Source : Reso.net

J’ai été cet été en vacance en Tunisie, et je reconnais avoir été complètement ébahi par ce que j’ai pu voir. Un culte de la personnalité digne des heures les plus sombres du stalinisme. Une population si terrorisée que lorsqu’il m’arrivait d’évoquer avec des amis tunisiens ce que j’observais, les voix se faisaient soudainement éteindre, les visages se crispaient et, systématiquement, j’enclenchais une réaction typique : la tête des mes interlocuteurs s’enfonçait légèrement entre les épaules tout en scrutant les alentours comme pour s’assurer que personnes ne captait notre discussion. C’est tellement impressionnant, qu’il faut le voir pour le croire.

Avant de faire ce voyage en Tunisie, je savais déjà que je ne me rendais pas dans une démocratie à l’européenne. Mais en y repartant, j’ai acquis la certitude que j’ai passé mes vacances dans un des régimes les plus dictatoriaux de la planète. Le pire c’est que cela a lieu quasiment aux portes de l’Europe, dans un pays ou le niveau d’éducation de la population n’est pas si éloigné de la nôtre, une population qui ne souffre pas de conflits ethniques ou tribaux et où la situation de la femme est l’une des plus enviables des pays du sud. Bref une nation pacifiée et pacifique qui fait du régime dictatorial tunisien un fait absolument inacceptable pour toute personne éprise de liberté et de justice.

Ce que je viens de découvrir avec la manifestation « Yezzi », décrite plus haut, ne m’étonne donc guère. Je suis même ravie de voir que des tunisiens tentent de se faire entendre.

A tous les amis que j’ai laissés la bas, je vous dis que je suis de tout cœur avec vous. Et dans les heures qui suivent, si vous regardez bien parmi les photos des manifestants, et si les organisateurs de la manifestation le veulent bien, vous aurez la preuve que je ne vous ai pas oubliés.