Mehdi Houas, Ministre du tourisme du gouvernement provisoire

Monsieur Mehdi Houas, Ministre du commerce et du tourisme, a réagi le 25 février, au micro de Hana, journaliste de Mosaïque FM, à la polémique qu’a suscitée l’affaire « I Love Tunisia » qui a été commentée sur internet et sur la télé. Sur Jawhara FM, la question lui a été également posée (voir l’extrait 4 de l’interview, non retranscrit sur cette page).

Voici des extraits de la retranscription de l’interview sur Mosaïque FM.

Journaliste : …Il y a eu quelques critiques, des commentaires sur vos interviews sur Mosaïque [FM] et sur Facebook. Ces critiques disent que le projet « I love Tunisia » a été confié à une agence en France. Pourquoi Mehdi Houas a a choisi cette agence française alors qu’il n’y a pas de compétences tunisiennes associées à cette création. Quelle est votre réponse ?

Mehdi Houas (MH) : ” Deux points, ma réponse est très simple. Premièrement, j’ai choisi cette agence avec qui j’ai l’habitude de travailler quand j’étais nommé ministre et que j’étais encore en France : j’ai été nommé ministre jeudi. Vendredi, j’ai commencé à réfléchir à ce que je devrais engager comme action. Et samedi, j’ai choisi une agence et je lui ai donné ces instructions : vous avez ces deux semaines, je souhaite apparaître sur les télés et sur tous les médias français, à savoir TF1, France 2, France 3, France 5, France 24… toutes les radios et tous les journaux.

Je me suis dit, à mon avis, c’est une compétence plus française que tunisienne. Peut-être ai-je commis une faute, mais pourquoi pas !
Deuxièmement… [journaliste qui interrompt]”

Journaliste (non totalement audible): Pourquoi compétence tunisienne que étrangère ?

MH : “Je ne parle pas de l’informatique, je parle de la présence médiatique. Si vous avez constaté (ma) présence médiatique en France, qui (me) permettra d’attirer les touristes : c’est de cela mon objectif.

Deuxièmement, nous avons eu une idée, et ce le vendredi 11 février. Nous nous sommes dits, le lundi 14 février est une date magique : un mois après la révolution et la saint-valentin. Saint-Valentin, donc on va inviter les français – j’ai comme objectif d’attirer ces 1,5 millions touristes français pour qu’ils retournent en Tunisie -, on va leur dire, venez nous faire une déclaration d’amour, et venez nous dire que vous aimez la Tunisie. On a eu cette idée, et, effectivement, nous avons créé une page – qui a été appelé un site internet -. Vous avez consulté le site internet « I love Tunisia », pour vous (il s’adresse à la journaliste), combien vaut-il ? une idée ? plutôt 1000, 100000 ou 1000000 de dinars ?”

Journaliste : combien ça a coûté ?

MH : “Dites ce que vous pensez que ça a coûté !”

Journaliste : [inaudible]

MH : “1000 dinars. 1000 dinars, on en fait tout un problème, et on a dit que j’ai dénigré les compétences tunisiennes. Alors, que moi-même, Mehdi Houas, m’appartient une société, avant d’être ministre, qui, Talan, disposait de 100 ingénieurs travaillant en Tunisie. Je ne connaîtrais pas alors les compétences tunisiennes. C’est quelque chose qui se fait ? Cette page a été créée pour 1000 dinars.

Deuxièmement, concernant son hébergement : nous avons appelé l’ATI samedi. L’ATI nous a répondu : « Nous sommes en grève ». Où est-ce que je vais héberger la page internet ? Je change (le projet) et je me dis, Saint-Valentin ce n’est plus le 14 février et j’attends que l’ATI sorte de la grève où je vais héberger la page là où je le pourrais ? Ceci n’est pas sensé. C’est inacceptable (mouch ma39oul). Il y a eu une cabale innommable. Des personnes ont fait une pétition « Mr. Mehdi Houas ne connaît pas les compétences tunisiennes ». Qu’il vienne me rencontrer, le monsieur, me demander un rendez-vous, et je lui montrerais à quel point je connais les compétences tunisiennes. J’ai une centaine d’ingénieurs qui travaillent en Tunisie, et je suis le seul à les faire travailler. C’est insensé (mouch ma39oul), et c’est quelque chose qui… (inaudible)”.

Journaliste : dernière chose, je vous adresse … [Mehdi Houas reprend la parole]

MH : “Avant de me dire dernière chose, je dirais que c’est quelque chose qui fait mal au cœur, parce que, quelqu’un qui vient pour servir son pays, et on dit de lui cela, c’est inacceptable (ou insensé), et vous [à priori MH s’adresse aux journalistes] avez des responsabilités que vous devez porter”.

Journaliste : nous aussi, nous portons les réponses que vous apportez, parce que le deuxième partenaire avec… [Mehdi Houas reprend la parole]

“Vous aussi, vous devez faire des recherches, et avant de faire passer les choses positives, vous devez aussi dire que c’est inacceptable (ou insensé) ce que dit ce Monsieur [à priori le ou les auteurs de l’article de Nawaat ou des articles qui ont parlé du sujet]. Ce n’est pas du tout acceptable. Il y aura un moment, et on aura des comptes avec lui”.

La journaliste lui adresse une question concernant la modération des commentaires sur le site du ministère.

Dans la réponse de Mr. Houas : “que ceux qui écrivent des commentaires sur des choses qu’ils ne connaissent pas s’adressent à moi pour avoir l’information”.

MH : “n’importe qui, qui se gratte la tête, écrit un article. [il s’adresse à la journaliste] Donc c’est votre travail. Défendez votre travail. [La journaliste reprend le microphone]”.

La journaliste explique qu’elle fait son travail en venant solliciter les réponses du Ministre, comme il le suggérait justement.

MH : “Exactement, félicitations, et vous êtes venus, et je vous ai répondu. Une seule chose, il faut que les gens soient « sages ». Il faut de la sérénité. Parce qu’il faut réfléchir avant d’écrire, mais ‘dabar rassou’ [qu’il assume sa responsabilité, ou qu’il fasse ce qu’il lui plaît]. Maintenant, c’est le pays de la liberté, il faudrait l’apprendre aussi. Parce que la liberté n’est pas facile non plus. Il faut que chacun apprenne ce que veut dire « liberté ». Il faut l’apprendre. Ta liberté débute et se termine devant ma liberté à moi. Tu ne peux pas venir marcher sur mes pieds parce que tu es libre. Ce n’est pas ça la liberté. La liberté, il y a là où elle débute, et là où elle se termine. Et il faut que chacun respecte son voisin.”

Nous ne manquerons pas de revenir dans Nawaat sur les différents points de la réponse de Monsieur Houas.

Affaire à suivre…

Par Ilyes Masmoudi et Ali Gargouri

retranscription effectuée par les auteurs de l’article “Opération “I love Tunisia” : Mehdi Houas confie la promotion du tourisme tunisien à l’UMP ?