Les articles publiés dans cette rubrique ne reflètent pas nécessairement les opinions de Nawaat.

On est en droit de se demander pourquoi la communauté internationale n’a pas bougé, restant silencieuse, et observant ce qui se passe en Tunisie. Les différentes réponses de la volonté de non ingérence dans les affaires internes me paraissent suspectes.

Je vais ici exposer mon point de vue personnel qui se base sur une analyse des différentes hypothèses, sur la lecture des derniers faits, mais aussi les derniers articles qui ont paru et sur les communiqués officiels.

Je commence par 1987, personne ne peut ignorer le rôle qu’ont joué les américains et français pour mettre en place Ben Ali, avec qui ils avaient des liens très forts.

Ces même acteurs, à qui se rajoute les Italiens et par la suite Israéliens, et les pays du Golf, ont entretenu ces liens, et se sont satisfait de la stabilité politique et sécuritaire en Tunisie.

La Tunisie n’était pas ce qui les intéressait, pas plus qu’en 1881. Ce qui les intéressait c’était d’avoir un partenaire dans la région, un rempart contre les soit-disant islamistes, mais surtout et avant tout d’avoir une main mise sur un pays qui partage des frontières avec la Libye et l’Algérie. Vous commencez peut être à comprendre la grande amitié qui s’est nouée entre Ben Ali d’une part et Berlusconi et Chirac d’autre part. Sarkozy n’a rien changé à cette donne.

Tout le monde en Tunisie se rappelle que l’étau s’est un peu desserrée autour de la pratique religieuses au début des années 2000, et que « bizarrement » elle s’est accompagnée du retour des investissement des pays du Golf et leurs amplifications. Ceci laisse supposer une hypothétique négociation avec les courants islamistes dans ces pays pétroliers.

Israël a indiqué aujourd’hui qu’elle suit la situation en Tunisie avec attention, et qu’elle regrette le départ de Ben Ali qui les a bien accueillis en 2005. Et qu’elle « souhaite » que le prochain gouvernement garde le même cap.

Pendant la révolution de ce mois de janvier 2011, le monde entier a été pris de court. Même la France au lieu de déplorer les morts, a proposé à Ben Ali de l’aider à circonscrire la révolution. L’attitude des USA n’était pas si différente, appelant les deux parties à la retenue.

Mais voilà l’armée a refusé de tirer, le peuple s’est indigné et a continué le combat poussant Ben Ali au départ. La panique a gagné toute la région, la planète entière. Face à la répression, au blackout médiatique, au silence international, les Tunisiens ont continué.

Ce Rachid Ammar est, semble-t-il, investi par un sens patriotique et citoyen incomparable pas comme ce rat de Ben Ali et ses collaborateurs.

Le soir même, une mascarade ; le premier ministre se proclame président par intérim. Les diplomaties du monde entier ont salué ce nouveau président et ont dit qu’ils continueraient à travailler avec lui. Et pourtant l’erreur juridique a de suite été relevée.

Le lendemain, les Tunisiens ont manifesté leurs désaccords. Le soir, intervient un nouveau changement de président. Les pays du monde entier ont à nouveau accepté. Mais face à ce peuple têtu, le monde commence à s’inquiéter. Ils ne peuvent plus compter sur le gouvernement que Ben Ali a laissé derrière lui, le peuple l’a désavoué.

Aujourd’hui j’ai lu dans des journaux étrangers, qu’on souhaiterait (les étrangers) que Rachid Ammar prenne les pouvoirs. Des voix se lèvent de tout part, craignant le résultat des urnes.

On souhaite publiquement et on encourage un processus démocratique « responsable » en Tunisie (comme si la démocratie n’est pas responsable, et que la volonté du peuple peut être critiquée), et on complote derrière les rideaux. On en arrive même à introduire des commandos étrangers (Allemands, Suédois, Français arrêtés au moment de l’écriture de cet article. Et je m’attends à plus de nationalités). Un commando israélien serait introduit à Djerba pour faire « fuir des juifs tunisiens » (sources incertaines).

L’occident ne souhaite pas une démocratie gagnée par le peuple (comment peut on la définir autrement ?), et préfère à cela l’ordre et un régime sécuritaire sûr.

De l’autre côté en Orient, on sur-médiatise Rached Ghanouchi. On le présente comme « La victime », le légitime à représenter et à gouverner les Tunisiens. Les tunisiens ne peuvent ignorer leurs buts idéologiques, et je ne m’y attarderai pas.

Quand Ghadafi se permet de parler aux tunisiens comme il l’a fait hier, on peut se poser la question s’il a tous ses moyens. Mais je pense qu’il parlait sans que son message ne passe. Ghadhafi n’a pas pu dire aux Tunisiens qu’il craint le pire. Il craint cette lutte internationale et idéologique, il craint de perdre cette stabilité, il craint l’interventionnisme américain et occidental.

Mais le monde entier ignore la maturité du peuple tunisien, ses espoirs et son potentiel. Ce peuple se battra s’il faut contre le monde entier, maintenant qu’il est au courant de ces complots, et la volonté du peuple, comme l’a chanté Abou El Kassem Chebbi, et comme le chante chaque Tunisien, sera consacrée.

Mr Ghadhafi le message est passé. Et on vous dit NON ! Ben Ali n’est pas la meilleure solution pour nous. Et nous vous prouverons que nous resterons debout face à tous ces impérialistes, face à l’Occident et l’Orient réunis, face au vent et orage.

La meilleur réponse que mon peuple peut leur donner, est de continuer la lutte, le combat, pour la liberté et la démocratie.

Mr Obama, vous m’avez déçu. Nous avons reçu les messages de vos complots. Nous avons reçu les messages provenant de tout part et complotant contre nous. Et nous allons vous décevoir à notre tour, en continuant sur le chemin que le peuple s’est frayé.

VIVE la TUNISIE, vive la liberté.