Lors de la conférence internationale sur “les assises nationales de la justice transitionnelle en Tunisie”, une série de recommandations ont été proposées par les participants, entre autres une commission indépendante chargée de la justice transitionnelle ainsi que de l’ouverture des archives du ministère de l’intérieur et du tribunal militaire. Cependant la question de l’assainissement du ministère de l’intérieur reste en suspens : Quelle réforme entreprendre pour une véritable justice transitionnelle ?

Dans la vidéo suivante, Abdel Hamid Jarrey, Secrétaire général des forces de l’ordre en Tunisie, fait une déclaration surprenante. En effet, il appelle à ne procéder à « aucune réforme radicale au sein du ministère de l’intérieur pour ne pas toucher le circuit sécuritaire et provoquer son dysfonctionnement.

»

Dans la même logique, il loue le travail des forces de l’ordre en se faisant jeter des fleurs puisqu’il estime qu’il y a eu « amélioration de la performance de la police » alors que le bilan du ministère, s’il devait être élaboré, ne pourrait contredire le rapport Tunisie 2011 de la FIDH où il y a eu des attaques sauvages de la police contre les citoyens voire contre les journalistes.

Plus intrigant encore, il appelle à ce qu’on ne touche point aux structures du ministère ni à ses dirigeants puisque selon lui, cela pourrait conduire à un déséquilibre.

Par ailleurs, l’officier de police Samir Feriani, qui a été enlevé le 29 mai 2011 par des agents cagoulés, fait savoir durant la conférence que ce syndicat ne fait que couvrir les vrais commanditaires de la répression.

A quoi s’en tenir ? A un syndicat qui veut régler ses affaires « en toute discrétion », comme il l’avait déclaré dans un communiqué au mois de février 2011 ou à un officier qui a osé démasquer le travail de destruction des archives du ministère ?