autre construction collective, la démocratie, avec tous ce qu’elle nécessite de combat, de veille active et du courage, et que les 300-400 martyrs et les + ou – 3 000 blessés n’est pas suffisant pour réaliser les objectifs de la révolution de la dignité. Nous avons espéré une intégration totale et rapide des valeurs et objectifs de la révolution de la par de notre administration publique, chose n’est pas acquise. Nous avons construit notre transition démocratique pour avoir un pouvoir légitime et légale par les urnes, chose réussie. Nous avons compris qu’avoir un gouvernement avec une grande majorité, ne fera pas de lui le pouvoir, donc il n’aura pas toutes les permissions même les plus démocratiques et qui émanent de l’ANC, pour travailler sereinement dans la réalisation des objectifs politiques, culturels et sociaux-économiques de la révolution de la dignité. Nous sommes conscients que ce gouvernement devra, hélas, encore composer avec les groupes de pressions dans la société et même à l’étranger. Nous sommes convaincus que le démantèlement des mécanismes de la dictature et de la spoliation est une affaire de longue durée (des décennies). Il s’agit d’éduquer à travers d’autres valeurs que ceux des systèmes et pouvoirs injustes et pervers. C’est un démantèlement et nouvelle restructuration, donc complexe par nature de l’opération ou de la double opération. Nous les tunisiens, nous voulons que la justice transitionnelle soit prise comme un pas vers la réconciliation nationale et qui offre aux victimes et à leurs familles le droit au mot de la justice et le droit à faire le deuil afin de passer à autre chose. Les lobbys et groupes de pressions ne laisseront jamais une majorité politique entreprendre un processus de changement pour un lendemain meilleur pour toutes et tous, sans utiliser des manières, des procédures, des complots avec des styles et des combines les plus ignobles (…). Nous comprenons qu’il faut manipuler avec habilité, agilité et doucement les crimes et les richesses des tyrans et des spoliateurs (…). On peut continuer et avancer à conquérir ce lendemain meilleur à travers les luttes sociales et politiques, c’est le choix des tunisiens, rien ne peu venir tout seul, même par moment de démocratie, c’est l’emblématique et infini combat de la société contre l’état, c’est la raison des classes. Par contre, et à mon sens, le dossier de martyrs et des blessés de la révolution, le dossier des crimes politiques de l’époque de Bourguiba et de ben Ali, le dossier des grandes richesses spoliées (monnaies, or, grosses propriétés terriennes, vastes parcelles cultivées, patrimoine bâtis), ces dossiers ne devront pas faire sujet à négociation ou qu’il soit permis à quiconque d’intervenir par quiconque moyen ni à aucun niveau de responsabilité politique ou de classe, l’aristocratie, les firmes ou filières internationales. La réconciliation nationale passe par là, c’est le prix à payer, le deuil se fera, la justice reprendra sa place perdue et la nouvelle Tunisie pour toutes et tous avancera sur le chemin de l’histoire doucement, démocratiquement et avec des pas sûrs et ouverte sur le monde. Il ne s’agira en aucun cas ou en aucun moment d’une quelconque vengeance, ni apporter une honte à quiconque, nous comprenons (moi je comprends) que, les raisons des crimes et de spoliations, de l’époque des systèmes politiques despotiques sont ignobles et compromettantes pour tous les acteurs, gouvernants et les personnes impliqués dans ces affaires de crimes politiques et de spoliation. Nous demandons, nous tunisiens à eux tunisiens criminelles (crimes politique, crimes économiques) du passé, qu’il s’agit juste de comprendre que le 14 janvier 2011 est le début d’un avènement pour un autre ordre plus juste, solidaire et démocratique, et non simplement un événement « un avion qui a décollé et survolé la Tunisie et la méditerranée dans la précipitation et la peur ». Dire la vérité et expliquer le contexte, c’est aussi aider au démantèlement des mécanismes de la dictature et de la spoliation des richesses de notre pays. Accepter d’être jugé est un acte d’honneur et c’est une manière noble de participer à la réussite de notre révolution pour tous, si on est d’accord sur cette appellation -révolution pour tous-. Vu la situation actuelle en matière de l’action judiciaire, nous tunisiennes et tunisiens, nous avons le droit de douter, le gouvernement actuel a le droit de manier ces affaires avec précaution et précision, les responsables de deux anciens époques ont le droit à l’aveux pour continuer à faire partie honorablement de la nouvelle époque de la Tunisie et aider à éclaircir l’histoire cachée de la Tunisie. C’est un appel à la raison, et la responsabilité morale et historique de tous les tunisiens, la dictature est partie sans retour et ben Ali Harab. Mandhouj Tarek.

  3. 16
    khadhri

    الداخلية والحكومه كلها لا تساوي شئ امام حقوق ثار من اجلها الشعب وعلى الرجال المخلصين التحري في كل خيانه وبصدق لا كراهيه او تصفيات حسابات والشعب وحده من سيتصدى للظلم والخيانه وكما قدم الشهداء على مر التاريخ سيبقى على عهده

  4. 18
    HABBES Mohamed Zied

    La Tunisie n’a pas besoin d’une révolution pour avancer mais plutôt d’une catastrophe naturelle (séisme 9 degré, épidémie ,Tsunami…) ,ou d’un désastre guerre civile,attentats voitures piégés…,etc.
    c’est le cas de tout les grandes nations du monde,guerre civile au Etats Unis,la seconde guerre mondiale pour l’Allemagne,Hiroshima Nagasaki au Japon,Les catastrophes naturelles en Asie,tout le monde a besoin de repartir a zéro pour aboutir.
    Avec un peuple aussi égoïstes et profiteurs,qui plonge dans le silence,pour limiter les dégâts,il fallait plutôt faire des dégâts.
    Espérant qu’on retiendra au moins la leçon pour la prochaine fois.
    Pour moi en tout cas je ferais de mon mieux.

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *