Nous publions ici une lettre ouverte à propos de Madame ALLIOT-MARIE écrite par des Français de Tunisie via le blog Causerie

Michelle Aillot-Marie, Ministre français des affaires étrangères

Mme Michèle Alliot-Marie manque sérieusement de panache, son attitude, arc-boutée sur son maroquin, humilie la France, sa politique étrangère et l’ensemble des Français en Tunisie ou ailleurs.

Elle n’a rien trouvé de mieux, pour assurer sa défense, que de clamer l’amitié désintéressée de Monsieur Aziz Miled à son égard.

Est-elle à ce point naïve, désinformée, ou pire encore ? Car TOUS les Tunisiens connaissent depuis toujours les méthodes du régime Ben Ali pour donner aux puissants européens et aux groupes d’influence une image paradisiaque du pays.

Monsieur Aziz Miled n’est en rien une « victime » des Ben Ali-Trabelsi. Il est depuis de très longues années un ami personnel du président déchu n’hésitant pas, pour lui plaire, à financer grassement les campagnes électorales de ce dernier.

MAM a dit qu’il était chef d’entreprise avant le régime de BEN ALI. C’est tout à fait exact. Mais ses entreprises ont beaucoup prospéré sous l’ère BEN ALI : une amitié qui rapporte en quelque sorte.

En ce qui concerne l’affaire de la fusion des compagnies NOVELAIR et KARTHAGO AIRLINES tout laisse supposer que MILED se voyant vieillir et connaissant le difficultés de BELHASSEN TRABELSI avec KARTHAGO aurait spontanément proposé 20% de ses parts au dit TRABELSI, ainsi que la présidence de la compagnie sachant que le fait de le faire entrer au capital lui permettait de rendre un service de plus à la famille. La rendant redevable.

L’appel des 65.

Il est d’ailleurs à noter qu’il n’a ainsi fait qu’imiter les plus grandes sociétés Françaises, telles CARREFOUR, GÉANT CASINO, dernièrement ORANGE, etc…

C’était un habitué du Palais de Carthage qui a signé avec enthousiasme en 2009 (alors que Ben Ali venait juste d’être réélu pour la enième fois à près de 90% des voix) l’appel des 65.

65 personnalités qui demandaient à Ben Ali de se représenter en…2014. En Tunisie on appelait cette liste la liste des “super-fayots”. On n’y trouve que du beau monde…des lèche-bottes qui voulaient tous s’attirer les bonnes grâces du raïs. Une bande de corrompus qui en bons opportunistes se mettent toujours du bon côté du manche. L’intérêt supérieur de la nation ne les concerne pas. Seuls comptent et compteront toujours leurs petits intérêts personnels.

MILED faisait la promotion du BENALISME.

Monsieur Aziz Miled participait activement avec Monsieur Hosni Djemmali, propriétaire du groupe Sangho et fondateur de l’association EFT (Echanges franco-tunisiens) à la promotion de la Tunisie de Ben Ali.

Ces deux hommes n’avaient pas été choisis par hasard : tous deux sont avenants, affables, excellents communicants et hommes d’affaires avisés et rusés.

Ils possèdent des hôtels prestigieux, des avions, des coins de paradis qu’ils ne demandent qu’à mettre à la disposition du pouvoir. Ils savent qu’ils en tireront toujours les dividendes en faveurs diverses et variées. Ce sont un peu les « lèches » que l’on a tous connu dans notre parcours scolaire : ceux qui veulent toujours se faire bien voir par la maîtresse au détriment de leurs petits camarades.

Le plan est simple : l’Homme étant par essence cupide il suffit de l’inviter sous prétexte d’amitié à toutes sortes de voyages, excursions, repas et autres joyeuses festivités dans les beaux établissements de ces « deux agents commerciaux » de Ben Ali et parfois même dans de prestigieuses adresses parisiennes afin de créer un groupe d’influence au service de la communication du clan Ben Ali-Trabelsi.

Tout le gratin de la société française se presse pour en être : des politiques bien sûr, des journalistes, des femmes de ministres, des diplomates, parfois des artistes.

Une fois gavés de champagne, fois gras,langoustes et vins fins ils n’auront de cesse de faire état de leurs amitiés tunisiennes, de ces hommes qui ont la chance d’appartenir à un si beau pays, si généreux et si bien tenu par un président « bon pour son peuple », un démocrate avec une économie « saine » comme l’affirmait récemment DSK.

Cela fait toujours bien d’avoir des amis Maghrébins mais riches sur lesquels on peut toujours compter pour quelques vacances tous frais payés. L’hospitalité Méditerranéenne : un classique en somme.

Ce plan est une fantastique réussite puisqu’aux dernières élections présidentielles Tunisiennes presque aucun journaliste et aucun homme politique français ne s’émeut du résultat : Ben Ali est réélu à plus de 90% des voix.

La recette des élections à la BEN ALI.

S’ils veulent, nous pouvons leur donner la recette, dont certains rêvent déjà peut-être pour l’appliquer aussi en France, pourquoi pas ? C’est archi facile, il suffisait d’y penser et surtout de ne pas avoir honte de le faire : seuls les membres du RCD, parti dominant, obtiennent leur carte d’électeur. Le reste de la population a officiellement le droit de la demander mais concrètement ils ne la recevront jamais. Si certains insistent pour l’obtenir, ils se retrouvent sur liste rouge sans possibilité d’obtenir un passeport et avec moult tracasseries fiscales et administratives.

La marque Ben-Ali se vendait très bien auprès des élites françaises qui à leur tour devenaient des fervents défenseurs du système allant, comme MAM, jusqu’à proposer une collaboration policière au plus fort de la révolution Tunisienne alors même qu’elle venait de se faire offrir une virée en Tunisie par son « ami » Ben Miled.

Le mépris.

Ce qui est choquant au fond de la part de MAM et de tous ceux qui se sont fait « acheter » par le clan Ben Ali-Trabelsi et compagnie c’est le mépris révélé par leur attitude : le mépris du peuple, le mépris des souffrances des plus faibles, le mépris des principes les plus élémentaires de probité, d’équité, d’honnêteté intellectuelle. Aucune compassion, aucune gêne, aucun remord si ce n’est celui d’avoir été pris à la place des autres.

Et bien voyez vous Madame Alliot-Marie et consorts c’est justement contre ce mépris que les Tunisiens ce sont révoltés : non pas parce qu’ils avaient faim, en Tunisie l’entraide familiale est telle que tout le monde mange à sa faim, non pas seulement parce qu’ils sont à la recherche d’un emploi.non ces gens se sont révoltés parce qu’ils voulaient qu’on les respecte, parce qu’il voulaient qu’on les traite comme des hommes et non comme des moins que rien.

Il est plus vivant que vous, Madame.

Si vous aviez un peu étudié votre dossier de la mal-nommée « Révolution de Jasmin », si vous vous étiez intéressée aux petites gens qui peuplent ce beau pays, si vous aviez des diplomates qui au lieu de courir de cocktail en cocktail avaient pris le temps de rencontrer la vraie Tunisie, celle des travailleurs, des jeunes, des gens qui souffrent et des petits ouvriers vous n’en seriez pas là.

Oui, là où vous êtes : une dame pitoyable qui, à la limite de l’hystérie, arpente les plateaux de télé en n’ayant de cesse de se justifier. Tout ça pour quoi ? Pour garder votre place dorée et vos avantages.

Vous manquez cruellement de dignité. L’objectif de votre vie c’est de profiter, d’en prendre le plus possible, de tout accepter mais surtout, surtout, de continuer à être « quelqu’un » : ah, oui vous aurez réussi dans la vie mais nous doutons que vous ayez réussi votre vie.

En fait tout cela n’est qu’illusion. Vous courez après des chimères.

C’est ce qui vous différencie d’un Mohamed Bouazizi : après avoir été giflé par une policière, alors qu’il ne demandait qu’à vivre de son travail, il s’est immolé. L’humiliation, la honte c’était plus qu’il ne pouvait supporter. Il préférait mourir que vivre à genoux. Il a crié son désespoir et sa dignité…il est mort mais aujourd’hui il est plus vivant que vous.