3-Les vols sinistres de la CIA et ses « Goulags » dans le monde

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Du mois de novembre 2001 jusqu’à l’été 2005 plus de 300 vols exclusivement de la CIA sont jusqu’à présent enregistrés dans les différents aéroports seulement européens. Mis à part quelques noms révélés, tous les autres passagers « invités » sur ces vols demeurent dans l’absolu silence. On ignore leur sort et aussi les lieux de leur détention si jamais ils sont encore en vie. Le quotidien El Pais du 7 décembre est revenu de nouveau sur cette question qu’il suit depuis bien longtemps et a donné des chiffres sur ces vols : 94 en Allemagne, 76 en Angleterre, 38 en Irlande, 24 en Espagne, 16 au Portugal, 15 en République Tchèque, 13 en Grèce, 13 à Chypre, 6 en Hollande, 6 en Pologne, 4 en Roumanie, 3 en Suisse, 2 en France, 2 en Turquie et 1 dans chacun des pays qui suivent Croatie, Suède, Estonie, Malte, Macédoine, et Hongrie.

Le 15 novembre dernier, le même journal écrivant seulement sur les vols qui ont atterri ou décollé des seuls aéroport espagnols et dressait le tableau suivant :

Tableau des vols qui ont fait escale à l’aéroport Son Sant Joan de Palma de Mallorca (Espagne)

Table 1

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(* L’aéroport de Mitiga en Libye se trouve être celui de l’ancienne base militaire américaine « Wells ? » qui a changé de nom pour porter celui de la petite fille qui a été tué par les américains à l’époque. Un coup de fanfaronnade de Kadhafi quand il prétendait être le pire ennemi des Etats-Unis).

Au total quatre avions différents ont été utilisés. Au moins en dix occasions – écrit le journal – ces quatre avions ont fait escale à l’aéroport Son Sant Joan à Palma de Mallorca.

Le premier vol analysé par les services des autorités espagnoles chargées de la douane (La Guardia Civil) correspond au Boeing 737 venant d’Alger le 22 janvier 2004. Le lendemain il s’est envolé vers la Macédoine. Là il aurait pris Khaled El Masri de nationalité allemande et d’origine libanaise. On reviendra plus loin sur ce cas.
D’autre part le – selon le journal El Pais du 17 novembre, c’est le 17 février 2003 que l’avion Gulfstream matricule N85VM, propriété de l’équipe de baseball américaine Red Sox, avait décollé de la base militaire américaine de Ramstein en Allemagne avec à son bord l’égyptien Hassan Mustapha Osama Nasr, dit aussi Abou Omar, qui a été auparavant séquestré à Milan en Italie où il résidait légalement. Dans cette opération se trouve impliqué, le consul des Etats –unis dans cette ville.

La Guardia Civil espagnole a aussi enquêté sur les propriétaires directs de ces avions. L’un des deux Boeing, celui immatriculé aux Etats-Unis, appartient à la compagnie Keeler and Tate Management. Tous les services qui ont été fournis à l’avion à l’aéroport ont été sollicités par la compagnie Jeppesen Dataplan en Californie. Cette compagnie sa raison sociale consiste à la gestion des services de handling, taxes d’aéroport et autorisations de survol. Les trois autres avions appartiennent à la compagnie Stevens Express Leasing, une des compagnies américaines qui – selon le New York Times –collaborent avec la CIA en lui louant les avions destinés aux séquestrations des présumés terroristes islamistes.

D’autre part l’entreprise américaine qui a sollicité le handling à la compagnie espagnole Assistair pour les services de nettoyage de l’avion Gulfstream N85VM s’appelle Air Routing International domiciliée à Houston aux Etats-Unis. Cet avion se trouve en même temps utilisé par la compagnie américaine Richmon Aviation.
Dans son enquête, la Guardia Civil espagnole est arrivée jusqu’à l’identification des passagers américains des divers vols en suivant les traces de leurs hébergements. Plus de cinquante (Agents de la CIA) ont été logés dans les hôtels Gran Melia Victoria et Mariot Son Antem Llucmajor. La plupart d’entre eux – selon la Guardia Civil – portaient des passeports dont la numération commence par 900 ce qui veut dire qu’il s’agit de personnes qui jouissent de statut diplomatique et par conséquent d’immunité. Dans son rapport, la Guardia Civil conclut que s’agissant de vols privés on ignore le genre d’activités déployées par les passagers. Aussi éclairante qu’elle soit, l’enquête de la Guardia Civil, sur le plan exhaustif, le journal écrit dans son édition du 24 novembre 2005 sur les multiples difficultés que rencontrent les enquêteurs, entre autres, celle relatives aux changements fréquents de matricules de ces avions. Il cite en exemple le B-737 qui avait fait escale à plusieurs reprises à Palma de Mallorca au mois de mars 2004 sous le numéro N313P est le même que celui qui avait fait escale en janvier 2005 sous la matricule N4476S.

Dans le même article il est rapporté aussi qu’un avion de fabrication espagnole un CN-235 matricule N168D en relation étroite avec la CIA avait fait escale à l’aéroport Son Sant Joan de Palma le 22 juillet dernier. Il venait de Herat (Afghanistan). Le 12 août il est revenu d’Amman (Jordanie). De son côté, le journal islandais Morgunbladid affirme qu’un autre CN235 ou le même, mais avec la matricule N196D, avait fait escale à Reykjavik le 16 novembre 2005 et était affrété par la CIA. Il venait d’Ecosse et se dirigeait vers le Canada.

Le 31 mai 2005, le New York Times avait, de son côté, lui aussi publié un rapport détaillé avec des informations précises sur la bataille de terreur que mène la CIA à travers les vols charters de par le monde et qui coïncident avec l’enquête de la Guardia Civil espagnole.

Le même journal, dans son édition du 16 novembre 2005, écrit que des vols du même genre ont atterri et décollé de l’aéroport Reine Sophie de Tenerife aux îles Canaries. Voici le tableau élaboré par le journal des vols qui ont fait escale dans cet aéroport :

Les vols de la CIA qui ont fait escala à Tenerife (Aéroport Reine Sophie)

Table 2

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Les données techniques facilitées par l’AENA, les services des contrôles aériens espagnols, confirment bien les informations publiées par le journal, Opinion de Tenerife en ce qui concerne le dernier vol du 07 mai dernier. Cet avion de 15 places se serait maintenu sur la piste au moins 20 heures.

De son côté le quotidien de Las Palmas, la capitale des îles Canaries, La Provincia avait rapporté dans son édition du 17 novembre qu’au moins cinq avions impliqués dans ce genre de transfert d’un point à l’autre de la planète de personnes détenues illégalement ont fait escale à l’aéroport Gando (Gran Canaria) entre janvier et octobre 2005. Selon l’information arrivée au journal, deux appareils étaient arrivés de Tan Tan au Maroc et du Pakistan. L’un des deux, le Boeing 737 matricule N313P est le même qui avait atterri et décollé quatre fois à Palma de Mallorca. Dans sa communication radiophonique avec la tour de contrôle, les propres pilotes avaient qualifié leurs missions d’opérations carcérales.

Dans une déclaration au journal Hürriyet d’Ankara du 11 décembre le ministre des affaires étrangères turc A.Gul a, de son côté, confirmé que l’avion DHC-8 matricule N-505LL était arrivé à Istanbul le 31 octobre dernier à 16 heures 15 venant de Barcelone pour repartir le lendemain – c’est-à-dire le 1er.novembre 2005, le jour de la Toussaint, à 15 heures vers Bakou en Azerbaïdjan. Le même avion fera, de nouveau, escale à l’aéroport Sabiha Gokcen aussi à Istanbul venant de Bakou le 15 novembre. Le journal hollandais Volkskrant a confirmé la présence cet avion, DHC-8 (Ou Dash-8 écrit-il), à l’aéroport d’Amsterdam le 17 et le 18 du même mois avant de repartir vers Reykjavík (Island). Le 30 novembre ce même avion était photographié sur l’aéroport Daytona Beach (Floride). L’avion est enregistré au nom de Path Corporation, une compagnie domiciliée à Rehoboth Beach (Delaware U.S.A) et qui n’est au fait qu’une compagnie écran de la CIA. Cet avion a été vu deux fois au moins en Afghanistan : en 2002 et en 2005.

Le vendredi 09 décembre 2005 le ministre du Transport turc Binali Yildirim avait de son côté confirmé l’escale d’un avion DeHavilland de fabrication canadienne à l’aéroport d’Istanbul sans pour autant donner plus de précisions. La polémique autour de ces avions a coïncidé avec l’arrivée du directeur actuel de la CIA, Porter Cross, à Ankara pour un entretien avec le Premier Ministre turc Recep Tayip Erdogan et les responsables des services d’espionnage turcs. Des avocats turcs protestent ces derniers temps pour l’illégalité de voir leurs clients – des détenus soupçonnés d’avoir des relations avec El Qaeda – subir des interrogatoires entre les mains des agents de la CIA.

Le nouveau réseau international de la CIA

Dans un article publié par El Pais du 19 novembre on peut lire le suivant : « La CIA dispose dans plus de vingt pays de Centres d’Opérations Conjointes (CTIC, les sigles en anglais de ces centres). Ils sont financés principalement par l’Agence et utilisent les moyens technologiques les plus sophistiqués de l’espionnage propres de la CIA et qui comportent entre autres des dispositifs de communications sûrs, des ordinateurs branchés directement sur les centrales de l’Agence et ont accès à des informations ultrasecrètes, que la CIA autrefois ne partageait qu’avec les alliés occidentaux les plus proches. Les américains et leurs collègues dans les autres pays travaillent dans ces centres et prennent quotidiennement des décisions concernant les méthodes les plus appropriées qui consistent à séquestrer toute personne suspecte, de quelle manière et dans lequel des pays il faut l’envoyer pour interrogatoire. De même on étudie les plans pour détruire tous les appuis logistiques ou financiers d’El Qaeda. Presque toutes les captures ou morts – au total plus de trois milles jusqu’à présent – de suspects hors d’Iraq ont été le fruit de la collaboration des services secrets étrangers (Les services secrets occidentaux particulièrement) avec la CIA comme l’a déclaré le directeur adjoint des opérations de l’agence devant le Congrès américain, cette année ».

En effet, le quotidien allemand Berliner Zeitung, dans édition du 09 décembre 2005 en parlant de l’affaire de Khaled El Masri, rapporte quelques détails sur ce genre de collaboration. Sur le cas Khaled El Masri qui va être retenu dans les effroyables conditions durant plus de cinq mois dans un lieu de détention en Afghanistan avant d’être relâché, pour avoir été séquestré par erreur le journal révèle une autre vérité. Il ne s’était pas agi ni de confusion ni d’erreur. El Masri a été longuement interrogé au sujet d’un certain Ridha Essayem, un islamiste que les américains considèrent dangereux. On savait parfaitement – grâce aux échanges d’informations entre les services secrets allemands la CIA et le FBI – qui était El Masri. Selon le confident du journal, les allemands avaient filé le nom d’El Masri aux américains par ce qu’il se trouvait dans l’entourage de Ridha Essayem, mais ils n’étaient nullement préoccupés à son égard et n’avait ouvert aucune enquête sur lui personnellement. Il n’était pas suspect à leurs yeux. Un autre cas, celui de Ahmed Agiza et Mohammed El Zari, deux égyptiens qui ont été détenus par les agents secrets suédois (SÄPO) à Stockholm et à Karlstad. On les a conduit à l’aéroport de Bromma, livrés aux agents américains et finalement transportés vers l’Egypte. Ce ne sont là que deux exemples sur la collaboration étroite entre les agents secrets des Centres d’Opérations Conjointes.

« Dans la procédure mise sur pied dans ces centres – continue l’article – la première piste concernant un personnage soupçonné d’appartenance à vient de la CIA, mais l’opération de capture en elle-même, est organisé et mise à exécution par le Centre d’Opérations Conjointes local. Les Centres font partie du changement radical de la mission de la CIA depuis le 11-S. Dans le passé, l’objectif principal de l’Agence consistait à recruter des attachés militaires, des diplomates et des agents des services secrets pour subtiliser des secrets de leurs propres pays. A présent la CIA cherche éperdument une certaine forme de collaboration avec des gouvernements, qui dans le passé étaient soit critiqués soit ignorés, dans le but de faire échec à un ennemi commun. [Le cas du Pakistan, de la Libye, d’Azerbaïdjan etc.] Derrière les coulisses de la diplomatie les affaires de coopérations, qui sont devenues des rapports de liaison, ont transformé les priorités de travail des Etats-Unis à l’étranger. Il y a un an, la Maison Blanche avait intensifié ses critiques à l’égard du président ouzbek, Islam Karimov, pour sa dictature et la répression de la dissidence mais la coopération antiterroriste continue. En Indonésie au fur et à mesure qu’un progrès dans le cadre des droits de l’homme est réalisé, le Département d’Etat américain apportait une aide minimale à l’armée et à la lutte contre la corruption et en même temps la CIA investissait des sommes considérables à Djakarta pour améliorer la connexion avec les services secrets indonésiens après des années de tension. A Paris, durant les moments de grandes tensions entre la France et les Etats-Unis au sujet de l’invasion de l’Iraq en 2003, la CIA et les services secrets français étaient en train de créer l’unique Centre des Opérations Multinationales et réalisaient des opérations secrètes communes dans le monde entier.

Selon des fonctionnaires en actif et des ex-fonctionnaires de l’agence, la CIA dirige tous ces centres secrets en Europe, au Moyen Orient et en Asie. Et en plus dans le Centre des Opérations Multinationales dont le nom de code est Alliance de Base on compte avec la présence des anglais, des allemands, de canadiens et d’australiens. Un ex-responsable de la CIA assure que les CTIC constitue un pas en avant dans la codification et l’organisation des rapports de liaison, qui dans d’autres endroits sont établis d’une manière ad hoc. Les CTIC ajouta-t-il représentent un instrument supplémentaire dans la caisse des outils qui servent à forger les relations. Le journal The Washington Post qui a rencontré plus d’une vingtaine de fonctionnaires, ex fonctionnaires des services secrets américains et plus d’une douzaine de responsables des services secrets étrangers en plus de plusieurs sources diplomatiques et du Congrès américain, tous ont parlé du sujet, mais à condition de garder l’anonymat, car disent-ils ils ne sont pas autorisés à le faire en public vu l’extrême sensibilité de la question. Les CTIC sont une chose tout à fait différente des lieux de détention secrets – dits les trous noirs dans les documents confidentiels – que la CIA possède dans au moins dans huit pays. Enfin pour convaincre les présidents et les hauts responsables des services secrets des pays étrangers afin d’établir et intensifier les relations avec la CIA, souvent était nécessaire l’intervention personnelle de Bush, du vice président Cheney ou de la Secrétaire d’Etat.  »

De toute manière tout ce qui a été publié par les différents journaux européens ou autres ne reste pas moins que des fragments sur des réalités des plus terrifiantes, sinon les plus terrifiantes de toutes, et, ce n’est rien que du point de vue de la légalité. On ne sait pas trop si cette même légalité qui serait à l’origine des réactions internationales les plus diverses, de certains gouvernements, ou de certaines organisations humanitaires, ou de certaines personnalités des horizons les plus divers, ou de certaines autres organisations ?

Dans son édition du 14 décembre 2005, El Pais écrit, le Conseil européen admet comme croyables les affirmations des organisations des Droits de l’Homme et des médias au sujet des séquestrations et des transferts de suspects de terrorisme dans des avions qui sillonnent le ciel et qui utilisent les aéroports européens. Le Sénateur et procureur suisse Dick Marty qui dirige l’enquête de l’organisation européenne ayant son siège à Strasbourg a assuré, hier à Paris, avoir des indices suffisants qui confirment l’existence des prisons secrètes administrées par les services secrets américains.

Au cours d’un entretien téléphonique avec le journal, Marty considère les déclarations de la Secrétaire d’Etat américaine Condoleeza Rice comme une preuve supplémentaire concernant les transferts des détenus. Elle nie la torture des détenus, dit-il, mais elle reconnaît que les transferts des détenus avaient bien eu lieu. Les cas de Hassan Mustapha Osama Nasr, de Khaled El Masri constituent des indices puissants. De tels faits ajouta-t-il démontre bien l’existence de toute une méthodologie derrière tout cela. Le procureur suisse coïncide avec les informations diffusées par la chaîne américaine ABC selon lesquelles la CIA, une fois le secret dévoilé, a fermé les lieux de détention que l’agence maintenait en Europe. [Différentes organisations ont signalé, la Roumanie et la Pologne. En date du vendredi 09 décembre le journal polonais, Gazeta Wyborcza, a rapporté qu’effectivement les deux lieux de détention le plus importants en Europe se trouvent bien dans ce pays. L’un près de l’ancien aéroport militaire de Szymay en Stare Kiejkutyin et l’autre au sud de la Pologne. Le détenu le plus important qui se trouvait en Pologne – selon la chaîne de télévision américaine ABC – est Khaled Echeikh l’ancien chef des opérations militaire d’El Qaeda qui a été détenu par les services secrets du Pakistan et livré à la CIA.]. D’autre part Marty assure qu’il est difficile que de telles actions se déroulent sans la collaboration entre les gouvernements européens et l’Administration américaine et d’ajouter, il se peut aussi que les services secrets européens soient au courant de ces transferts sans pour autant en informer leurs gouvernements. (Collin Powell, l’ancien Secrétaire d’Etat vient de confirmer ce soir 18/12/2005 dans une interview à la BBC que les gouvernements européens étaient bien mis au courant des activités de la CIA) En tout cas le procureur suisse considère que les faits connus jusqu’à présent justifient une enquête plus ample et en profondeur, mais les institutions européennes ne paraissent pas très enthousiasmées par la labeur. (Ça se comprend ! )

Dans son éditorial du journal El Quds El Arabi du 09/12/2005, A. Atwan écrit : « Les Etats-Unis détiennent sans le moindre doute les forces armées les plus puissantes de l’histoire et dans ce cadre-là, leur potentiel militaire n’a pas d’équivalent même relatif par rapport à celui qu’avaient eu les empereurs romains. Leurs armes nucléaires et leur technologie militaire sont suffisantes pour anéantir plusieurs fois la planète ou plusieurs planète à la fois. Et ce groupe de néocons semble avoir parfaitement étudié l’histoire de l’empire romain mais pour n’en retenir que le pire. Les empereurs romains avaient institué des lois parmi les plus barbares, sauvages et atroces. Pour chacun de leur soldat perdu en bataille ou ailleurs, quatre cents personnes du sexe masculin chez l’ennemi sont tuées. L’Administration de Bush, elle, pour chaque américain mort le 11-S sont beaucoup plus que 1000 les musulmans qui ont été tués dans ce qu’elle appelle la guerre contre le terrorisme qui – pour le moment – a envahi l’Afghanistan et l’Iraq en attendant son extension vers la Syrie et l’Iran ».

Ainsi sont les choses. Les trois questions évoquées sont, on s’en doute, les clefs d’un tournant de l’histoire qui a commencé bien avant, mais que chaque mouvement dans l’un de ces trois terrains ne fait que l’accélérer. Dans l’un comme dans l’autre, il y a un mélange explosif d’illégalité, de mensonges monumentaux, de montagnes de corruption, de scènes monstrueuses de torture et de beaucoup de morts et le tout bien étalé dans tous les médias du monde. Ces néocons avec Bush à leur tête ont pensé qu’ils disposent de pouvoir illimité leur permettant de remodeler le pays et le monde entier en fonction de leurs intérêts personnels et de ceux de leurs commanditaires et en fonction des valeurs auxquelles ils croient. Ils pensent imposer ainsi leur vision à tous et dans la foulée démocratiser à coup de bombes. Mais la réalité a démontré que le monde est beaucoup plus complexe et que les gens ne laissent pas faire aussi facilement.

Tout accord international, toute loi, toute convention, tout traité, tout ce qui n’est pas de nature à satisfaire les desideratas de l’empire n’a aucune valeur et n’est que papier mouillé. Et ça ne date ni du 11-S ni de Ben Laden. Ça été toujours ainsi. Mais depuis l’arrivée de Bush et les futurs légendaires, mais sans aucun doute aussi les plus sinistres personnages de son Administration en commençant par Dick Cheney, jusqu’à Condoleezza Rice en passant par Donald Rumsfeld, Karl Roove, Négroponte et tous les autres, jamais encore dans l’histoire contemporaine le mensonge ne s’est mieux conjugué avec les séquestrations d’innocentes personnes sur la voie publique, dans les grandes villes du monde et embarquées les mains et les pieds liés sur des avions camouflés vers les directions et les endroits les plus lugubres et en plus au vu et au su des autorités légales dans ces villes et dans ces pays. Bush disait avant-hier mercredi 14 décembre 2005 que la plupart des rapports des services secrets (Au sujet du prétendu arsenal nucléaire de l’Iraq) étaient erronés. Il dit : « En tant Président j’en suis responsable de la décision d’aller en Iraq. Et aussi je suis responsable de trouver la solution à tout ce qui mal tourné afin de rétablir les capacités de nos services d’espionnage. Ma décision de renverser Saddam Hussein était adéquate ». C’est clair en tant Président Bush peut faire et défaire tout ce qu’il veut. Rien ne l’empêche. Ses prédécesseurs n’avaient pas fait la même chose ? – Et l’histoire continue. Et de quelle manière et pour combien de temps encore !?

Ce ne sont que trois scènes d’une tragédie écrite par l’esprit dévastateur tantôt américain, tantôt bushien mais au fond bien occidental avec ses deux versions et ses deux visions du monde et des peuples qui se complètent largement. Une tragédie dont les victimes qui se comptent par millions. Hier, comme aujourd’hui, les peuples qui ont eu le tort de se trouver sur cette planète et plus précisément sur le chemin de l’empire en vigueur.

Enfin ce déclin de l’empire de Bush aussi porteur des plus noires obscurités soit-il, est aussi porteur d’un nouveau jour.

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