Dessin de Z

Par : Yahyaoui Mokhatr.

Nos medias nous renvois une image déformée de la réalité. La Tunisie d’après 14 janvier 2011 ressemble étrangement à celle d’avant. Le discours a certes changé, mais les auteurs comme les thèmes sont restés inchangés. On nous dénonce souvent l’Infilet pour nous dire qu’il s’agit de débordement, l’ancien lexique reste dominant et inaccessible à toute modification. La dualité islamistes progressistes continu a focaliser l’intérêt des préoccupations des élites comme avant, l’RCD mort vivant continu à occuper le centre de l’actualité et Ben Ali en bouc-émissaire chargé de tout les maux du pays permet au système d’espérer de survivre après lui. En résumé en pouvait emprunter la phrase à Tawfik Jbali « embrassez votre frère et réconciliez-vous, tout doit rentrer dans l’ordre et rester comme avant ».

Le gouvernement non plus ne nous aide pas à voir clair de son coté. A trois mois à peine des élections on ne sait pas encore avec certitude s’ils vont avoir lieu. Si on compte en terme d’échéances légales pour les candidatures, les pourvois et la campagne on est déjà à l’étroit si non le délai semble presque insuffisant pour honorer la date annoncée.

Le gouvernement transitoire, semble, tenté par l’hésitation ce qui signifie en clair le report des élections. Le président intérimaire n’a pas signé le texte du décret instituant le comité indépendant de supervision des élections sans donner aucune justification alors que l’installation de cette institution devient est urgence qui ne peut supporter aucun ajournement. Le premier ministre intérimaire ne semble pas non plus pressé de lui transmettre le texte du décret organisant les élections. Il n’a pas caché son avis ni ses réserves sur le résultat du vote sur les solutions adoptés Les autres projets de décrets concernant l’organisation de la presse et des partis politique ne semblent plus d’actualité…

Si on se penche sur la gestion chaotique, jusqu’à présent, d’autres importants dossiers comme celui de la sécurité, de la justice et de l’administration régionale on ne peut plus excuser une aussi flagrante obstruction au changement. La contre révolution est en marche et si la société lui est échappée le pouvoir reste aux mains des anciens dirigeants.

Le peuple veut l’abolition du système ont clamé les tunisiens dans tous les recoins du pays. Cette célèbre revendication reprise depuis dans toute la région n’a laissé aucun doute sur sa signification. Les hommes de notre pouvoir transitoire ont-ils vraiment saisi le sens et compris la signification ? J’en doute personnellement même de leur compréhension de leur rôle et de la limite de leur mission. L’avis de Mr Fouad Mbazzaa et de Mr Beji Kaied Essebsi ne nous intéresse pas, comme il ne nous intéresse plus celui de leurs ministres et de leurs conseillers. Ils ne sont que des agents d’exécution de cette volonté populaire unanimement exprimée et que les coïncidences de l’histoire ont voulu qu’ils soient dans les postes qu’ils occupent aujourd’hui pour l’exécuter.

Les quelques jours à venir vont nous fixer sur le sens de cette hésitation. Si la tentation de retour en arrière l’emporte dans les plans de l’actuel gouvernement, les tunisiens sont avertis pour se mobiliser à défendre leur révolution.

Tunis le 20 04 2011

Publié sur Tunisia Watch