Jehaider, l\'ami de Taoufik Elamri. Source : Metrofrance.com
Jehaider, ami de Taoufik El Amri, était avec lui le soir de sa disparition

• Qu’attendez-vous de du procès qui s’ouvre demain à Nantes ?

Je ne sais pas trop quoi penser, car ce procès, c’est un peu l’inconnu. J’espère que les gens diront la vérité, sur ce qui s’est vraiment passé, car je n’ai pas envie d’entendre des fausses déclarations comme celles entendus après la disparition de Taoufik.

• Vous maintenez vos déclarations de l’époque, dans lesquelles vous affirmiez que les policiers auraient dû conduire Taoufik en cellule de dégrisement ?

Oui, je maintiens, car à la base, c’était prévu comme cela. On pensait que c’est au commissariat qu’allait se retrouver Taoufik. Jamais j’aurais pu imaginer qu’ils allaient le relâcher quelques minutes plus tard, à quelques centaines de mètres du canal.

• Comment vivez-vous depuis l’accident ?

J’y repense tout le temps. Mais je ne suis pas le plus à plaindre. Depuis sa mort, j’ai été plusieurs fois en Tunisie. J’ai vu sa famille, le malheur et la douleur qu’ils vivent…Leur vie s’est un peu arrêtée depuis.

• Vous craignez que les policiers ne soient pas condamnés ?

Je crois en l’Etat et en la justice. Mais, il faudrait au moins une condamnation pour le délaissement de personnes. Et puis, les policiers ont menti à plusieurs reprises avant de se rétracter : au départ, ils disaient qu’ils ne l’avaient pas arrêté, ensuite qu’il n’était pas ivre du tout… On était ensemble ce soir-là, je peux vous dire que l’on avait bu… D’ailleurs, l’autopsie à bien dit qu’il avait 3,74 grammes d’alcool par litres de sang. Ça ne s’invente pas.

Moi, depuis le départ, je ne crois pas à ce qu’ils disent. Et puis, il y a quelque chose que je ne comprends pas : si, dès le départ, ces policiers n’ont rien à se reprocher, comme ils disent, pourquoi ont-ils fait autant de fausses déclarations.

Propos recueillis par Adrien Cadorel
Metrofrance.com