Comedie Electorale. Dessin de Z.

En 2004 La Tunisie compte 9.910.872 habitants d’après les résultats du « Recensement Général de la Population et de l’Habitat » réalisé durant cette année. Si on prend en compte la répartition de la population selon leurs tranches d’âges 6.500.000 habitants au moins auraient plus de 20 ans en 2004 et seraient en âge de voter. Seulement en consultant la liste des Tunisiens inscrits et appelés à voter au cours des élections législatives et présidentielles du 25 octobre 2004 seuls 4.609.237 sont inscrits et environ deux millions d’électeurs potentiels ont étés purement et simplement ignorés.

Pour les dernières élections du 25 octobre 2009 le discours officiel à fortement insister sur les efforts déployés par l’administration pour permettre à tout les tunisiens de participer à cette consultation. Une nouvelle loi a même été promulguée pour baisser l’âge du vote de 20 à 18 ans. Cet amendement du code électoral représenterait en chiffre un ajout additionnel de quelques 450 000 nouveaux jeunes électeurs d’après les estimations officielles. Ces nouveaux jeunes électeurs viendront normalement s’ajouter aux nombre de l’augmentation annuelle de la population estimé à 120.000 par ans et qui représente pour les cinq ans 2004/2009 quelques 500.000 nouveaux électeurs supplémentaires.

Ainsi sans compter les deux millions de tunisiens non inscrits sur les listes électorales en 2004 pas moins de 950.000 nouveaux votants devraient normalement se trouver dans le nombre des inscrits aux listes électorales pour les du 25 octobre 2009.

Mais les chiffres sont là pour démentir la vanité du discours. 4.974.707 tunisiens seulement ont étés appelé à voter alors qu’ils devaient être (4.609..237 + 950.000 = 5.559.237) sans compter les tunisiens résidents à l’étranger qui ne sont pas concernés, en vertu de la loi, par les élections législatives en Tunisie. Ainsi, si on compare la masse électorale du 25 octobre 2009 à celle des élections de 2004 on s’aperçoit que le nombre des électeurs n’a pas augmenté de plus de 350.000 nouveaux électeurs comme il apparaît dans les chiffre mais déminé proportionnellement au nombre total de la population de plus de 600 mille électeurs par apport aux élections précédente de 2004.

Avec 600 milles nouveau exclu qui ce sont ajoutés aux deux millions d’exclus depuis 2004 les élections législatives de 2009 ont étés faussés depuis le début par une administration sélective et partisane qui a condamné plus du tiers du peuple tunisien à l’exclusion de leur droit fondamental et souverain de participer au choix sur le même pied d’égalité à l’élection de leurs représentants au parlement. Ce n’est là qu’un aspect de cette parodie d’élection qu’on continue de nous jouer depuis plus d’un demi-siècle maintenant et qui fait que plus du tiers des tunisiens restent exclus de leur droit constitutionnel fondamental de choisir leurs représentants.

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Cette introduction destinée à préciser à Mr Zine El Abidine Ben Ali qu’il ne s’agit pas d’une « Infime minorité » pour passer outre ses menaces « contre quiconque émettra des accusations ou des doutes concernant l’intégrité de l’opération électorale » s’inscrit dans la thèse qui soutient que les résultats de ce scrutin sont faux et fabriqués de toute pièce et ne représentent même pas l’expression du vote des destouriens et de ceux qui se sont déplacés pour voter le 25 octobre dernier.

Je ne vais pas revenir sur les aspects que j’ai abordé dans trois articles en arabe publiés au cours des deux semaines qui ont précédé ce scrutin (1) et qui ont fait que les résultats de nos élections soient connue d’avance dans leur moindre détails et que l’électeur n’est qu’un comparse manipulé par l’administration dans cette opération qui ne peut être qualifié que de mascarade comme je l’ai noté dans mes articles précédent.

Un candidat n’a pas le droit de s’adresser aux tunisiens la veille d’une élection et un président de la république n’a pas le droit d’intimider ses citoyens et de les menacer de poursuites sur la base de leurs opinion de son élection la veille d’un scrutin. Si le président Ben Ali a été obligé de faire cette sortie ce n’est pas parce qu’il ignorait ces règles fondamentales de droit mais à cause de l’appréhension ressenti au sommet du pouvoir des retombées de la désaffection générale palpable la veille du scrutin.

Il faut être un étranger ou n’avoir jamais vécu en Tunisie pour pouvoir avaler tant d’anomalies et ne pas ressentir l’affront que continu à faire subir ce régime aux tunisien par ses manipulations.

Il été clair que le pouvoir à compris qu’il ne pouvait plus tromper personne par ses scores de plus de 90% et la décision d’avoir des résultats légèrement au dessous de 90%, pour le président élu comme pour le taux de participation, été attendue et n’a surpris personne. Ainsi le taux de participation qui été annoncé tous les deux heures et qui culminait à 87,15% à 16 de l’après midi le jour du scrutin s’est subitement bloqué à 89.40% à 18 heure. Et alors qu’on annonçait dans l’heure les taux de participations précédents au cours de la journée on à du attendre le matin pour le savoir avec les résultats. Ce taux a été tout simplement baissé de deux point par apport à celui des élections de 2004 qui été de 91,40%. C’été un simple chiffre décidé d’en haut pour tempérer le ridicule du résultat réel que plus personne ne parvient à avaliser.

Il est aussi surprenant de trouver un parti qui s’est le plus investi dans ces élections et qui été le plus pragmatique à jouer le jeu à fond comme le Parti de l’Unité Populaire, qui de plus a bénéficier le plus de la couverture des médias, de moyens mises à sa disposition et de facilités pour mener comme il veut sa campagne, dans la position du seul parti à enregistrer un recul dans ses résultats en nombre de voix obtenus par apport aux précédentes élections. Et que pouvait dire Mr Mohamed Bouchiha de plus que ce qu’il a déclaré « Notre participation s’est bien déroulée lors de la campagne électorale et lors du scrutin. Ce résultat est pour nous suffisant et motivant ». Alors qu’il proclamait 24 heures auparavant qu’il s’attendait à un résultat à deux chiffres il a du se contenter de 03.39% des voix. La situation ne permet pas de bousculer le classement d’une hiérarchie préétablie entre partis d’opposition sans répercussion.

Ainsi le Mouvement des Démocrates Socialistes fort d’un héritage dont il ne garde plus que le nom continuera à figurer comme le premier parti d’opposition en Tunisie. Avec moins de 10 000 voix de plus qu’en 2004 son cota est portée à 14 siège au parlement dont une majorité reconduits pour la troisième et la quatrième fois. Certains croient que le RCD apporte son renfort à l’MDS pour lui permettre d’atteindre ce score de 200,000 voix alors que la réalité semble tout autre et il ne s’agit que des chiffres distribués qui n’ont aucun rapport avec la réalité.

Mais la véritable surprise de ces élections vient contre toute attente d’un autre parti en dislocation totale, abandonné par ses deux principaux dirigeants et pratiquement vidé de ses militants. Après un congrès monté de toute piéce sa direction actuelle est venue l’occuper. Le Parti Social Liberal parvient ainsi à multiplier par quatre le nombre des voix qu’il a obtenu par apport aux élections précédentes. Accrédité de seulement 25,261 des voix représentant 00.6% des suffrages en 2004 le PSL obtient 99,468 voix en 2009 et se trouve ainsi avec 8 députés au parlement.

Quant a l’ancien secrétaire général du PSL qui à été chargé de former un autre parti pour les verts il s’est trouvé gratifié de 74 000 voix et six sièges pour son parti au parlement.

Il est difficile de traiter de tel chiffres scientifiquement tellement ils trahissent la frilosité de la manipulation. Leur seul fil conducteur tend à tenir et renforcer le statuquo. Ces tentatives inouis d’ériger en parti d’opposition des formations fantomatiques qui n’ont aucun impact concret sur la société et dont le seul point commun est d’être dirigés par des individus inamovibles et aux liens obscures se proclament tous plus Benalistes que Ben Ali.

Le seul parti d’opposition au parlement et qui s’est vu réduit à 1% des suffrages lors des élections de 2004 s’est trouvé cette année à 0,5% des voix tout rond. N’y a t-il pas là trop de chiffres rond que les règles de la probabilité permettent de supposer ?

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Le résultat qui résume toute cette comédie voulait nous expliquer et afficher au monde entier que 99,95% des tunisiens sont pour Ben Ali et seulement 00,50% s’oppose à lui.

Je ne crois pas que les martyrs de 1938 qui ont payé de leur sang la revendication du peuple Tunisien d’Un parlement Tunisien « BARLAMAN TOUNSI » ont eu à l’esprit qu’une telle institution peut être réduite à des « Beni oui oui » qui ne jure d’allégeance qu’a un seul individu. Un parlement tunisien pour les tunisien est un legs de sang et de l’histoire que nous nous transmettons de génération en génération jusqu’au jour de son élection.

Yahyaoui Mokhtar
Tunis le Mercredi 28 octobre 2009

Via Tunisia Watch