Si on ne peut pas avoir un gouvernement islamique et appliquer la charia, c’est pour une raison très simple : Nous n’avons pas réellement compris le Coran, et la charia est directement déduite du Coran. Alors comment pourrait-on mettre en pratique ce que nous connaissons si peu ?

« L’ijtihad », ou la réflexion continue sur les sens de Dieu est justement un pilier de l’islam, car personne ne peut prétendre avoir tout compris. Le Coran est valable en tout lieu et à toute époque, car Dieu s’est adressé à l’homme de telle sorte que le Coran révèle plusieurs niveaux de lecture, adaptées aux différentes générations dont les capacités intellectuelles ne sont pas les mêmes.

Le mot « Livre » répété tout le long du Coran, et spécialement à la sourate « Les limbes », signifie aussi « écrit », donc langage écrit qui est un ensemble de signes graphiques auxquels correspondent des sens. Or, nous avons ici une nouvelle écriture ; puisque les sens ne sont pas véhiculés par des signes graphiques ou verbaux traditionnels, mais par un système de symboles permettant d’interpréter une information ou un message, en d’autres termes un code.

En effet, les signes de Dieu sont symbolisés par la lumière et leur intégration est symbolisée par la vue qui nécessite le décodage de cette lumière, car l’ intégration du message de Dieu nécessite la traduction ou le décodage de ses signes : à titre d’exemple, au verset (40) de la sourate « Les limbes, l’expression « حتى يلج آلجمل فى سم آلخياط «, évoque l’image du chameau qui passe par le chas de l’aiguille et symbolise l’ouverture de la pupille qui est variable, et qui peut se rétrécir jusqu’à avoir la taille du chas de l’aiguille, lorsque la lumière est trop forte ; rétrécissement qui ne l’empêche pas de capter l’image d’une entité aussi grande qu’ un chameau ;d’où l’image des êtres de lumières qui se prosternent devant Adam pour schématiser les signes de Dieu qui traversent le temps et donnent vie aux sens : si l’iris, désigné ici par le « hijab », protège l’œil grâce au contrôle de la quantité de lumière reçue, le « hijab » (verset 46), sert à masquer ce qui aurait pu aveugler et révéler que ce qui est compréhensible à l’homme à un certain moment ;alors que les réflexes d’adaptation, ou de dilatation et de contraction de l’iris, symbolisent la capacité de l’homme à comprendre.

« La réalisation du Livre » signifie donc le décryptage de ce code, car tout comme l’homme est issu de l’évolution biologique, le langage est le fruit de l’évolution sociale et Dieu s’est adressé à nous dans un langage universel, dans lequel les prophètes et les différents symboles sont utilisés ici pour écrire son message ; d’où le choix d’un prophète illettré qui n’est pas un hasard, puisque Muhammad ne reconnaît pas les signes graphiques de la langue traditionnelle, mais lit le langage du cœur, langage universel dont l’écriture a commencé bien avant l’islam, grâce aux différents prophètes et leurs histoires.

En effet, l’islam est le fruit de l’intégration du message global de Dieu. Il est essentiel de soulever le rideau (hijab) qui masque ses vraies valeurs en dévoilant le langage symbolique de Dieu ;on arrive ainsi à la perception d’une vérité immense par rapport à un être doté de si petites capacités, comme l’image du chameau qui passe par le chas de l’ aiguille ;de même les sens de Dieu traversent les différentes générations aux différentes perceptions, sans aveugler qui que ce soit, grâce à l’emploi d’un langage inaccessible aux sociétés passées qui n’auraient pu saisir que les mots et les sens apparents, mais qui peut désormais être compris par des sociétés plus évoluées.

Autrement dit, nous n’avons pas encore dépassé le stade de la traduction, puisque nous prenons les signes tels qu’ils sont et les images et les symboles pour ce qu’ils sont et non pour les sens qu’ils véhiculent. Nous devons poursuivre les différentes étapes de l’analyse de l’information pour arriver à une vraie connaissance de l’islam, puisque nos capacités intellectuelles le permettent mieux maintenant ; connaissance essentielle pour avoir la vraie nature de l’islam.