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Une analyse personnelle de l’opération 16 juin 2014 par Dahmani Frida

– D’où vient cette idée, qui la finance ? Un minimum de transparence serait de mise quand les interrogations sont plus nombreuses que les certitudes.

– Cette opération a lieu trop tôt et n’est pas comprise par le tout un chacun.Mauvais timing qui génère un malaise. Un cadre en assurance a déclaré “Mais on est déjà si embrouillés… Pourquoi en rajouter? On se fout de la gueule de qui?”. Encore une fois on veut aller vite et on confond vitesse et précipitation. Le 16 juin 2014 aurait du s’annoncer avant de débouler en plein février sans crier gare!

– Il est très maladroit de choisir 2014 comme date, trop connotée et sème encore plus la confusion.

– Les réalisations sont si utopiques que l’on ne peut prendre ces projets au sérieux. Elles ne tiennent pas compte des temps de faisabilité or aujourd’hui, on a besoin d’être rassurés avec des choses positives et concrètes et non point des chimères.

– Se projeter, dans l’absolu est une action qui peut fédérer mais pour se projeter il y a lieu de savoir d’où l’on part. Or la situation actuelle n’est pas prise en compte.

– C’est formidable d’imaginer un futur mais il ne peut faire l’impasse sur ce qui va fonder notre demain immédiat: une croissance de 1,5%, un déficit de la balance commerciale de 8 MDT, des boîtes off shore qui plient bagages, des entreprises tunisiennes qui sont dans de grosses difficultés et une société civile perplexe qui regarde monter l’islamisme. C’est cette réalité d’aujourd’hui qui fait les scénarios de demain.

– L’opération 2014 montre par contre combien la Tunisie est encore une fois divisée. Le peuple de la communication qui s’adresse à une élite et le peuple tout court qui a d’autres préoccupations.

Il vaut mieux arrêter de communiquer et se donner le temps de se reconnecter avec ce que veut le pays, quels sont ses besoins et comment éviter l’obscurantisme. Pour cela il faudrait sortir des bureaux et ne pas aller juste faire une balade à Kasserine ou Sidi Bouzid pour dire “j”y étais”.

– L’opération 2014 semble une grosse blague montée par une bande de potes lors d’une soirée en banlieue nord. Encore une déconnection avec ce qu’est le pays aujourd’hui. Pourtant les communicateurs devraient avoir les outils nécessaires pour évaluer où en est la Tunisie, ici et maintenant.

– Le 16 juin 2014 ressemble aux annonces mirifiques de l’ancien régime, on a juste transposer Sama Dubai à Kasserine , etc…

– Le 16 juin 2014 ne cerne pas les besoins du pays ni son économie, ce n’est pas Mac Do et un shopping center qui font une économie.

– Les fonds, le temps et les énergies employés à mettre sur pieds cette action auraient pu être utilisés autrement. dans l’urgence de construire une réalité.

S’il est nécessaire aujourd’hui, de fédérer c’est à travers d’autres démarches. Participer à la cacophonie ambiante par une communication qui ne se fonde pas sur des valeurs fortes et identitaires est une erreur. Une de plus dans des temps troubles qui demandent de réels éclairages et non pas des chimères.

Le quatrième pouvoir aurait pu plutôt exercer une pression sur le gouvernement pour que celui-ci communique mieux. Nous avons besoin de choses simples et évidentes.

Les plans sur la comète sont pour plus tard quand on sera convalescents, là on est gravement malades. Évitons l’insoutenable légèreté de l’être.