Le présent article, écrit en arabe, a été publié par Tunisnews le 26 juillet 2004 (lire l’article en arabe). Il est traduit de l’arabe par Ahmed Manaï (ITRI).
Les intertitres sont du traducteur.

Ceux qui s’appuient sur l’étranger dans leur guerre contre leur propre peuple, en prétextant « des valeurs humaines universelles »pour justifier leur félonie, seront irrémédiablement défaits et maudits par l’histoire.

Mes propos s’adressent à tous ceux qui, depuis des mois, se sont attelés à l’ignoble tâche de nous monter une comédie médiocre et de mauvais goût, très coûteuse de surplus pour les deniers publics et sans aucun intérêt pour l’avenir.

Cette mauvaise comédie, qui a pour nom « élections présidentielle et législative », vise en réalité à serrer un peu plus l’étau autour du peuple Tunisien et à l’empêcher encore une fois d’exprimer librement ses revendications et ses véritables espoirs et ambitions.

Les auteurs de ce piètre montage sont un ramassis d’agents qui vivent des services rendus à l’occident, véritable patron dans notre pays, au Maghreb et ailleurs et maître d’œuvre des stratégies politiques et des choix des dirigeants.

La comédie actuelle ne se distingue nullement des précédentes que par l’entrée en scène dans ce bal masqué, d’un vieux revenant qui a su maîtriser tout au long de son parcours toutes les techniques de camouflage au point de moduler son discours, lors de ses manifestations publiques, en fonction du pouls de la salle et des orientations du public, si bien qu’il lui arrive souvent de soutenir à la fin de chacune d’elles, l’opposé de ce qu’il avait défendu au début.

Le plus important pour lui n’est pas tant le discours et le message mais de prendre part à la comédie et, pour cela, il est prêt à tout sacrifier, à l’exception des agents stipendiés des puissances étrangères, éduqués dans le mépris de leur peuple, de sa culture, de son identité et de ses valeurs.

Un rassemblement hétéroclite :

Il s’est constitué autour du représentant de ce vieux revenant, un rassemblement hétéroclite d’individus, que tout oppose, de l’idéologie à l’extraction sociale, mais qu’unissent par contre, leur admiration béate pour l’occident et leur haine farouche de tout ce qui touche à l’islam et aux musulmans.

Le cercle restreint des sympathisants est constitué quant à lui, de vieux renards, issus de cette mythique classe politique tunisienne, qui ont fait leurs preuves dans les traficotages avec l’union européenne mais qui, comme à leur accoutumée, et parce qu’ils traînent derrière eux un long passé de collaboration honteuse, préfèrent agir à visage couvert.

C’est ainsi qu’ils missionnèrent des sous-fifres, pour présenter un projet de constitution d’un front démocratique progressiste, avec pour tâche politique essentielle, la légitimation de la candidature unique à la présidentielle, d’un dirigeant des éternels revenants, mais qui sont aussi et surtout, les éternels soutiens à la dictature, à la répression, à la torture des prisonniers islamistes et les responsables de la désintégration sociale.

L’Union Européenne :

C’est l’union européenne, terrorisée à l’idée que des mouvements islamistes puissent arriver au pouvoir, qui soutient en sous main ce genre d’initiative, en tire les ficelles et finance ses promoteurs. C’est ainsi qu’elle a toujours gardé un silence complice sur les crimes perpétrés par le pouvoir contre les prisonniers politiques islamistes et leurs familles. C’est ainsi qu’elle soutient avec force, toutes les initiatives du pouvoir et de ses alliés, pour empêcher les mouvements islamiques de participer à la vie politique. Ce faisant, l’union européenne cautionne le crime commis contre les islamistes, mais aussi contre l’ensemble du peuple Tunisien.

Les dirigeants européens et plus spécialement français, se sont dépensés sans compter pour soutenir le régime tunisien, relayer sa propagande et attester de ses prétendus succès multiples, notamment en matière de modernité (entendez dépendance de l’occident, aliénation culturelle et lutte contre les fondements de la personnalité nationale). Et c’est de nouveau le ministre français des affaires étrangères, en voyage récemment en Tunisie, qui réédite son admiration pour le chef d’Etat Tunisien, « son bon sens, son pragmatisme et sa vision », débite son flot d’éloges sur le régime et réitère la volonté de son pays « d’amplifier l’aide » à notre pays, afin « de consolider les aspects de la modernité et de les développer ».

Curieusement, c’est le même discours tenu par les responsables du régime et ceux d’une certaine opposition.

Un discours éculé :

Les responsables tunisiens sont revenus aujourd’hui à la charge pour remâcher leur discours éculé, sur la lutte contre le terrorisme, la consolidation de la démocratie et le respect des droits de l’homme. Le ministre de la jeunesse et des loisirs ( méditez bien la dénomination du ministère, dans un pays où la jeunesse n’aurait besoin, semble-il, que de loisirs) en est venu récemment à balayer d’une main, tout ce qui atteste de la crise, grave et aux multiples aspects, que connaît la jeunesse tunisienne et à considérer toutes ses manifestations comme de simples phénomènes naturels attestant du développement et de la modernisation du pays.

Ainsi, le chômage de longue durée chez les jeunes, la déperdition et la désespérance de l’avenir, l’émigration clandestine vers des mirages, sur des embarcations de la mort, l’augmentation des taux de violence et de ses manifestations dans les espaces publics ( la rue, l’école et ailleurs), les multiples aspects d’une crise morale sans précédent, avec notamment, la généralisation de la corruption, l’absence de civisme, l’extension de l’usage de la drogue, l’augmentation de la délinquance et la constitution de gangs du crime organisé à tous les niveaux de la société…ne seraient que des manifestations de développement et de modernité ?

En écho au discours officiel, l’opposition démocratique et progressiste, se félicite du succès remporté par son initiative auprès des masses populaires ( comprenez les sponsors européens et leurs agents).

Certains partis de l’opposition, qui s’étaient prononcés prématurément contre toute participation à une parodie d’élection, parce que biaisée à la base, admettent-ils, semblent avoir changé d’attitude et s’acheminent actuellement vers une participation aux législatives. Les entremetteurs de la bonne cause ont fini par convaincre certains de leurs membres de s’engager sans tarder dans une élection qui, l’Europe aidant, donnera ses fruits…même amers.

Ainsi s’échafaude le montage de cette comédie de mauvais goût, avec le concours de tous ceux que rien ne dérange, ni la dignité bafouée de leurs compatriotes, ni même les rapports alarmants des organisations des droits de l’homme. Cela se passe ainsi, alors que la répression, qui ne s’est jamais arrêtée, reprend de plus belle, avec son train-train quotidien de violations des libertés et même de viol tout court.

L’horrible viol d’un prisonnier :

La violence et la cruauté des humiliations que subissent les prisonniers politiques viennent d’atteindre leur degré suprême avec le viol, sur l’ordre du directeur de la prison, du jeune NABIL ELOUAER. Incarcéré depuis douze ans dans des conditions inhumaines, ce dernier n’a cessé de dénoncer courageusement le sort qui lui est fait et a entrepris, avec nombre de ses frères d’infortune, une série de grèves de la faim depuis le mois de janvier.

La justice, loin de s’affranchir, s’enfonce dans une dépendance totale du pouvoir exécutif, comme le confirment les condamnations, lourdes et iniques, des jeunes cybernautes de Zarzis, qui ont osé entrer sur des sites interdits ou, croit-on, nourri l’intention de s’engager en Irak ou en Palestine, dans les combats que leur dictent leur devoir.

L’iniquité de la justice, administrative celle-là, n’a pas épargné Lassâad Jouhri, ancien prisonnier politique et militant actif des droits humains. Le tribunal administratif vient de le débouter dans l’affaire n°11426, qu’il avait engagée depuis des années contre le ministère de l’Intérieur pour lui avoir refusé, depuis sa libération, la carte d’identité nationale à laquelle il a droit et sans laquelle il n’est rien.

La langue de bois et l’arrogance, éternellement à l’honneur, ont atteint des degrés surréalistes. Une compétition folle est engagée entre hommes politiques et médias pour nous convaincre que nous sommes en démocratie, que les droits de l’homme sont respectés, que nous vivons à l’ombre d’un Etat de droit et des institutions, que nous n’avons pas de prisonniers politiques et que la Tunisie est le modèle en tout : de la sécurité, à la stabilité, au bien être généralisé et que nous devons tout cela bien sûr à la sage politique du président.

En attendant, les vexations, les mesures de rétorsion et les exactions contre toutes les voix discordantes s’intensifient. Elles n’épargnent même pas les usagers ordinaires de l’Internet et encore moins les activistes de la société civile, y compris ceux d’entre eux qui, considérés comme des alliés stratégiques de l’occident, disposent d’une couverture européenne et américaine. Le pouvoir essaie ainsi, de camoufler sa dépendance vis à vis de l’étranger.

L’Europe, qui soutient en même temps le pouvoir et l’opposition laïque et se tient derrière le montage comique que représentent les prochaines élections, ne bouge pas le petit doigt face à cette situation dramatique tout en continuant à discourir sur son attachement aux valeurs de liberté et de justice et au principe du respect des droits de l’homme.

Le devoir des patriotes :

Il est temps que tous les patriotes tunisiens, imbus des valeurs de leur société, fiers de leur identité et attachés à la défense de la dignité de leur peuple, dénoncent avec l’extrême vigueur, le comportement et la responsabilité des partenaires européens dans tout ce qui se passe et, risque de se passer chez nous et dans la région, suite à leur politique colonialiste et partisane.

Ainsi, la moindre violation- condamnable dans tous les cas- des droits d’un militant favorable à l’occident, est reprise et gonflée outre mesure par les médias européens qui ne se gênent nullement d’ignorer les violations flagrantes et les crimes caractérisés contre des islamistes.

Peut-on imaginer ce qui se serait passé, si le mathématicien de renommée internationale, qui a fondé la faculté des sciences de SFAX et qui vit en résidence surveillée, cloîtré chez lui depuis une quinzaine d’années, n’est pas le militant islamiste MONCEF BEN SALEM mais plutôt un militant laïque ?

Peut-on imaginer comment auraient réagi les médias occidentaux, si le militant, lourdement handicapé par suite de sa torture dans les prisons tunisiennes, qui a été agressé par la police, plusieurs fois sur la voie publique, qui continue à être privé de sa carte d’identité- si indispensable dans toutes ses démarches administratives- n’était pas le militant islamiste LASSAD JOUHRI, mais un militant laïque qui méprise sa culture et la civilisation de ses ancêtres et vénère celle de l’occident ?

Que se serait-il passé, si le tunisien qui, après avoir passé dix ans de sa vie en prison, a été de nouveau incarcéré, une deuxième et une troisième fois, sans autre motif que celui d’avoir fait son marché sans l’autorisation de la police, n’était pas le journaliste et militant islamiste ABDALLAH ZOUARI, mais un ancien prisonnier laïque ?

Peut-on imaginer ce qui se serait passé, si le prisonnier politique qui vient de subir l’ignoble agression qui rejaillit sur tous les tunisiens, qui a été sodomisé par quatre individus, sur ordre du directeur de la prison, n’était pas le prisonnier islamiste NABIL ELOUAR mais un laïque ?

Que se serait-il passé enfin, en Tunisie et partout en occident, si les laïques avaient perdu, comme les islamistes, quelques dizaines de morts, sous la torture ou par négligence médicale préméditée, et s’ils avaient subi 1% de ce que les islamistes avaient enduré ?

Il est grand temps que les militants sincères se rendent à l’évidence. A savoir que notre dénonciation de la dictature n’a de sens que si l’on dénonçait en même temps les agents de l’occident, revêtus des oripeaux des valeurs universelles et qui servent autant la première que le second.

Il est grand temps que l’on déclare fermement, de vive voix et sans la moindre ambiguïté, que les valeurs dites universelles, ne sont, en dernière analyse, que celles que l’occident colonialiste a élaborées, dans le mépris total de l’apport, passé et futur, des autres civilisations.

L’occident, hautain, méprisant et arrogant, prétend avoir le monopole de l’expression de l’universel et n’accepte de concéder aux autres peuples qu’un rôle d’usager, selon son mode d’emploi et à ses conditions. C’est ainsi que le culte qu’il voue à ses propres valeurs n’a d’égal que son mépris pour celles des autres et notamment les nôtres.

Il convient d’observer à ce niveau que l’universalisme des valeurs occidentales( démocratie, droits de l’homme, principes de justice et d’égalité, libertés individuelles et collectives…) n’est pas aussi cohérent qu’on le prétend et accuse même des défaillances et des contradictions flagrantes. Ainsi, l’occident qui cultive toutes ces valeurs, ne se gêne guère de convoiter les richesses des autres pays, de s’en accaparer par les guerres coloniales et autres méthodes de domination et d’exploitation. La traite des noirs et leur exploitation éhontée durant des siècles en Amérique ainsi que les expéditions coloniales hier, les politiques racistes, les génocides des juifs et d’autres groupes et peuples en Europe, il y a à peine un demi siècle et, plus près de nous, les épurations ethniques en Bosnie-Herzégovine, la manière dont les arabes et les musulmans sont traités, en tant qu’individus et collectivités, aux Etats Unis notamment, avec parfois la bénédiction d’autorités religieuses et morales et moyennant des lois iniques, ne confortent pas la thèse de l’universalisme des valeurs occidentales. Ni non plus, le soutien apporté par cet occident démocratique, aux régimes de terreur qu’il a installés dans nos pays.

Le crime caractérisé qui a été perpétré contre le mouvement islamique tunisien, n’est pas un acte isolé, en réaction à une tentative de prise de pouvoir par la force, comme le croient beaucoup de gens, y compris parmi les sympathisants de ce mouvement. Il s’agit en fait d’une opération mûrement réfléchie et planifiée par les milieux colonialistes occidentaux et exécutée dans le cadre d’une stratégie globale, visant à marginaliser le rôle de l’islam dans la vie sociale et surtout politique. Et ces gens n’avaient pas entièrement tort, puisque la marginalisation de l’islam signifie en dernier ressort, la fin de la résistance de la société contre toutes les visées de domination et la lutte contre la corruption sous toutes ses formes. L’islam est l’arme absolue de nos sociétés et contre lequel toutes les armes de destruction massive sont inopérantes.

C’est pour ces nombreuses raisons que des forces « laïques » disparates, dans le pouvoir et dans l’opposition, se sont alliés à d’autres, dans le voisinage immédiat, les pays « amis » et partout ailleurs dans le monde, pour occulter ce crime, couvrir d’éloges ses auteurs et participer à leur propagande sur leurs succès et réalisations. Les quelques critiques que ces milieux émettent de temps à autre, ne doivent pas faire illusion. Elles ne sont que de la poudre aux yeux pour donner un semblant de légitimité à ceux qu’ils présentent déjà comme l’alternative au régime.

Soyons clairs et précis. Les occidentaux n’agissent pas dans le monde, en fonction des grands principes et des valeurs universelles, comme ils le prétendent, mais exclusivement en fonction de leurs intérêts. Ce sont ces intérêts qu’ils défendent avec une extrême jalousie et par tous les moyens, y compris ceux qu’interdisent leurs valeurs. C’est cette situation qui produit ce système de deux poids deux mesures, si manifeste dans ses relations avec le monde musulman.

Ainsi, ils ont laissé détruire l’Algérie parce que les élections législatives de 1991 avaient donné une majorité écrasante au FIS. En Tunisie, ils n’ont point réagi non plus à la répression sauvage menée par le régime, au système de torture généralisée, aux exactions, aux procès iniques, aux lourdes condamnations, parce que les victimes étaient principalement des islamistes. Pourtant, ils n’ont cessé durant tout ce temps de remâcher leur discours sur la démocratie et les droits de l’homme…

Les dictatures du tiers monde sont des agents patentés des puissances occidentales. Elles en attendent protection et soutien et l’obtiennent sans la moindre difficulté. Ainsi, on a rarement entendu un protecteur occidental condamner son protégé et agent, pour manquements à la démocratie, violations des droits de l’homme, pratiques de torture et autres faits de ce genre, pourtant attestés au quotidien dans les pays du sud. Il suffit par contre qu’un régime dictatorial ait quelques velléités d’indépendance et se met dans la tête de refuser d’obtempérer aux diktats des puissances, pour que, immédiatement, un déluge d’accusations s’abat sur lui, puis c’est le déluge de feu. On l’a vu en Afghanistan, où les Américains étaient prêts à tout pardonner, si les Talibans avaient signé l’accord sur le pipe line. L’Irak quant à lui, aurait pu aisément éviter la guerre, si son régime avait été plus souple dans la défense des intérêts stratégiques du pays. Maintenant, avec le régime actuel, installé par les américains au prix de la destruction du pays et de l’exploitation de ses ressources naturelles, voilà l’Irak, devenu enfin une démocratie ! Et le pire, c’est qu’on attend de nous qu’on y croit. L’idiot accompli est celui qui croît que tous les autres sont à son image, dit-on !

Le Grand Moyen Orient et le Devoir de Résistance :

La participation d’une délégation du gouvernement fantoche Irakien à la récente réunion de la Ligue arabe à Tunis, est la preuve que tous nos gouvernements sont à la solde de l’étranger. Ce fait a été confirmé par les développements ultérieurs.
Ainsi, le régime syrien qui a longtemps donné l’illusion de défendre des positions de principe et de soutenir la résistance contre le sionisme et l’occupation, a révélé sa véritable nature, en accueillant les bras ouverts, Iyad Allaoui, chef des agents américains en Irak. Ce geste prélude aux prochaines soumissions des régimes arabes au diktat américain afin de normaliser avec le nouveau pouvoir Irakien et avec Israël, mais aussi pour serrer l’étau autour de la résistance héroïque Irakienne.

Les menaces sérieuses qui pèsent sur l’Intifada Palestinienne, ne doivent pas être isolées du contexte général. En plus de la guerre sans merci que lui livre la machine de guerre israélienne, des pressions qu’elle subit de la part des américains et des arabes, voilà que l’unité de la résistance est menacée d’implosion.

C’est le grand moyen orient Américain, dont le comité de pilotage siège dans notre pays, qui est en marche. Nul doute aussi que la parodie d’élections qu’on nous prépare, servira ce projet parce qu’elle consacrera notre dépendance en même temps que l’exclusion des islamistes et la marginalisation de tout rôle du peuple. Il est impératif que ceux qui comptent ou se sont décidés déjà à y participer, soient tout à fait conscients des implications d’un tel choix et en assument l’entière responsabilité devant Dieu, les hommes et l’histoire.

Cette parodie électorale est organisée dans des conditions dramatiques, caractérisées notamment, par une constitution qui garantit le despotisme et le pouvoir absolu, des lois répressives et liberticides qui favorisent la corruption, avec l’objectif inavoué d’occulter le crime planifié discrètement par les puissances occidentales et exécuté par le régime avec la complicité de l’opposition laïque.

Une seule solution : le boycott !

Toute participation à cette mascarade électorale contribuera à faire oublier un peu plus le crime passé, mais aussi à en perpétuer les conséquences, en privant les citoyens, croyants et pratiquants, d’agir sur la scène politique en fonction de leurs convictions religieuses.

Il est évident que la répression violente qui s’accompagne d’une volonté insidieuse d’altérer l’identité culturelle de notre société, en s’appuyant sur l’occident expansionniste et dominateur, ne peut fonder la démocratie en Tunisie. Cette situation risque fort de conduire certains citoyens, blessés dans leur dignité et leur humanité, à tenter des actions désespérées. Auquel cas, l’on verra tous ceux qui ont misé sur une prétendue lâcheté de leurs concitoyens et leur « incapacité » à défendre leur dignité et, participé ainsi, à la politique du terrorisme d’Etat, se mobiliser pour lutter contre un phénomène dont ils ont semé d’avance, les germes dans la société. Et, au vu des ravages qu’une telle dérive risquerait d’avoir sur les hommes et le pays, ils seront les premiers, n’en doutons pas, à payer le prix de leur lâcheté et de leur hypocrisie.

J’espère de tout cœur, que les militants sincères se ressaisissent à temps, se rencontrent et se concertent afin de trouver les moyens pratiques et pacifiques :

  1. Pour faire réussir ce boycott actif et toutes nos autres revendications démocratiques.
  2. Pour lancer un appel à l’évacuation des troupes d’occupation de tous les pays arabes et musulmans.
  3. Pour empêcher l’ouverture dans notre pays, du siège de l’organisme de pilotage du projet du moyen orient.

Nous devons admettre cependant que l’opposition, toutes tendances confondues, se trouve actuellement dans l’incapacité de jouer un rôle déterminant dans la situation actuelle.

Aussi nous lançons un appel solennel aux patriotes sincères dans le parti au pouvoir,

  1. Pour qu’ils assument entièrement leurs responsabilités,
  2. Réclament la libération du peuple et agissent afin de lui rendre la voix,
  3. Empêchent enfin, que des agents de l’étranger, soient nommés à des postes de direction dans leur parti et dans les instances gouvernementales.

C’est de cette façon qu’ils pourront aider à sauver leur pays du triste sort dans lequel on veut le précipiter.

Kairouan :25 juillet 2004

ahmedsmiai@yahoo.fr