De nouveau le sang coule à Tunis. Aux fragments de nouvelles qu’on arrive à lire sur un site ou sur un autre, à travers une agence de presse ou autre, à travers les moyens personnels en se servant du téléphone ou d’autre moyen de communication, toutes concordent sur la même image que nous connaissons et qui nous hélas amèrement familière depuis très longtemps.

Depuis presque un demi-siècle en général et particulièrement depuis l’arrivée du général et ses troupes au pouvoir suprême. Celle qui confronte les citoyens pacifistes qui désirent exprimer publiquement leurs sentiments à la machine infernale de répression et de terreur. La même image, celle de la révolte du peuple. Cette fois-ci le sang coule directement à cause d’un authentique criminel. Un criminel qui fait l’unanimité autour de presque la planète entière à l’exception de l’Administration de Bush. Même le maire d’une ville comme Londres – pourtant pour quelque chose dans tout ce qui arrive à la Palestine, aux arabes et aux musulmans en même temps – s’est exprimé sans nuances sur le caractère criminel du ce boucher. Le maire de Londres et beaucoup d’autres personnalités du monde entier au pouvoir ou non, n’ont jamais vu dans ce sinistre personnage d’autres caractéristiques que celles des plus abjectes et plus exécrables de la nature humaine. On ne sait plus d’ailleurs si cette nature, au delà de son plus bas seuil, d’horreur, reste encore humaine. Et ce sans besoin de parler des sentiments de notre peuple – qui ne peuvent en aucun cas – être moins sévères et moins condamnatoires à l’égard de ce criminel que ceux du maire de Londres.

Pourtant ces « institutionnalistes », en réalité plus mafieux que jamais,et, leur chef, considèrent ce « bulldozer de la mort » un chef de gouvernement comme un autre,ni plus ni moins, disent-ils, et à ce titre, il est invité non pas par leur gouvernement tunisien, mais par l’Organisation des Nations Unies, car après tout ce fameux séminaire se tient sous l’égide d’un tel organisme. Tout le monde sait que ces individus dans tout l’appareil, au titre de président, ministre, ou haut ou moins haut fonctionnaire quelconque, n’ont jamais été à court de malices et de sorcelleries pour maquiller leurs innombrables et continuels forfaits. Et ainsi ils ont toujours agi afin de donner à tous leurs méfaits l’allure de réussites spectaculaires que personne d’autre qu’eux n’est capable de tels prodiges ! En bref ils ont toujours peint le noir en blanc. Strictement le noir en blanc et rien que ça.

Enfin ils ont toujours considéré le pays comme leur propriété privée, comme si ce n’était qu’un ranch à l’image de celui du maître de l’actuelle administration américaine au Texas et que le peuple devrait s’estimer encore heureux de survivre, car des indiens du Texas ou d’ailleurs sur cette terre là-bas, il n’en reste pratiquement plus de trace.
Eh bien ces « blancs » de chez nous sont allés trop vite dans leur besogne.

Maître Mohammed Abbou sait bien de quoi il parle, quand il écrit que Sharon ne mettra jamais le pied sur cette terre qu’en passant en premier lieu sur le tapis rouge, un long tapis rouge de sang. A plusieurs mois d’avance sur l’échéance le sang coule à présent. A Tunis, à Gafsa, à Sousse dans les universités, autour de l’immeuble du palais de justice, dans les rues de la capitales et certainement encore dans plusieurs autres endroits du pays. Le tapis est déjà long et bien rouge et il va falloir un miracle pour que non seulement ce criminel atterrisse sur notre sol, mais aussi pour que ces individus continuent au pouvoir qu’ils ont bel et bien séquestré. Ça ne leur servira plus de rien la machine infernale de terreur. Ils ont signé collectivement et irréversiblement leur fin. Toutes les dictatures se sont effondrées au moment le plus inattentu, où elles le pensaient le moins. Au moment où elles pensaient qu’elles sont plus fortes que jamais. Ce séminaire mondial de l’informatique que ces sinistres personnages voulaient qu’il soit une occasion supplémentaire, pour faire une démonstration d’allégeance à leurs commanditaires qu’ils soient occidentaux ou sionistes, en tout cas nécessaire à leur continuité au pouvoir usurpé, non seulement n’aura plus jamais lieu, mais tout indique que la nuit qui s’abat sur le pays touche à sa fin et de là à la fin de ces vampires qui ne peuvent jamais vivre dans la transparence de la clarté du jour.

Ces individus qui se sont moqué du peuple et de ses sentiments, prenaient leurs rêves pour des réalités et croyaient bien que les citoyens ne sont plus que des formes amorphes n’ayant plus aucune autre préoccupation que celle d’avaler les humiliations et les résignations les unes après les autres en attendant que l’âme finisse par rendre son dernier soupir.

Tous ceux de nous autres dans l’exil, qui nous nous identifions à ces sentiments d’amertume et de révolte que nos concitoyens sur le terrain de bataille, une bataille qu’ils mènent au nom de tout le peuple, canalisant et exprimant avec un courage inouï en ce jour de vendredi 4 mars 2005, au prix de leur sang et aussi de leur vie, il est de notre devoir de leur rendre un vibrant hommage, tout en faisant que nos apports réels dans la lutte parviennent à eux, afin qu’ils sachent qu’ils ne sont pas seuls et ainsi contribuent à les renforcer dans leur inébranlable détermination, celle de tout le peuple, d’abattre le monstre.