Elisabeth Guigou

Les amis socialistes de l’ami de MAM, Aziz Miled, l’homme d’affaires tunisien qui durant les émeutes promenait en avion Michèle Alliot-Marie, n’avait pas des relations sympathiques qu’avec le clan Ben Ali. Il est aussi au mieux avec l’ancienne ministre socialiste Elisabeth Guigou et son mari, Jean-Louis. Un ancien du cabinet de Michel Rocard et de la Datar.

Elisabeth Guigou préside en effet le comité de parrainage politique de l’Institut de prospective économique du monde méditerranéen, alias l’Ipremed. Une association loi 1901 dont son mari est le délégué général, et dont l’ami de MAM Aziz Miled est non seulement l’un des financiers mais aussi le vice‑président du conseil de surveillance. Créée en 2006, la petite entreprise de Mme et M. Guigou est, selon ses statuts, « un think tank euro-méditerranéen qui a pour mission de rapprocher par l’économie les pays du bassin méditerranéen ». Pas moins !

C’est en décembre 2009 qu’Aziz Miled est devenu vice‑président du conseil de surveillance de l’Ipremed. Une nomination saluée en ces termes par l’association :

« L’élection à la vice-présidence de M. Aziz Miled, premier à représenter les pays de la rive du Sud, constitue un hommage significatif au rôle que joue la Tunisie sous la conduite du président Ben Ali. »

On ne saurait mieux dire. Comme tous ces machins qui organisent colloques, déjeuners-débats et autres séminaires, entre décideurs des deux côtés de la Méditerranée, l’Ipremed compte un « comité de parrainage politique ». Sous la présidence de la camarade Elisabeth, s’y retrouvent quelques semi-retraités de la politique européenne comme Romano Prodi, Felipe Gonzalez, Hubert Védrine et même Alain Juppé.

Quant au conseil d’administration qui réunit les généreux financiers de l’association, on y découvre les pédégés de la fine fleur de l’industrie française qui travaillent notamment en Tunisie : de Gérard Mestrallet, le pédégé de GDF Suez, à Pierre‑Henri Gourgeon, le patron d’Air France, en passant par le président d’Alstom Transport.

Une curiosité : parmi les donateurs de l’Ipremed et membres du conseil de surveillance figure Jacques Servier, du laboratoire du même nom et fabricant du Mediator. Le monde politico-économique est tout petit. A Tunis comme à Paris.

Article paru dans le Canard Enchainé n° 4712 du 16.02.11 et mis en ligne par www.nawaat.org